Bon, j’ai enfin lu le premier TPB, dont je repoussais la lecture depuis un petit bout de temps, échaudé par les mauvais échos, par une lecture du premier numéro sur écran qui ne m’avait pas convaincu, bref par tout plein d’indices qui ne m’encourageaient pas à risquer la déception.
Et sur ce dernier point, je n’ai pas été déçu. Car la déception est de taille !!!

Le premier TPB rassemble les quatre premiers numéros. Et ces chapitres accumulent tellement de mauvaises idées que les bonnes, rares, maigres, mal exploitées, paraissent inexistantes.
Le premier épisode (qui à mon sens aurait mieux fonctionné en seconde position), accumule les clichés, les voix off envahissantes, et les caractérisations bancales. La vision de Ben et Johnny est brutale, pas étayée, de sorte que les personnages ne sont pas tellement reconnaissables par rapport à ce qu’un vieux lecteur a pu se faire comme idée des protagonistes. Ces problèmes de caractérisation s’étalent sur la suite, Alicia étant décrite comme une mégère possessive. Consternant.
La lente et insipide montée de la première menace, dans le deuxième épisode, tombe un peu à l’eau, et le combat mollasson et déséquilibré du troisième, où toute sensation de danger est éteinte par une mise en scène molle où les personnages parlent beaucoup, énoncent des platitudes, se tiennent droit comme des « i » et n’affrontent somme toute… rien.
Quant à l’idée que la Future Fondation explore des univers créés par Franklin et Owen frôle la stupidité en rase-motte. On peut comprendre que Reed préfère éviter d’entraîner ses étudiants dans une atmosphère de « labo confiné » plutôt qu’au grand air, mais les FF sont des explorateurs, ils vont loin, ils vont au-delà, ils vont vers l’horizon. Et si l’on peut imaginer que Slott n’ait pas eu envie de répéter le principe narratif des épisodes de Fraction, où le couple Richards entraînait ses enfants vers l’aventure, la comparaison ne peut que jouer en défaveur du scénariste actuel, tant au niveau de la logique, de la caractérisation que du suspense.
Les événements sont précipités, bâclés, rien ne donne l’impression d’une éventuelle construction. La première intrigue est trop courte, trop expédiée, trop massive également pour une entrée en matière. Et le sommaire fait que le recueil se conclut sur une petite histoire peu intéressante présentant les Fantastix, et proche du soporifique.
Bref, si j’avais en tête de prendre la suite après le déconfinement, je ne suis plus du tout pressé, là.
Jim