Dessins de Dick Giordano destinés au packaging de jouets :
Jim
Dessins de Dick Giordano destinés au packaging de jouets :
Jim
Wonder Woman vue par Kurt Schaffenberger :
Jim
la chosification de la femme
Réification.
quand Diana refuse d’enfiler une de ces tenues, le lecteur ne peut que penser, avec un sourire au visage, aux maillots à étoiles qu’elle a pourtant portés pendant des années.
La différence entre un costume qu’on veut t’imposer et un que tu choisis.
Certes, ce dernier est un faire-valoir, et on sait que les faire-valoir sont là afin de fournir au personnage central un contrepoint, un interlocuteur.
Et parfois pour que le lecteur s’identifie… Quand ce lecteur est masculin, c’est plus facile de rendre ce personnage masculin aussi.
un périple en Orient
J’aime bien parce que les Américains utilisent aussi « Orient », alors que pour eux, ce serait plutôt l’Occident (et l’Extrême-Orient serait le Proche-Occident, même).
Il reste de cette période une exploration assez passionnante avec le recul des possibilités de l’héroïne, et de nombreuses idées en germe qui mettront des années à donner des fruits.
Et tu m’as donné envie de me procurer ces quatre bouquins, c’est malin !
Tori.
Réification.
Je revendique mon droit au néologisme.
Jim
Et tu m’as donné envie de me procurer ces quatre bouquins, c’est malin !
Je découvre qu’en 2018, DC a publié un omnibus reprenant toute cette période, sous une nouvelle couverture de Garcia-Lopez (et rien que pour elle, c’est tentant), où Diana est représentée, me semble-t-il, davantage en émule de Beatrix Kiddo que d’Emma Peel :
Now collected in its entirety for the first time ever: Wonder Woman–a super-hero no more! As secret agent Diana Prince, she takes on international crime with the help of her new mentor, the mysterious I-Ching.
In these stories from the late 1960s, Wonder Woman leaves her super-powers behind to become an ultra-mod, globetrotting secret agent. With a new costume and a new attitude, Diana Prince fights crime like never before! These adventures, from such comics luminaries as Dennis O’Neil, Robert Kanigher, Mike Sekowsky and more, have remained uncollected for years until this oversize omnibus edition!
No Wonder Woman collection is complete without this legendary part of her deep history, Wonder Woman, Diana Prince Omnibus (50th Anniversary Edition) !Collects Wonder Woman #178-204 , Superman’s Girl Friend Lois Lane #93 , The Brave and the Bold # 87 and # 105 and World’s Finest Comics #204 .
- Éditeur : DC Comics; 1er édition (25 décembre 2018)
- Langue : Anglais
- Relié : 736 pages
- ISBN-10 : 1401285295
- ISBN-13 : 978-1401285296
- Poids de l’article : 2.09 kg
- Dimensions : 18.69 x 4.17 x 28.27 cm
Visiblement, il n’y a rien de plus que ce qu’on peut trouver dans les quatre volumes que j’ai évoqués. Peut-être quelques illustrations, va savoir. Je trouve dommage que le récit que Sekowsky a consacré à Supergirl ne soit pas compilé avec : Diana Prince y tient clairement un rôle secondaire, mais entre sa présence, l’évocation de son magasin de fringues et la présence de Morgana, je trouve que ce chapitre méconnu s’intégrerait très bien dans la saga.
Jim
La reprise de la gestion éditoriale de Wonder Woman ne s’est pas faite dans le calme et la bienveillance. On a vu que le titre était le théâtre de règlements de comptes entre auteurs. On a vu aussi que Kanigher, dès qu’il a pu, a bien fait comprendre que Diana Prince n’était pas la « vraie » Wonder Woman, donnant pour preuve le fait qu’elle puisse se retrouver prisonnière d’une usurpatrice kryptonienne.
La lecture du livre de Jill Lepore, et surtout de sa conclusion, apporte quelques éléments complémentaires qui viennent éclairer mes commentaires des quatre TPB de la période Diana Prince Wonder Woman.
