En fouinant dans les TPB (afin de trouver quelques informations complémentaires pour Comics VF, qu’est-ce qu’on ferait pas pour la cause…), j’ai retrouvé le recueil Superman vs The Flash, sous-titré « Seven of the Gratest Races of all Time! », un TPB paru en 2005 sous une couverture d’Alex Ross reprenant l’imagerie classique, à savoir Superman à gauche et Flash à droite se livrant à une course effrenée.
Le recueil reprend d’abord les deux épisodes ayant mis en avant la possibilité d’un concours sportif entre L’homme d’Acier et le Bolide Écarlate, à savoir Superman #199 et Flash #175. Le premier volet est écrit par un jeune scénariste promis à une longue carrière, Jim Shooter. L’âge de l’ancien fanboy est peut-être pour beaucoup dans sa fascination pour ce genre d’exploit, et la rareté des rencontres de ce type a sans doute séduit Mort Weisinger, qui y a vu une occasion en or de livrer un contenu un peu original.
Dans ce récit, la course est truquée, comme le sera celle du match retour, cette fois écrit par E. Nelson Bridwell, et publié quatre mois après la première course.
Précisons que ces deux récits seront réédités dans une Limited Collectors’ Edition de 1976, avec des ajouts signés Neal Adams et Carmine Infantino, qui feront l’objet d’une traduction chez Sagédition, Superman contre Flash - La plus grande course de tous les temps, un titre qui a fait rêver toute une génération de lecteurs.
Julius Schwartz est bien conscient que la question que se posait un fanboy isolé devenu scénariste est désormais implantée dans l’esprit de tous les lecteurs. La course entre Superman et Flash, comme le souligne la courte mais enrichissante introduction au recueil, devient donc un prétexte éditorial évocateur susceptible d’attirer de bonnes ventes. C’est ainsi que fin 1970, soit trois ans après les deux premières courses, Schwartz change la formule de World’s Finest, remplaçant l’inaltérable tandem Superman / Batman par des associations plus variées. Pour inaugurer cette nouvelle version du magazine, les numéros 198 et 199 accueillent un diptyque écrit par Denny O’Neil et dessiné par Dick Dillin, où la course s’étend au cosmos.
Dans le même ordre d’idée, c’est encore une course opposant les deux héros qui inaugure la série DC Comics Presents, sorte de « Superman Team-Up ». Martin Pasko, José Luis Garcia-Lopez et Dan Adkins s’associent pour raconter une compétition à l’issue de laquelle est dévoilée le rôle du Professor Zoom dans cette intrigue temporelle. Garcia-Lopez est encore à la recherche de son style, et on le sent s’affirmer au fil de ces planches, s’émancipant lentement de son influence Ross Andru. Pour deux premiers épisodes, ces chapitres font preuve d’une ambition graphique et narrative évidente.
Certes, Superman et Flash se sont souvent rencontrés. Ce recueil ne peut tout reproduire et le sommaire se concentre sur les courses proprement dites. Si bien que Superman #463, de Dan Jurgens, est reproduit ici. Jurgens rend un hommage évident à la toute première représentation de la course et, dans une intrigue autour de Mr Mxyzptlk, enfin, laisse entendre qu’il y a un vainqueur.
Enfin, le sommaire se clôt sur DC First - Superman / The Flash, écrit par Geoff Johns, alors scénariste des aventures de Wally West. Inscrivant son récit dans l’univers qu’il construit autour des ennemis de Flash, il oppose le héros de Metropolis au Flash d’origine, à savoir Jay Garrick.
Le recueil s’inscrit dans une mode passagère, au début des années 2000, qui offrait des rééditions thématiques (autour de la Forteresse, du Daily Planet ou d’autres éléments fondateurs). Il couvre l’évolution du thème abordé, et ici le niveau graphique est très agréable.