1962-2022 : BON ANNIVERSAIRE SPIDER-MAN !

Spider-Man fête en cette année 2022 ses 60 ans, et Panini Comics décide de faire les choses en grand pour célébrer l’événement !
L’éditeur propose en effet dix volumes au sein de Spider-Man – La collection anniversaire , qui met en avant dix sagas, passages ou époques ayant marqué le Tisseur. Chaque tome est en format dur, avec papier assez lisse, de bonnes introductions et présentations des personnages. Mais surtout au prix attractif de 6,99 € !
Une très bonne occasion pour se lancer, relancer ou retrouver l’univers de l’Araignée, qui semble n’avoir pas pris une ride depuis ses débuts !

Ce septième tome de Spider-Man – La collection anniversaire demeure dans la même décennie que le précédent, au sein de cette collection qui interroge aussi l’Histoire du Tisseur en général.
Le premier volume illustre les années 60 (lien ici), le deuxième les années 70 (lien ici), le troisième commence à évoquer les années 80 (lien ici), suivi ensuite par le quatrième (lien ici) et le cinquième (lien ici). Le sixième présente le début des années 2000 (lien ici), alors que l’ensemble de côté laisse les années 90, ce qui paraît dommage.

Le présent volume se nomme Apprentissages et se concentre sur les débuts véritables de Peter Parker comme Spider-Man… dans un autre univers !
En effet, Panini Comics propose ici Ultimate Spider-Man n°8 à 13, publiés entre juin et novembre 2001. Ce titre est lancé en octobre 2000 par Marvel dans une nouvelle continuité, « vide », alors que les super-héros Marvel apparaissent seulement au deuxième millénaire. L’idée est de moderniser les personnages, les libérer d’une continuité souvent décriée, revenir aux bases et laisser des auteurs prometteurs tout organiser.
Brian Michael Bendis, alors en vogue dans plusieurs productions indépendantes, et Mark Bagley, déjà dessinateur du Tisseur dans les années 90, se lancent ainsi et vont réaliser ensemble 111 épisodes d’affilée, record absolu de collaboration à ce jour. L’univers Ultimate va se développer avec Ultimate X-Men mais surtout Ultimates , énorme succès de Mark Millar et Bryan Hitch. L’univers se complexifiera cependant, et disparaîtra durant l’événement Secret Wars de Jonathan Hickman.

Les numéros de Spider-Man – La collection anniversaire : Apprentissage en sont cependant loin, car ce Peter Parker vient à peine de découvrir ses pouvoirs, se forge une identité secrète après avoir vaincu un Norman Osborn transformé en monstre.
Peter a en effet ici des capacités via le produit Oz, développé par Oscorp, et cherche encore sa voie. Une Tante May plus jeune fait difficilement son deuil, et son neveu doit également gérer sa meilleure amie, Mary-Jane Watson, qui ne sait rien encore.
Ces n°8 à 13 montrent ainsi les avancées de Peter, qui essaye de se faire embaucher comme photographe au Daily Bugle… mais échoue, car trop jeune ! J. Jonah Jameson le recrute cependant dans un autre poste, assez pertinent vu l’époque et ses capacités de petit génie. En parallèle, Peter demeure aveugle aux tentatives de séduction de Mary-Jane, alors que la colère le ronge après la mort de Ben Parker. Spider-Man comprend l’influence sur la pègre du Caïd, alias Wilson Fisk, et décide de s’en prendre à lui. Il affronte ainsi les Exécuteurs et Electro, ses hommes de main, et cela ne se fait pas sans mal. Les embuches se succèdent pour ce justicier en devenir…
La lecture de ces épisodes se révèle agréable et prenante, malgré de véritables défauts. Plus de vingt ans après, quelques éléments dits modernes ont vieilli, avec notamment quelques postures, quelques habits, quelques modes d’expression de l’époque. Même la narration de Brian Michael Bendis est un peu passée, avec beaucoup de « pauses » dans les discussions, des gros plans sur des visages figés et gênants. C’est devenu une marque de fabrique, qu’il maîtrise, mais l’on sent que la technique doit encore être affinée, ici. Mark Bagley lui-même, bien qu’il dessine depuis déjà longtemps, n’est pas formidable à chaque instant, et ses personnages normaux ont souvent les mêmes expressions, et des allures un peu étranges.
L’ensemble se lit cependant bien, avec un Spider-Man qui apprend sur le tas, à la dure. La lutte contre le Caïd est une bonne idée après la mort de Ben Parker, et la gestion des interactions, des caractérisations est très bonne, avec de vraies émotions et de beaux moments.
Dommage, cependant, que tout ceci aille… un peu vite, alors que les numéros sont décompressés ! Le scénario semble se précipiter, en effet, car Wilson Fisk tombe « un peu trop facilement », même si la manière a du sens. Cela paraît presque trop aisé pour ce Peter débutant et perdu, qui n’est pas très malin, mais pas toujours très sympathique non plus.
Un bon récit d’apprentissage, oui, mais avec des éléments maladroits.

Une maladresse, d’ailleurs, qui intervient en écho avec la publication même de ces épisodes, au sein de Spider-Man – La collection anniversaire .
En effet, jusque-là, cet ensemble proposait les passages forts, marquants, incontournables de la vie du Tisseur : l’abandon du costume par Peter Parker dans le premier tome, la mort de Gwen Stacy dans le deuxième, la saga du Rédempteur dans le troisième, la dernière chasse de Kraven ensuite, la création de Venom dans le cinquième, et la découverte par Tante May de l’identité de Spider-Man dans le sixième.
Pourquoi, alors, publier ces épisodes ? Ceux-ci sont agréables, mais concernent déjà la version Ultimate de Spider-Man, et non pas la continuité classique. Surtout, il ne s’agit même pas des débuts, de la révolution qu’a été la première saga d’ Ultimate Spider-Man !
La chute de ce Caïd est certes sympathique, et semble avoir un écho avec l’actualité 2021/2022 du personnage sur écran… mais Spider-Man - La collection anniversaire livre déjà sa première apparition dans le premier volume ! La présence de ces épisodes paraît ainsi presque déplacée, et finalement assez gênante dans la collection…

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