Moi, j’aime bien (enfin, on se comprend) parce qu’il y a une sorte de recul, d’ironie dans le traitement, ce qui est assez logique. C’est de la parodie. Je trouve ça laid comme le péché, mais il y a quelque chose qui fait que je m’y plonge sans douleur.
Visiblement, il a commencé à dessiner chez MLJ, la boîte qui allait devenir Archie Comics. Il y a rencontré Robert Kanigher, qui l’entraîne ensuite dans des projets chez DC, pour des récits de guerre dans Our Army At War, des histoires d’amour… Ensemble, ils ont créé le Silent Knight, en 1955.
J’apprends qu’il a travaillé dans la publicité, pendant les années 1960. Il revient chez DC où il travaille sur de nombreux personnages connus, Superman, Batman, Flash. Il a par exemple dessiné l’épisode 248, qui est mon plus ancien souvenir d’aventure du Bolide (couverture de Rich Buckler), où un gamin dessine un super-vilain qui prend vie.
J’ai le souvenir d’avoir vu très souvent son nom associé à Barry Allen. Mais il a aussi beaucoup travaillé avec Frank Robbins, qui était alors scénariste sur des séries consacrées à Batman. Ensemble, ils ont créé des vilains comme le Ten-Eyes Man ou le Spook, et ont réalisé pas mal d’histoires qui fonctionnent dans la même orientation que celles d’O’Neil, à savoir redonner une dimension de polar noir aux aventures du gardien de Gotham.
Les parutions anglaises ne se sont pas toujours calquées fidèlement sur le modèle américain (par exemple, en changeant le prix dans le « corner box »). Parfois, l’éditeur propose des trucs particuliers.
Par exemple, Wonder Woman a droit à un Annual en 1980, sons une couverture inédite et non signée (dont l’auteur semble avoir samplé un peu de Kurt Schaffenberger, un peu de Bob Brown…).
En revanche, chose intéressante, c’est Brian Bolland qui signe la page de sommaire, dans son style précis et limpide.
On notera que « This War Has Been Cancelled », comptant parmi les histoires adaptées dans cet Annual, renvoie à l’épisode écrit par Martin Pasko sur une idée d’Alan Brennert, et dessinée par le regretté Bob Brown, et qu’on a déjà évoquée.
Wonder Woman a droit à un Annual également en 1982, et cette fois c’est la Cheetah qui partage la vedette. Là encore, l’identité de l’illustrateur semble difficile à trouver, mais s’il existe un bipède capable de la dénicher, je crois qu’il fréquente ce forum.
L’illustration originale préfère écarter la référence de la couverture américaine de Wonder Woman#230, et se concentrer sur la première page de ce même récit.
La page de sommaire propose, elle aussi, une illustration inédite. Dont personnellement je ne saurais identifier le style, qui me fait penser à du Dick Giordano en plus souple, sans doute le travail d’un dessinateur britannique qui s’en inspire.
I illustrated the cover art to this 1980 Annual. Gouache and Indian ink. I was given the original comic books used in the reprints to adapt to a new cover. – Paul Green.
Je pense aussi que le succès aidant, on a cette impression et une caisse de résonance comme pour les scénario alors que les 90’s il y a de très très bon dessinateur et d’excellentes histoires.
Les 90’s c’est aussi l’explosion d’Alex Ross, de Bagley, les frères Kubert, Romita Jr est à son sommet, Chris Bacchalo, Carlos Pacheco, Travis Charest, Jae Lee…