Je viens de finir la lecture du bouquin, qui est écrit à l’américaine : c’est détaillé et assez riche, mais toujours distant par rapport à son sujet (à l’exception de la conclusion, qui est plus rentre-dedans, et de quelques passages consacrés à Wertham, qui prennent davantage parti), et parfois un peu superficiel (les derniers jours de Moulton sont éclipsés). Il y a une sensation, que j’ai déjà éprouvée dans d’autres ouvrages américains, de lire un bouquin « écrit gros » ou, en d’autres termes, qui est épais en raison de la maquette et du grammage du papier. Je suis assez méchant en disant cela, parce que j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire, mais force est de constater que Lepore reste souvent à la surface des choses.
La conclusion, par exemple, revient sur le fait que la vie de Moulton et les coulisses de Wonder Woman sont longtemps restées embrumées parce que les historiens des comics ne s’intéressent pas obligatoirement au détecteur de mensonges, et que les historiens du féminisme ne s’intéressent pas obligatoirement à la bande dessinée. Mais elle se livre aussi à ce jeu des préférences quand elle écrit des pages entières sur Emmeline Pankhurst ou, surtout, Margaret Sanger, dévoilant ses domaines de prédilection (et sa propre « zone de confort », même si je n’apprécie pas follement cette expression).
Reste que l’ensemble est plutôt bien tenu (même si le chapitrage du début est un peu bordélique, faisant exploser la chronologie), que les notes sont passionnantes (parfois plus que ce qu’elles commentent), et que Lepore creuse des choses vraiment pertinentes (mais souvent en mode « trop peu trop tard »). Par exemple, pour Wertham, elle explore les relations conflictuelles que celui-ci a entretenues avec Lauretta Bender, qui a officié en tant que conseillère éditoriale (et psy) pour DC à partir de 1941. Lepore explique que Bender était l’épouse du patron du Bellevue Hospital quand Wertham y exerçait, et que le bras-de-fer entre ce dernier et le couple Bender remonte donc aux années 1930. Durant les fameuses auditions Kefauver, toujours selon Lepore, Wertham aurait constitué une liste de psys « payés par l’industrie de ‹ crime comics › » afin de les discréditer aux yeux des parlementaires siégeant à la commission. Et c’est là qu’on voit que les dégâts sur l’industrie de la bande dessinée sont en partie liés à des règlements de comptes dans la petite corporation des psys.
Que Lepore ne se soit attardée que tardivement sur ces révélations peut se comprendre : Moulton est mort en 1947, sept ans avant les auditions. Donc ce qu’elle raconte après (comment Donenfeld a écarté Elizabeth Holloway de Wonder Woman, la démission de Sheldon Mayer, l’arrivée de Kanigher qui s’est crédité rétrospectivement de plus d’histoires qu’il n’en a réellement rédigé…) appartient à la conclusion, à la « fin » du livre à l’après. Mais elle ouvre des pistes que j’aurais aimé, en tant que lecteur, qu’elle développe davantage.Néanmoins, elle a mis le doigt sur plusieurs trucs liés au contenu des comics et que j’ignorais. Par exemple, l’unique scénario de Samuel Delany, durant la période « Diana Prince », devait être au départ le premier volet d’un ensemble de six chapitres où l’héroïne devait affronter des « mâles chauvinistes ». Dans l’épisode publié (le 203), le méchant (qui ressemble à Carmine Infantino) est un propriétaire de magasin qui sous-paie ses employées. Delany, qui est écrivain de science-fiction, devait en rédiger d’autres, dont une histoire avec un proviseur estimant que la place des femmes est à la maison, et une autre avec un gang qui s’en prend à une clinique pratiquant l’avortement. L’épisode publié a été supervisé par Denny O’Neil, qui n’est pas à l’aise sur le sujet mais qui a ici la bonne idée de confier l’écriture à quelqu’un d’autre. Mais DC rétropédalera et les cinq autres aventures ne verront jamais le jour (il semble qu’ils n’aient pas dépassé le stade de la proposition écrite).
