Comme toutes les vedettes de séries DC à l’époque, en novembre 1998, la Princesse Amazone a droit à son Wonder Woman #1000000.
La réalisation de cet épisode est due au scénariste Christopher Priest, qui vient de livre un diptyque entre la fin de la prestation de John Byrne et le début de celle d’Eric Luke (on y reviendra), et au dessinateur britannique Michael Collins. Ce dernier est pour le coup encré par un compatriote, John Stokes, souvent associé à Phil Jimenez dans les années 1990, mais qui a mené une carrière de dessinateur fructueuse, notamment dans l’hebdomadaire Buster, en dessinant Fishboy, Marney the Fox ou The War Children.
Le scénariste rebondit sur le postulat de base du cross-over, à savoir des festivités célébrant le retour du Superman d’origine. Diana est donc convoquée sur Vénus, planète colonisée et terraformée par les Amazones. Le récit est un vaste clin d’œil à l’imagination débordante qui caractérisait les épisodes écrits par Moulton, et notamment fait référence aux « purple ray », qui sert à guérir les Amazones et dont l’existence remonte à très loin dans la série. Ici, le « temple de la guérison » est une machine gigantesque vouée à la régénération des tissus, et fonctionne en étant couplé à une banque de données dans laquelle est archivée la structure génétique de toutes les Amazones, afin de les « réparer » le plus fidèlement possible.
Cependant, alors que Diana est blessée (et que son code génétique n’est pas reconnu, détail qu’Artemis interprète comme une corruption de fichiers), les fameux rayons pourpres se mettent à fonctionner de travers et à tuer les patients. Il s’avère que le programme a été corrompu (dans le cadre de l’attaque cybernétique menée par Solaris), que l’élément déclencheur est la tentative de reconnaissance du code génétique de Diana, et que celle-ci en conclut qu’elle doit mourir afin de relancer le système.
S’ensuit une bataille durant laquelle Diana affronte ses sœurs, tombe au combat, est portée sous la machine par Magala, afin de provoquer une réaction de la part du « temple de la guérison » : s’il doit recréer la vie là où il y a des tissus nécrosés quand on lui présente un blessé, Magala estime qu’il faut lui présenter un cadavre afin qu’il recrée du vivant. L’astuce, certes capillotractée (mais mieux expliquée que par mes soins) fonctionne et les Amazones peuvent donc ainsi contrer l’attaque informatique sur Vénus.
La dernière page témoigne d’une certaine précipitation, comme si les auteurs auraient bien eu besoin d’une planches ou deux afin de conclure sans se presser. Mais l’ensemble constitue un chouette hommage à certains pans du mythe Wonder Woman les plus farfelus et les plus exotiques.
Jim