J’attendais beaucoup de ce titre vu les noms, et finalement à la lecture ce #1 est… sympa. Mais sans plus.
Je me dis que c’est peut-être en partie lié au fait (ou accentué) d’avoir lu peu avant, puisque sortie en même temps, la dernière livraison du Daredevil du même Zdarsky, série autrement plus originale et ambitieuse — qui continue après 17 numéros à déconstruire, reconstruire, redéconstruire ses personnages, interroger les logiques mêmes du genre, sans autoriser à son héros aucune facilité, et en se payant le luxe de passer des numéros entiers avec peu ou pas de scènes d’action en costume. En comparaison, ce X-Men/Fantastic Four paraît vraiment un produit calibré, du blockbuster de calibration standard.
Une intro de deux pages dont une grosse splash-page d’action sans conséquence (c’est même mot pour mot dans le script de Zdarsky reproduit ensuite), cinq pages pour la montée de la tension #1 côté mutants, cinq pages pour la montée de la tension#2 côté famille Fantastic, rencontre des deux tensions, bim bam boum en costumes.
Ce n’est pas mal fait, on sent une attention à caractériser les personnages, à bien clarifier les dynamiques des uns et des autres, et, ce qui ne gâche rien, à s’appuyer çà et là sur des éléments de la continuité, ancienne (le Fantastic Four vs. X-Men de 87 de Claremont) comme récente. Et c’est joli à regarder : même s’il me semble, contrairement à la remarque de Victor ci-dessus, que Dodson n’est pas nécessairement à son plus inspiré, ça reste une plainte de « riche » par rapport à ce qu’on peut voir dans certaines autres séries, évidemment.
Mais ça ne respire pas. Les personnages ne semblent avoir qu’une idée, c’est de se sauter à la gorge. Ce qui vu les enjeux posées, d’une part, et, puisque je parlais de continuité, de l’historique qu’il y a entre eux, d’autre part, est vraiment facile et plat. Entre deux groupes d’amis et alliés de longue date, qui veulent tous le bien de la même personne, on pourrait imaginer autre chose même si l’on comprend que ça « gratte » sur un enjeu aussi intime. Non, là, tout le monde est à couteaux tirés dès le début. Et tout le monde — sauf Kitty (ouf !) — agit comme un £%*#@$. Le lecteur se retrouve dans la même situation que Franklin, étouffé par tout ça. De ce point de vue-là, c’est réussi, mais bon, ce n’est quand même pas idéal.