Autre découverte pour moi : Dorothy Roubicek, qui a été responsable éditoriale chez DC, qui est l’épouse du scénariste William Woolfolk et qui a contribué avec lui à la naissance et au développement de Moon Girl, super-héroïne des EC Comics (du temps de Max Gaines, le père) et concurrente éphémère de Wonder Woman, a été mandatée pour reprendre les rênes du titre Wonder Woman. Elle n’est restée que sur deux numéros (visiblement des numéros de rééditions reprenant les premiers O’Neil et Sekowsky, qui sonnent un peu comme une déclaration d’intention), mais elle avait annoncé sa volonté de revenir à une héroïne militante (libérée et disposant de super-pouvoirs) comme celle de Moulton. Là encore, DC a changé d’avis et, après une période d’hésitation, a choisi de confier à nouveau le personnage à Robert Kanigher, dont l’approche est aux antipodes de la version féministe (pour dire ça poliment). Et quand il arrive aux commandes, Kanigher s’empresse d’abandonner les ambiances posées par O’Neil et Delany : en quelques pages, il se débarrasse de I Ching, le mentor asiatique de l’héroïne, renvoie celle-ci sur l’Île du Paradis et lui restitue ses pouvoirs et son costume. Mais surtout, preuve d’une certaine scélératesse et d’une bassesse d’esprit qui en dit long sur l’ambiance de l’époque, dès la première page de ce numéro 204, Kanigher met en scène un sniper qui abat une rédactrice en chef. Celle-ci s’appelle Dottie Cottonman. Pour les réfractaires à la langue de Mark Twain, je rappelle que « Dottie » est un diminutif de Dorothy, et que « Cottonman » (l’homme de coton) peut facilement se lire comme une allusion à « Woolfolk » (le gars de laine).
Tout ceci se trouve dans l’épilogue que Jill Lepore rédige pour son bouquin, et qui couvre l’héritage de Wonder Woman, détaillant les liens que le personnage entretient avec le mouvement féministe (le magazine Ms. et le figure de Gloria Steinem, par exemple), mais aussi avec la télévision. Elle explique comment le mouvement s’est effondré sur lui-même avant d’être redécouvert par des historiennes quelques années ou décennies plus tard. Et en filigrane, elle dresse le portrait d’une industrie en perpétuel tâtonnement où auteurs et responsables éditoriaux se livrent à des règlements de comptes que l’on qualifiera pudiquement d’indignes.
À la lecture de ces éléments, il n’est pas impossible que la série soit prise dans une sorte de cercle vicieux : l’atmosphère chez DC n’est pas au beau fixe, cela se ressent dans les scripts et les clins d’œil cruels (Kanigher en pickpocket travesti, Infantino en patron exploiteur), qui à leur tour pourrissent l’ambiance…
On notera aussi qu’au moment où Kanigher revient, le titre est toujours bimestriel. Si la revue n’est pas redevenue mensuelle, c’est sans doute que les ventes, faibles au moment de la transformation par O’Neil, n’ont guère remonté. On peut imaginer, sans trop se tromper je pense, que la direction a estimé que l’expérience n’avait pas porté ses fruits.
On regrettera (et moi le premier) que la dernière tentative orchestrée par O’Neil n’ait pas abouti, cependant…
Jim
Merci pour tous ces beaux résumés ! Ils témoignent que cette version « powerless » de Wonder Woman n’est absolument pas aussi infâme que ce que la légende laisse croire.
On regrettera (et moi le premier) que la dernière tentative orchestrée par O’Neil n’ait pas abouti, cependant…
Rien que de faire quelque chose sur l’avortement, ça aurait eu l’effet d’une bombe au moins (si ce n’est plus) importante que l’épisode sur l’addiction de Roy Harper !
Merci pour tous ces beaux résumés ! Ils témoignent que cette version « powerless » de Wonder Woman n’est absolument pas aussi infâme que ce que la légende laisse croire.
J’en avais un bon souvenir (j’ai lu les épisodes en 2008, quand j’ai acheté les tomes à leur sortie), mais assez flou (les différents passages fantasy orchestrés par Sekowsky, je les mélangeais, par exemple, et j’avais l’impression que Denny O’Neil avait tout écrit…). Replonger le nez dedans, d’une manière un peu plus inventive, a été un vrai plaisir.
Déjà, c’est très joli. Sekowsky se révèle, je trouve, par rapport à ce qu’il faisait sur Justice League of America par exemple. Dick Giordano, c’est super chouette, et les quelques passages de Don Heck sont vraiment de premier ordre.
Mais la modernité ne se contente pas de se trouver au niveau visuel. Le personnage est redéfini mais sans contradiction avec ce qui avait été fait avant. Les auteurs parviennent à lui conserver des sentiments et des désirs, elle regarde les autres hommes, elle n’est pas insensible au charme d’untel ou d’untel. Mais elle maîtrise tout ça, elle fait des choix, elle va au bout de ses idées.
