1941-2021 : BON ANNIVERSAIRE WONDER WOMAN !

Sacré Batman. Il couche pas inutilement

Tiens, tiens, ne serait-ce pas là un des marronniers du forum ? :wink:

Avec George Perez aussi pour les 80’s, non ?

Merci pour ce lien (ou pas, ça va me faire une excuse pour ne pas avancer dans mes copies à corriger !), c’est vraiment de toute beauté !

Marvel a-t-il eu un équivalent ? J’ai l’impression que non, puisque dans l’épisode consacré aux jouets de la série documentaire Marvel 616 une créatrice montre qu’elle utilise comme modèle et sources d’information le bon vieux Handbook des années 80 !

L’Uncle Sam me fait beaucoup pensé au style de Neal Adams de ces dernières années.

Voir du monde des fans de comics.

Je t’en prie, c’est avec plaisir !
:wink:

C’est la réponse que j’allais te faire : le Marvel from A to Z.
Mais peut-être que quelque chose m’échappe, que j’oublie un truc. Je ne crois pas.

Jim

Ils montrent bien la version des Official Handbooks que tout le monde connaît.


Tu oublies un usage essentiel qui n’existait absolument pas à l’époque : de superbes fonds d’écrans !

On trouve d’ailleurs quelques créations étonnantes dans l’ouvrage de José Garcia Lopes :


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Ces Super Jrs sont-ils des créations de l’artiste pour l’occasion, où on les a vu ailleurs avant (ou même après) ?

D’ailleurs en parlant de l’influence du DC Comics Style Guide, suis-je le seul à voir une forte parenté ici :

Je crois qu’on les a vus ailleurs, il me semble en avoir parlé dans mon ancienne rubrique, faut que je retrouve ça…

Jim

Phil Jimenez aussi :

Ah, voilà, j’ai retrouvé le texte, que je remets ici, c’est l’occasion :

SPÉCIAL NOËL :

Les Super-Juniors

Pour qui s’intéresse à la fiction anglo-saxonne, et notamment américaine, la période de Noël est toujours propice à des épisodes spéciaux. Rares sont les comic books ou les séries télévisées qui n’ont jamais cédé à la tradition. Nous ne dérogerons pas à la règle aujourd’hui, à l’occasion de l’évocation d’un album assez méconnu, même auprès des fins connaisseurs de la bande dessinée d’outre-Atlantique.

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Sorti en décembre 1982 chez Artima, dans la collection « DC Color Géant », L es Super-Juniors : Noël a disparu propose un divertissement léger, enfantin et rigolard, nourri d’un décalage tout à fait savoureux pour qui connaît l’univers DC dont l’intrigue s’inspire.

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L’intrigue en question est simple : sur l’île des jouets oubliés, on apprend que le jeune Wallace Van Fric, le plus méchant petit garçon du monde, veut annuler Noël. Devenu Wally, le Magicien des Saisons, il perturbe la météo saisonnière de manière à faire disparaître décembre, et par conséquent la fête.

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Mais une bande de mioches se met en tête de le contrer, ce qui vaut au lecteur de rencontrer Supermôme, Wonderelle, Micro-Flash, Bat-Junior et Mini-Robin.

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L’ensemble est mignon comme tout, le style est rond et souriant, dû à un dessinateur inconnu de nos services jusque-là, un certain Vince Squeglia. Auteur de l’histoire intitulée d’après le premier chapitre de l’histoire, à savoir « l’île des jouets oubliés », il signe l’ensemble des planches du récit, ainsi que les deux illustrations de l’édition mexicaine (et donc française), revenant sur les personnages à l’occasion de l’édition américaine (cette dernière contenant également deux aventures de Sugar & Spike, les deux bambins insupportables de Sheldon Mayer, connus en France sous les noms de Bib & Zette).

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Car le parcours de cette bande dessinée ne s’est pas effectué en ligne droite.

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L’album d’Artima est la traduction d’une histoire parue dans Best of DC Blue Ribbon Digest #58. Cependant, ce numéro étant sorti en mars 1985, ce n’est assurément pas la première parution ni même la source de la version Artima. On pourrait presque croire que l’édition française est la première.

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Mais en fait, en grattant un peu, il semblerait que les Super-Juniors soient une création effectuée pour le compte d’un éditeur mexicain, Grupo Editorial Vid. Ces informations nous permettent de conclure que Vince Squeglia, l’auteur signataire de cette histoire, est le nom de plume d’un dessinateur mexicain, mais est-ce une conclusion hâtive ?

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Petite curiosité, l’édition française, comme son homologue mexicaine, présente une illustration frontale, mais également une autre image en quatrième de couverture. Cependant, par rapport à l’édition mexicaine, les deux images sont interverties, l’une prenant la place de l’autre.

