Discutez de Xoco
Le diptyque Xoco, publié chez Vents d’Ouest en 1994 et 1995, est un récit fantastique recourant à une recette connue, qui consiste à plonger des éléments de fantastique et de surnaturel (ici, des sorciers, une entité qui s’incarne, des pouvoirs, une secte…) dans un milieu urbain crépusculaire. Un mélange qui a déjà bien fonctionné pour Graham Masterton, pour Se7en, pour Angel Heart…
Ici, on suit les aventures d’une jeune antiquaire, dont le père, piqué de bibliophilie, est mort dans des circonstances plus qu’atroces, et d’un policier grognon qui finit par être convaincu à l’écoute des arguments de la jeune femme et se met sur la piste d’un couteau de sacrifice en obsidienne. C’est classique, mais c’est efficace.
L’ensemble, s’il se lit agréablement, cumule les défauts du scénariste et du dessinateur. Chez Mosdi, c’est un récit peut-être un peu décousu, saccadé, dont certains personnages font des retours au bout de deux tomes alors qu’on ne les a pas vus depuis les premières pages. Chez Ledroit, ce sont des ambiances sombres pas toujours très bien chorégraphiées, et des bulles sans queue qui planent au petit bonheur la chance au-dessus des personnages. Même si un effort est fait pour que les phylactères soient placés dans un sens cohérent, les multiples voix off, que rien ne distingue, perdent un peu le lecteur. Le procédé est d’autant plus maladroit que l’on aurait pu utiliser des guillemets afin de signaler les propos rapportés, ou des bulles de couleurs, astuce qui survient à la toute fin, quand le monstre s’incarne. Décidément, la BD franco-belge a perdu tout sens du lettrage.
L’ensemble est pas mal, laissant une légère impression de déjà vu, mais dans le même temps ce sentiment d’une histoire classique et rondement menée. L’ensemble est ponctué de petites références visuelles, notamment à des comics : l’ouverture du second tome, tournant autour du motif de l’œil, est de toute évidence un immense clin d’œil à Watchmen. Et l’ensemble du diptyque laisse supposer une grande influence de la bande américaine, et notamment d’Alan Moore.
La fin ouverte laisse présager une suite… qui interviendra quelques années plus tard, en 2000 et 2002, sous la forme d’un second cycle, cette fois-ci illustré par Christophe Palma… et que je n’ai pas lu. Chacun des deux cycles aura droit à son intégrale, en 2008.
Jim
J’ai eu le 1er tome (ou mon frangin, je ne sais plus), et ça ne m’avait pas bien plu.
Trop jeune j’étais peut être à l’époque.
C’est loin d’être exempt de défauts. Et pas simplement formels.
Jim
Xoco - Intégrale Tomes 01 et 02 - Édition collector
Le chef-d’œuvre lovecraftien de Mosdi et Ledroit en intégrale grand format !
Le Saigneur de Brooklyn… Un tordu de plus dans les rues du New York des années 1930 ? Malheureusement non, à en juger par la sauvagerie de ses crimes et l’arme par laquelle ils sont perpétrés : un antique poignard d’obsidienne, d’origine aztèque. Ce qui donnerait déjà bien du fil à retordre à l’inspecteur Macallan si une insidieuse question ne venait pas troubler sa logique de vieux flic : est-ce le tueur qui tient l’arme, ou l’arme qui tient le tueur ?
Ciselé par Thomas Mosdi ( L’Île des Morts ) Xoco est un récit de sang, de fureur et de magie indienne sur laquelle plane en filigrane l’ombre du grand Lovecraft… Une œuvre laissant paraître un autre versant plus contemporain du talent d’Olivier Ledroit ( Les Chroniques de la Lune noire , Wika ), à retrouver dans une intégrale collector.
- Album : 152 pages
- Editeur : Glénat BD; Édition : Edition collector (22 janvier 2020)
- Collection : 24X32
- Langue : Français
- ISBN-10 : 2344032266
- ISBN-13 : 978-2344032268
- Dimensions du produit : 29 x 2,3 x 37 cm