ZEDER (Pupi Avati)

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REALISATEUR

Pupi Avati

SCENARISTES

Pupi Avati, Antonio Avati et Maurizio Costanzo

DISTRIBUTION

Gabriele Lavia, Anne Canovas, Paolo Tanzani, Cesare Barbetti…

INFOS

Long métrage italien
Genre : horreur
Année de production : 1983

L’italien Pupi Avati n’est pas un réalisateur principalement connu pour ses films d’horreur mais c’est un genre qu’il a plusieurs fois visité tout au long de sa carrière et notamment à ses débuts en 1970 sur Balsamus, l’homme de Satan. On lui doit aussi La maison aux fenêtres qui rient (1976) et ce Zeder sorti en 1983, la même année que le roman Simetierre de Stephen King avec lequel il partage un thème commun. Il y est en effet question d’une terre aux capacités particulières permettant aux morts qui y sont placés de revenir de l’au-delà.

L’histoire débute dans les années 50. Une série de morts étranges et de phénomènes paranormaux ont lieu autour d’une résidence apparemment abandonnée. Une nuit, des policiers, un docteur, une infirmière et une jeune fille aux pouvoirs psychiques investissent l’endroit. La source du mal est localisée mais l’adolescente est blessée à la jambe par une entité. Un cercueil est découvert, celui d’un certain Paolo Zeder…

Cette entame donne bien le ton : à une époque où le cinéma d’horreur italien pataugeait allègrement dans le gore et les viscères, Pupi Avati mise sur les ellipses, la suggestion et c’est assez troublant dans un premier temps. L’action fait ensuite un bond de presque trente ans. Stefano (le fade Gabriele Lavia, vu dans Les Frissons de l’Angoisse de Dario Argento), écrivain en devenir, se voit offrir une machine à écrire d’occasion par sa femme Alessandra (la française Anne Canovas, qui deviendra quelques années plus tard une des actrices régulières de Plus belle la vie). Alors qu’il l’essaye, le ruban casse et il découvre d’étranges bribes de phrases écrites par l’ancien propriétaire…sur des « terrain K », « des barrières de la mort qui vont tomber », « un retour à la vie »…

Cherchant l’inspiration pour son prochain bouquin, Stefano se lance dans une enquête qui va devenir une obsession, une investigation qui le mènera sur la piste de Paolo Zeder, scientifique qui aurait découvert l’existence de portails vers l’au-delà dans des sols aux caractéristiques spéciales. On dit que Zeder était fou…mais une société secrète tente de percer les secrets de ses découvertes, par n’importe quel moyen. Pupi Avati prend son temps pour développer l’intrigue, au détriment tout de même du travail sur les personnages dont les motivations ne sont pas toujours clairement établies (et certains, comme Alessandra, ne sont pas franchement intéressants).

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Après le très bon prologue, la suite est un peu plus irrégulière, un brin décousue même, mais au fur et à mesure que l’enquête de Stefano avance, l’atmosphère devient de plus en plus pesante et c’est ce qui fait la force principale du film. Pupi Avati continue de jouer sur le hors-champ, sur un climat anxiogène entretenu par les sons d’outre-tombe, les décors délabrés et inquiétants. Il n’y a pas vraiment beaucoup de « scènes-chocs » à proprement parler dans Zeder…il y a quelques plans sanglants mais la violence est furtive, ce qui est plutôt bien amené. C’est une approche qui prouve son efficacité dans la dernière demi-heure (et la terrible dernière scène)…

Surfant sur la vague des films de zombies, le distributeur américain a sorti Zeder aux Etats-Unis sous une affiche et un titre mensongers…car on est ici loin d’une oeuvre à la Lucio Fulci…

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1 « J'aime »

Connaissais pas du tout, ça m’a l’air très intéressant !

Zeder, ça veut dire « encore plus Z », c’est ça ?

Tori.

1 « J'aime »

Ce Doc, il déborde de culture !

Héhéhé…j’aime bien ces carrières éclectiques…comme quoi, le bis italien mène à tout…^^

Oui, le film a ses défauts (dont l’interprétation et le doublage…mais beaucoup de films de genre italiens de l’époque ont ces problèmes), mais il ne manque pas d’éléments intéressants qui font passer certaines faiblesses. Je l’ai découvert récemment (en replay sur la chaîne Action) et c’était plutôt une bonne surprise…

Et moi, j’aime bien ces petites anecdotes.