Et puis, il y a cette représentation de la guerrière, capable de prendre l’épée si besoin, de conseiller les troupes, d’organiser les attaques. Et ça, c’est une sacrée rupture. Ça dépasse et de loin la pâle copie de Modesty Blaise à laquelle on résume bien souvent cette période.
Rien que de faire quelque chose sur l’avortement, ça aurait eu l’effet d’une bombe au moins (si ce n’est plus) importante que l’épisode sur l’addiction de Roy Harper !
Oui, ça, ça aurait cogné. Bon, je pense que même si les autres récits (le proviseur, par exemple), auraient pu trouver leur chemin jusqu’aux lecteurs, mais celui sur la clinique, à mon avis, il était condamné d’avance.
Jim
La série JLA a marqué un cap à la fin des années 1990, en proposant une version surboostée de la Ligue de Justice, dont les membres, tout à leur mission, affrontent des menaces d’ampleur cosmique. Menée tambour battant par Grant Morrison, avec l’aide de Mark Waid qui reprend la série dans la foulée, JLA peut se regarder aujourd’hui comme l’ancêtre de séries telles que Authority ou Ultimates. Avec l’arrivée de Joe Kelly, si les grandes menaces sont toujours présentes, l’adjonction de nouveaux personnages et l’exploration des sentiments des membres réguliers orientera un peu le titre vers une direction différente, plus classique.
Au départ de Kelly, l’éditorial, à l’instigation de Mike Carlin, revisite les règles de la série et confie le groupe à des équipes éditoriales tournantes, parvenant à l’exploit de réunir Chris Claremont et John Byrne pour l’arc « The Tenth Circle ». Suivront plusieurs équipes proposant chacune leur vision du groupe. JLA gagne des arcs mémorables, mais perd un peu de son âme, la rotation des équipes créatrices évoquant un peu la série JLA Classified (et donc faisant doublon avec celle-ci).
Le scénariste Chuck Austen et le dessinateur Ron Garney se chargent de l’arc « Pain of the Gods », qui s’étale des numéros 101 à 106. L’enjeu du récit consiste à confronter les surhommes, dont le statut quasi divin a fait l’objet de plusieurs réflexions dans la série, aux sentiments douloureux nés de missions ratés et d’échecs personnels.
Tout commence alors qu’un incendie ravage un bâtiment. Superman vient prêter main forte aux pompiers locaux, sauvent les ouvriers, et rencontrent un super-héros du coin, qui participe à la mission. Malheureusement, ce dernier meurt dans l’explosion finale. Superman, habitué à réussir ses interventions, encaisse mal le choc, malgré le soutien de John Stewart.
Le protecteur de Metropolis se met en tête de veiller sur l’orphelin qui vient de perdre son père. Pendant ce temps, l’échec du héros réveille chez ses coéquipiers des sentiments semblables, chacun d’eux étant confronté à ses propres limites et à son incapacité à tout régler. Chaque chapitre se consacre à tour de rôle à un héros, en commençant par Flash, et les titres sont autant d’appellations dédiées aux personnages (« Scarlet Speedster », « Emerald Warrior »…).
JLA #106, consacré à Flash, est intéressant à plus d’un titre, notamment parce que la douleur, la frustration et l’angoisse s’expriment par la colère et l’indignation. Wally West (du temps où il était bien écrit) est incapable de dissimuler ses émotions, nourries par un investissement sincère dans ses entreprises.
L’épisode consacré à John Stewart met en scène un phénomène souvent évoqué mais rarement matérialisé, la fatigue, celle qui mène à des maladresses et des erreurs supplémentaires. Celui dédié au Martian Manhunter, peut-être le plus bavard de tous, montre comment le personnage cherche à fuir toute relation en changeant d’identité et en se plongeant dans une vie civile factice.
Le chapitre consacré à Wonder Woman s’ouvre sur une violente baston contre une super-vilaine inconnue, en mesure de tuer l’Amazone.
L’héroïne, pourtant élevée par les Amazones et, à l’époque, morte, divinisée puis ressuscitée, se retrouve ici confrontée à la perspective de mourir, mais surtout à la haine farouche d’une inconnue qui désire la tuer sans raison ni prétexte.
L’astuce du scénario de Chuck Austen est de mettre en évidence la solitude de l’Amazone au milieu du groupe majoritairement composé d’hommes, et où la camaraderie est parfois un effet de surface.