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Autre curiosité : Supermôme, dans la version française, est blond. Il est facile d’en conclure que c’est le cas aussi dans la version mexicaine, qui l’a précédée mais qu’il est difficile à dater. En revanche, à l’occasion de la réédition américaine, la couleur des cheveux a été changée, afin de coller à celle de Superman, le modèle.

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Une fois n’est pas coutume, le travail de l’éditeur français est de premier ordre. Le texte est fluide et élégant, le lettrage soigné, les récitatifs arborant une chouette calligraphie cursive évoquant les enluminures et les bulles accueillant des mots en défonce, c’est-à-dire avec un cerné noir et une couleur à l’intérieur (ce qui oblige, à une époque où l’on imprime sur films, à travailler autant sur le film du noir que sur ceux des couleurs). Un soin auquel l’éditeur n’a pas habitué sa clientèle.

À la magie de Noël s’ajoute donc une part de mystère, comme on l’apprécie dans cette rubrique. Mais la suite de l’enquête nous démontre que derrière cette petite histoire se cache aussi l’esprit, non des Noëls passés, mais du consumérisme.

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En effet, à l’origine, les Super-Juniors sont des versions enfantines des grands héros DC sous forme de jouets, édités par Kenner dès la fin des années 1970. Apparemment, les jouets sont aujourd’hui très recherchés, quelques occurrences sur des sites de vente datant la collection de 1978.

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Ces versions infantiles figurent même dans le 1982 DC Comics Style Guide dessiné par José Luis Garcia-Lopez. Le ouaibe nous fournit quelques images qui, si elles ne sont pas créditées, semblent du crayon de cet illustrateur, dont on reconnaîtra la maîtrise anatomique ainsi que les décors à motifs, que l’on retrouve à l’occasion de ses interprétations plus classiques des justiciers de l’éditeur.

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Peu connu des amateurs (j’ai trouvé un deuxième exemplaire en vide-grenier que je compte offrir à un pote disposant pourtant d’une collection déjà solide mais qui ne connaît pas cette publication), cet album a une histoire un peu à part, tirant ses origines d’un voyage international, démarré au Mexique avec une escale par la France.

Jim

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Et ce ne sera pas la seule fois que Jimenez fait des citations directes : dans un de ses Wonder Woman, il me semble qu’il cite, presque mot à mot, un passage du Wonder Woman #1 de Pérez.

Jim

Selon GCD, le scénariste de l’histoire serait Tom De Falco… Ce serait lui la source de cette information, puisqu’il est indiqué en note :

The script and art credits come from Tom DeFalco in Andy Mangels’ « Super Jrs. vs. Superkids: The Many Mysteries of DC’s Romper Room JLA » in Back Issue #76. Mangels also reveals that the story was likely originally prepared for release as an issue of All-New Collectors’ Edition in late 1977.

Du coup, ce serait bien originaire des États-Unis (reste à savoir qui est ce Vince Squeglia, qui semble n’avoir rien produit d’autre).

Tori.

Et ce serait Grandenetti pour le découpage.

Mais ça n’explique pas pourquoi la version française est sortie en 1982 alors que ce récit, dans le Best of DC, sort en 1985 (et ne semble pas une réédition). Il y a là quelque chose qui m’échappe, mais j’imagine qu’on finira par avoir le fin mot (et quand je dis « on », tout le monde sait à qui je pense).

:wink:

Jim

C’est pour ça que je citais la note, qui indique : « the story was likely originally prepared for release as an issue of All-New Collectors’ Edition in late 1977 ».

C’était apparemment resté dans leurs cartons, dans lesquels Artima est allé fouiller.

Tori.

Ce qui reste très bizarre, quand même. J’imagine mal un éditeur étranger savoir qu’il existe un produit inédit. Je serais davantage partisan d’une édition intermédiaire (mexicaine ou autre) qui aurait permis la transition. Si celle-ci n’existe pas, cela veut dire que l’édition française serait donc la première. Ce qui en fait un méga-collector, malgré le fait qu’il n’est pas très connu. C’est tout de même étonnant, cette affaire.

Jim

C’est déjà arrivé… Bon, chez Artima, ce serait un peu surprenant.
Tous les exemples auxquels je pense dans l’immédiat impliquent un certain Fershid Bharucha…

Tori.

Je l’ai chez moi,celui-là.

Lex Luthor, depuis la réfection du personnage par John Byrne et Marv Wolfman après la Crisis on Infinite Earths, s’est toujours entouré de jolies femmes. Les épisodes montrant le magnat de la finance dans ses locaux (dans une inspiration trumpienne qui échappait sans doute aux lecteurs français de l’époque) dévoilait un cortège d’accortes collaboratrices sur talons hauts.

