1941-2021 : BON ANNIVERSAIRE WONDER WOMAN !

Wonder Woman par David Finch :

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Jim

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Jim

Thierry Martin :

Ce week-end au festival Bulle Berry je réaliserai un dessin de Wonder Woman qui sera mis aux enchères au profit d’une association d’aide aux femmes.

Très joli.

Jim

La Ligue de Justice par Jerry Ordway :

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Jim

C’est justement chez DC où on a d’avantage l’idée d’un futur déjà écrit, menant notamment à l’époque de la Légion (la période sans Terres parallèles ayant sans doute renforcé cet aspect d’ailleurs).

Oui c est vrai.

Y avait de l idée dans la 5g et d ailleurs j aurais apprécié la voir avec le recul.

Mais l avenir déjà ecrit dans dc etait lointain, pour une bonne raison : ne pas devoiler l avenir des heros du présent.

Mais terre 2 pre crisis avait déjà jeté les bases d un passage de relais à la génération suivante.

Je ne dis pas que la 5g aurait été reussie mais l idée etait inédite : avoir plusieurs series dans des epoques differentes avec une continuité définie.

Un batman et un sup replacé dans les années cinquante, je crois qu esthiquement cela aurait marché.

Un temps.

Puis le filon épuisé, là aurait commencé les gros ennuis et il aurait fallu tout relancé à nouveau.

Presque. Disons qu’elle n’a jamais été systématisée. Mais des séries situées dans le passé, on en a déjà eu. All-Star Squadron vient immédiatement à l’esprit. Mais effectivement, c’était bien souvent une ou deux séries isolées, pas une partie entière de la collection.

Oui, complètement : cela permettait de nourrir des récits de voyages dans le temps (où ceux du « futur » doivent se taire au sujet d’événements importants) mais aussi cette dimension générationnelle qui faisait de la première génération de héros un groupe de mentors pour leurs successeurs.

Après Crisis, quand les Terres ont fusionné, les relations générationnelles ont été au centre de pas mal d’intrigues. C’est surtout frappant dans la série Flash, et même avant Mark Waid : le héros est l’héritier d’une tradition. On le sent aussi dans Blue Beetle.
Sur Green Lantern, c’est venu plus tard avec Kyle Rayner, mais c’est là, et Morrison a tiré un certain sel avec la présence des deux jeunes héros au sein de sa JLA.
C’est dommage d’avoir fait revenir Barry et Hal. Ça a gâché cette construction générationnelle.

Voilà.
Construire, détruire, reconstruire…

Jim

Ce serait devenu la marque de fabrique de dc, une relance de la continuité tous les cinq ans.

Cela aurait peut-être pu permettre des expériences prismatiques interessantes tout en fragilisant jusqu’à la rupture sans doute l idée de continuité.

Dc n a pas osé. Devant la répétition systematisé du reboot, ils ont reculé.

Peut-être à raisons.

Mais pour l instant, ils ne savent clairement pas où aller pour autant.

C est en effet ça que je trouve fascinant dans l idée de la 5g.

Cela demande aux lecteurs d avoir une connaissance de la continuité sans pour autant qu elle existe.

C est très tripée comme idée.

Par exemple : dans la continuité 5g, il est dit que juda contract se passe dans les annees 80 avec un.batman qui a commencé dans les annees 50.

Personne n a jamais lu ce judas contract là, mais pour autant il aurait été officiel.

Je trouve l idée assez siderante.

On serait très au delà du stade du stade du raffinement dans la theorie que tu cites souvent des quatre ages d un genre.

Pourtant, c’est ce qu’ils font. De manière pas officielle (sauf pour, mettons, Crisis en 1986 et le Nioufiftitou en 2011), mais ils le font : Zero Hour a retouché la continuité, Infinite Crisis a retouché la continuité, et d’autres événements localisés (la fusion des deux Superman, par Jurgens et Tomasi il y a quelques années) ont aussi retouché la continuité. Qui redevient illisible.
Ils sont écartelés entre les vieux fans qu’ils veulent éviter de froisser et les jeunes fans qu’ils ne veulent pas effrayer.

Jim

Ce qui est drôle et sans doute la cause du renoncement, c est qu à priori la 5g n aurait contentée ni les uns ni les autres. Continuité remaniée, énervant les vieux lecteurs ET continuité complexe largant les nouveaux.

C etait assez fou comme idée.

Tried my hand at a @MikeHawthorne style WONDER WOMAN
Super excited for the Wonder Woman: Evolution !

Et inversement, en « séparant » les époques, le lecteur qui n’a pas une connaissance précise peut avoir un sentiment, une impression, une atmosphère de continuité sans pour autant s’en soucier.

J’y pressens une usine à gaz survitaminée, pour ma part.

Oui, celle de Thomas Schatz. Qui l’a édifiée afin de commenter les genres hollywoodiens, mais dans la perspective où ces genres sont mortels, périssables, où ils deviennent obsolètes après un certain temps, cessant d’être dominants pour céder la place à un autre genre dominant (et si le genre obsolète revient en vogue, il peut reprendre le cycle des quatre stades ou répéter l’un d’eux ou s’arrêter au quatrième…).
Là, avec un genre dominant l’édition papier depuis soixante ans (si l’on s’arrête à l’Âge d’Argent), la théorie de Schatz me semble un peu mise à l’épreuve : comme tu dis, il y a un stade nouveau, peut-être, à toucher.

De toute façon, la « 5G » de DC serait une forme un peu différente de l’Âge Prismatique dont tu parles souvent (et le cinéma y arrive aussi : X-Men, Terminator et bientôt Spider-Man naviguent dans les eaux des variations, itérations et déclinaisons).

Jim

On peut peut-être voir ça dans l’autre sens : c’est une volonté de contenter les deux. En rangeant la continuité différemment mais sans rien annuler, on satisfait les vieux, et en séparant les tiroirs, on n’effraie pas trop les jeunes.

Mais le danger dans le monde de l’édition, c’est de viser deux publics. Parce que l’on risque de tirer au milieu et de n’en toucher aucun.
J’en suis à me dire qu’un bon boulot d’éditeur consiste à ne pas penser au public.

Jim

Voilà.

Même si je ne souscris pas à cette division, surtout dans sa chronologie.

Mais qu importe, là on est et aurait été clairementau delà de toute façon.

C est tout à fait ça.

On arrive à un tel niveau de répétition qu on en arrive au point où l on peut differencier la répétition (par ex le même événement qui se répète) de l itération (le reboot qui crée une nouvelle possibilité d histoires répétitives, mais qui en repartant de zero, soit censément avant la répétition, l accentue follement puisqu on raconte à nouveau tout)

Oui aussi, bien sur, tu as raison.

C est ainsi qu on l éduque, non ?

Je ne pense pas qu’il faille la voir comme strictement chronologique. Les stades peuvent être poreux l’un à l’autre, se superposer, déborder… Voire revenir en arrière. J’ai l’impression qu’il envisage le truc comme une suite de métamorphoses (ou peut-être comme des strates géologiques), mais surtout comme des moments définissant des enjeux narratifs et des ambitions esthétiques différents.

Jim

Peter David s’amusait à dire qu’il ne faut pas donner au lecteur ce qu’il VEUT lire mais ce qu’il DOIT lire.
Ce qui veut tout dire et rien dire en même temps, bien sûr, mais l’idée est là : à vouloir poursuivre le public, on le fait fuir.

Jim