Épuisée par un combat vide de signification, elle cherche un réconfort, un contact, l’occasion d’un échange, et n’en trouve pas. Flash et Green Lantern, qui ne voient en elle qu’une « femme formidable » que rien ne peut ébranler, ne se rendent pas compte du désarroi de leur équipière. Elle pense trouver une oreille attentive avec son équipier martien, mais ce dernier se contente de lui indiquer que Superman est sur Terre. La scène, assez amusante, est en même temps empreinte d’une tristesse saisissante.
Superman, quant à lui, continue à veiller sur l’orphelin. À la fin du chapitre, Clark et Diana découvrent que l’enfant dispose également de pouvoir. Le dernier volet, qui se concentre sur Batman, raconte l’enquête des héros, qui apprennent que l’accident ayant conféré au héros inconnu ses capacités a aussi donné au reste de la famille des pouvoirs, que la veuve utilise afin de traquer le chef de chantier qui a rogné sur les coûts, provoquant indirectement le décès de son mari.
Si le Chevalier Noir reste aussi mutique que d’ordinaire, l’épisode, qui confronte les justiciers à deux enfants à pouvoir souffrant de l’absence de leur père, fait écho à sa propre expérience. À la différence de ses équipiers, Batman a appris, depuis des décennies, à vivre avec le deuil. Ce qui n’empêche pas Austen et Garney de continuer leur exploration des fragilités de ces demi-dieux.
Récit un peu oublié, un peu mésestimé, « Pain of the Gods » constitue pourtant une jolie petite pépite de la série, avec un portrait astucieux des personnages et surtout une vision du groupe, bien moins solidaire qu’on le pense.
Quant à Ron Garney, qui s’encre lui-même, il livre des planches impressionnantes de force et d’énergie, dans le style qu’il avait imposé avec Waid sur Captain America. Ses personnages hiératiques sont définitivement plus grands que nature, ce qui convient à merveille au propos.
Jim
Les Wonder Women alternatives, chapitre 7 : Yankee Poodle / Americaniche
Dans l’univers DC (je n’ose dire « pré-Crisis » ou post-ceci cela, ça change tellement vite, hein…), il existe plusieurs univers, plusieurs Terres parallèles, identifiées par des chiffres ou des lettres. La Terre-C, c’est là qu’habitent Captain Carrott et son formidable Zoo Crew (Zoo Club en français), super-héros à l’aspect d’animaux anthropomorphes appartenant au sous-genre « funny animals ». Les personnages apparaissent en 1982 et ont droit à leur série écrite par Roy Thomas et dessinée par Scott Shaw!
Les personnages ne sont pas de simples décalques des héros DC. Au lieu de recopier les caractéristiques telles qu’elles définissent les justiciers, ils s’incrivent dans les différentes catégories : par exemple, Captain Carrot est une surhomme comme Superman, Fastback (une tortue) est un Bolide, Alley-Kat-Abra est une magicienne comme Zatara, etc etc.
On ne peut donc pas considérer les membres du Zoo Crew comme des déclinaisons automatiques du catalogue DC, ils ont leur propre identité. En revanche, on peut relever des points communs. C’est là que le personnage de Yankee Poodle (Americaniche en français) est intéressant. Éditorialiste du monde du spectacle, Rova Barkitt (Priscilla Cancan en français), dont le nom est inspiré de celui de l’éditorialiste Rona Barrett, a été exposée aux radiations d’un météore et peut désormais projeter des champs de force qui se manifeste sous forme d’étoile. Son costume, bleu, blanc et rouge, orné d’étoiles, évoque le drapeau américain mais rappelle aussi certains motifs du costume de Wonder Woman.
Cependant, si l’on veut trouver un équivalent animalier de Wonder Woman, il faut se tourner vers Captain Carrot. Ou plutôt, vers son double civil, Roger Rodney Rabbit qui, sur Terre-C, est… dessinateur de comic books !
Jim
Les Wonder Women alternatives, chapitre 8 : Wonder Wabbit
Sur Terre-C, Roger Rodney Rabbit est non seulement le puissant Captain Carrot, mais également un dessinateur de comic books. Il est le créateur d’une série intitulée Just’a Lotta Animals (« une belle brochette de bestiaux »). Et pendant longtemps, il pense que ses personnages ne sont que le fruit de son imagination. Jusqu’au Captain Carrot and his Amazing Zoo Crew #14…
Tout commence alors que le Zoo Club vient d’affronter Amazoo, un androïde que Captain Carrot connaît bien… puisqu’il l’a inventé pour les besoins de sa série de bande dessinée. Espérant reprendre ses esprits en dessinant de nouvelles planches, il a la surprise de découvrir ses propres personnages dans son atelier.