En 1999 arrivent dans l’entourage de Luthor deux gardes du corps appelées à connaître une petite carrière, Hope et Mercy.
Mercy fait son apparition dans Detective Comics #735 (par Rucka, Jurgens et Sienkiewicz), daté d’août 1999, un épisode faisant partie de la vaste saga « No Man’s Land ». Encore anonyme, elle se fait appeler « Miss White » et recrute Bane pour le compte d’un mystérieux employeur… dont on ne tardera pas, dans les chapitres suivants, à découvrir l’identité, alléché à l’idée de faire une belle marge sur les restes de Gotham City. Elle fera quelques apparitions dans cette saga, notamment dans le rôle de chauffeur du magnat en question.

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Sa collègue Hope, quant à elle, intervient dans Adventures of Superman #573 (par Immonen, Millar et Epting), daté de décembre 1999. Hope et Mercy encadrent Lex Luthor, qu’elles dépassent d’une tête. Dans les dialogues, ce dernier les définit comme ses « amazon bodyguards ». mais rien ne montre s’il s’agit d’une vérité affirmée ou d’une figure de style.

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Le flou demeure dans le Superman Metropolis Secret Files and Origins #1, daté de juin 2000. Metropolis, comme Gotham, subit un ravalement profond à cette époque (en partie à cause des efforts d’aménagement urbain de LexCorp, en partie aussi grâce à la technologie Brainiac, au centre d’une intrigue à l’orée de l’an 2000).

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À cette époque, Lois Lane a disparu. Il s’avère qu’elle a été remplacée par le Parasite, qui a pris son apparence. Au même moment, Luthor a perdu sa fille Lena, elle-même contaminée par la technologie de Brainiac. Il envoie donc Hope et Mercy à la recherche de Lois, même si le récit nous démontre que c’est à Lena qu’il pense.

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« Metropolica » est un prétexte que saisissent Joe Kelly et Pascual Ferry pour balader les deux gardes du corps à Metropolis, cette ville qui vient de subir une mise à jour en profondeur. Cette journée d’enquête permet de visiter tous les recoins et de prendre la mesure de la modernité que revêt la cité à ce moment.

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Mais Joe Kelly continue à brouiller les cartes. S’il respecte la caractérisation (Mercy, contrairement à son nom, est sans pitié, tandis que Hope, au contraire, fait preuve d’une plus grande sensibilité), il se permet un dialogue où Hope explique que sa grand-mère est décédée dans l’hôpital de Metropolis à l’âge de quatre-vingt-treize ans. Certes, en pleine forme et tout, mais cet âge, pour notable qu’il soit chez une humaine, me semble assez peu avancé pour une Amazone : Hope serait-elle d’ascendance métis ?

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Aucune explication n’est donnée dans la fiche qui leur est consacrée dans le même numéro, où le rédacteur reste volontairement dans le flou, s’attardant surtout aux rapports qu’elles entretiennent avec leur employeur.

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Un indice viendra trancher l’affaire un an plus tard. Lex Luthor vient de remporter les élections et devient le nouveau locataire de la Maison Blanche. Il est donc la vedette de President Luthor Secret Files and Origins #1, daté de mars 2001. Dans « Power Couple », sur un scénario de Phil Jimenez (alors en charge de Wonder Woman), Yvel Guichet et Wayne Faucher décrivent l’arrivée de la sorcière Circé à la Maison Blanche. Et il se trouve que les deux gardes du corps la reconnaissent, ce qui laisse supposer des rencontres antérieures et surtout une familiarité propre à une Amazone.

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Quoi qu’il en soit, la magicienne ne semble pas tellement apprécier cet accueil puisqu’elle s’empresse de transformer les deux Amazones (et dans sa bouche, ça ne semble pas une figure de style) en rats blancs.

Jim

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Précisons que Mercy, dans les bandes dessinées, est une adaptation du personnage de Mercy Graves, chauffeur et garde du corps de Lex Luthor dans les épisodes de la série animée Superman.

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Dans cette série, rien ne dit qu’elle fasse partie de la race des Amazones. Au contraire, il me semble qu’il est suggéré que la jeune femme voue une grande fidélité à Luthor car il l’a recueillie alors qu’elle était jeune et indigente.

Jim

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Oui, voilà, il connaissait du monde, et surtout des auteurs, donc il pouvait aller directement à la source.

Jim

Couverture du vingt-sixième numéro du Who’s Who, The Definitive Directory of the DC Universe, daté d’avril 1987. Paris Cullins et Dick Giordano en signent la couverture, et Wonder Woman et Wonder Girl y trouvent une place de choix.

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À l’intérieur, la fiche de Wonder Girl, par George Pérez :

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La fiche de Wonder Woman, version Terre-2 (même si, en 1987, la notion de Terres parallèles n’avait plus cours), par Trina Robbins :

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La fiche de Wonder Woman, par George Pérez :

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Jim

Deux versions de la Cheetah figurent dans le quatrième numéro du Who’s Who, The Definitive Directory of the DC Universe, daté de juin 1985.

Couverture de George Pérez et Dick Giordano.

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La fiche de la Cheetah de Terre-2, par Trina Robbins :

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La fiche de la Cheetah de Terre-1, par Steve Leialoha :

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Jim