À l’image de l’explication, magnifiquement capillotractée, selon laquelle il existe des sortes de ponts mentaux entre Terres alternatives (les scénaristes de Terre-1 ont raconté les aventures de Jay Garrick, Flash de Terre-2, parce que leur esprit était connecté à ce monde alternatif, ce qui a permis à Barry Allen de les lire, etc…), Roger Rodney Rabbit perçoit les aventures des héros et les retranscrit sous forme de bandes dessinées, pensant qu’il s’agit là d’idées nouvelles fournies par son inspiration débridée.
Les membres de Just’a Lotta Animals (JLA, donc : la Ligue des Justiciers Animaux, ou LJA, en français) vivent donc sur un autre monde, la Terre-C-Moins. Et pour le coup, ce sont clairement des versions alternatives des justiciers que l’on connaît bien. Super Squirrel est clairement le Superman local. Les ennemis sont reconnaissables sous l’apparence de Kangar-Roo the Marauding Marsupial ou du magicien Feline Faust. Et dans le rôle de la Princesse Diana (l’autre), on a… Wonder Wabbit.
Dans le récit de Scott Shaw!, dûment intitulé « Crisis on Earth-C! » selon la tradition bien implantée dans les récits de rencontres dimensionnelles entre la Ligue et d’autres équipes venues de mondes parallèles, les deux groupes s’allient pour mettre un peu d’ordre dans le bazar dimensionnel qui se présente à eux.
L’intrigue est d’une telle ampleur qu’elle s’étend à l’épisode suivant, bien entendu titré « Crisis on Earth-C-Minus! »
À l’issue de leur lutte commune, les deux groupes se retrouvent séparés, chacun retournant dans son monde d’origine.
Mais comme de juste, de forts sentiments ont germé dans les cœurs de Captain Carrot et Wonder Wabbit, qui versent une larme quand la porte dimensionnelle se referme.
À la faveur de la construction des imaginaires en poupées russes (la Terre-C-Moins est représentée dans la Terre-C qui est représentée dans les bandes dessinées de notre monde), Roger Rodney Rabbit peut cependant se consoler en continuant à dessiner Wonder Wabbit dans les pages de ses comic books.
Au même titre que ses coéquipiers de Just’a Lotta Animals, Wonder Wabbit est une déclinaison incontestable de Wonder Woman. Princesse animalzone venue de l’île de Parrot-Eyes, elle dispose elle aussi d’un lasso magique contraignant ceux qu’elle saucissonne à dire la vérité, et d’un avion invisible, à l’image de celui de son homologue.
Jim
Wonder Wabbit par Scott Shaw! :
Jim
Sortie en 2017, l’encyclopédie illustrée de Wonder Woman semble avoir été bien accueillie :
Cette année est définitivement l'année de la consécration pour notre belle Wonder Woman. Après l'avoir aperçu dans Batman v Superman, nous avons pu la
Jim
Les Wonder Women alternatives, chapitre 8 : Wonder Wabbit
Je veux un crossover avec Spider-Ham (et Captain Americat, Ducktor Doom, Fantastic Fur et compagnie…)
Alley-Kat-Abra
Tiens, je l’aurais nommée « Alley-Kat-Zam », moi… « Alley Cat », c’est plus proche du début d’Alakazam que d’Abracadabra.
Tori.
Tiens, je l’aurais nommée « Alley-Kat-Zam », moi… « Alley Cat », c’est plus proche du début d’Alakazam que d’Abracadabra.
Roy ?
Y a quelqu’un qui te demande…
Jim
Je veux un crossover avec Spider-Ham (et Captain Americat, Ducktor Doom, Fantastic Fur et compagnie…)
Tiens, voilà déjà la rencontre entre Roger Rodney Rabbit et Webster Weaver…
Jim
Roy ?
Y a quelqu’un qui te demande…
Bon, en fait, « Alley-kat-zam » est sa formule magique (ça donne « Chat-Zam », en français ?)…
Tori.
Wonder Woman, Superman et Captain « Shazam » Marvel par Kevin Nowlan :
Jim