1962-2022 : BON ANNIVERSAIRE SPIDER-MAN !

Spider-Man fête en cette année 2022 ses 60 ans, et Panini Comics décide de faire les choses en grand pour célébrer l’événement !
L’éditeur propose en effet dix volumes au sein de Spider-Man – La collection anniversaire , qui met en avant dix sagas, passages ou époques ayant marqué le Tisseur. Chaque tome est en format dur, avec papier assez lisse, de bonnes introductions et présentations des personnages. Mais surtout au prix attractif de 6,99 € !
Une très bonne occasion pour se lancer, relancer ou retrouver l’univers de l’Araignée, qui semble n’avoir pas pris une ride depuis ses débuts !

Ce dixième tome de Spider-Man – La collection anniversaire poursuit l’exploration des années 2010, entamé dans le neuvième (lien ici), après que les années 2000 soient visitées par le sixième (lien ici), le septième (lien ici) et le huitième segment (lien ici).
Le premier volume illustre les années 60 (lien ici), le deuxième les années 70 (lien ici), le troisième commence à évoquer les années 80 (lien ici), suivi ensuite par le quatrième (lien ici) et le cinquième (lien ici).

Cet ultime volume propose la saga principale Spider-Verse, parue dans les épisodes Amazing Spider-Man n°9 à 15, entre janvier et avril 2015.
Le scénariste Dan Slott s’en occupe, après avoir intégré l’équipe d’auteurs réunis autour de Spider-Man durant l’époque Un Jour Nouveau en 2008. Il reprend ensuite en solo la série du Tisseur de 2010 jusqu’en 2018. Un ensemble extrêmement solide, dense, intense et riche, avec notamment cette intrigue Spider-Verse, qui a plu et inspiré fans et auteurs.

Mais que se passe-t-il dans Spider-Man – La collection anniversaire : Spider-Verse ?
Dans le sixième tome de cette game, l’on voit Tante May découvrir la véritable identité de Spider-Man, après que Peter Parker échoue chez lui, lourdement blessé suite à un combat épique. Il a en effet affronté Morlun, un vampire dimensionnel qui chasse les Totems, des Spider-Men dans plusieurs dimensions.
Notre Tisseur bat deux fois Morlun, et Spider-Verse étend l’idée en créant une famille à Morlun, enfin identifiée ! L’on découvre le groupe des Héritiers, mené par le patriarche Solus, avec le fils favori Morlun mais aussi le violent Daemons, la sadique Verna, les jumeaux cruels Bora et Brix, le banni Karn et le savant fou Jennix. Ils sont tous sur la Terre-1, d’inspiration victorienne et steampunk, alors que le monde Marvel est sur la Terre-616. Ils dominent leur monde, et terrorisent le Multivers avec leurs pouvoirs et leur faim de l’énergie des Spiders.
Les Héritiers utilisent ainsi la Toile pour errer dans le Multivers, et accentuent leurs quêtes depuis peu pour accomplir une prophétie terrible. Notre Spider-Man est sollicité par Silk, et tous deux découvrent la menace incarnée par le groupe ennemi qui veut récupérer l’Autre, l’Epouse et l’Enfant. Il s’agit de Totems spéciaux capables de leur apporter une victoire définitive, et de combler leur faim. Mais les Spiders se réunissent, la résistance s’organise… et si le pire est à venir, l’armée des Spider-Men relève le défi !

La lecture de Spider-Verse est intense, prenante, exigeante mais ô combien excitante.
Dan Slott se lance ici un défi impossible, en multipliant les épreuves et les contraintes. Il s’impose déjà de reprendre le personnage de Morlun, certes une idée forte de l’auteur J.M. Straczynski, mais qui n’a pas forcément convaincu après ses débuts. Le scénariste étend ici le concept, le cadre réellement, et créé une mythologie pas uniquement mystique, mais multiverselle sur les Héritiers, et les Totems. Impressionnant et grisant.
Mais, surtout, l’on a ici une véritable armée de Spider-Men ! Dan Slott convoque TOUTES les versions de Spider-Man, que ça soit en comics… ou d’ailleurs ! L’on y retrouve ainsi Miles Morales, Spider-Gwen, Spider-Man 2099, les Spider-Women. Mais avec aussi le Spider-Man de la série TV japonaise de 1978, ou du dessin-animé des années 60. Avec, encore, des créations comme un Spider-Man / Captain Britain, un Spider-Punk, un Ben Reilly bien vivant. Et, bien sûr, Spider-Cochon au passage !

Spider-Man – La collection anniversaire : Spider-Verse est un véritable plaisir de fan, pour les fans, par un fan.
Dan Slott s’éclate à caser énormément de Spider-Men, ce qui est un plaisir immense, même si beaucoup d’entre eux tombent au champ d’honneur ! Heureusement, le scénariste ne fait pas uniquement un massacre, et creuse de nombreux personnages. L’on a le plaisir de retrouver le Spider-Man Supérieur, quand Dr Octopus contrôlait le corps de Peter Parker, et l’interaction avec le vrai Spider-Man est intense. L’on revoit aussi Mayday Parker, Spider-Girl d’un futur possible très touchant. Mais c’est bien le passage sur un Ben Parker usé, à qui l’on doit rappeler ses propres principes, qui arrache une belle émotion – et il est loin d’être le seul !

Spider-Verse est un festival de moments touchants, prenants, où les Spiders sont maltraités, mais s’acharnent, s’arrachent et se battent ; parce qu’il le faut, parce que c’est en eux. Des passages toujours réussis et pertinents.
L’ensemble est une lecture particulièrement intense, avec un récit plein de rebondissements, de sacrifices, de drames et d’aventures.
Les Héritiers sont de très bons adversaires, la foule des Spiders est dense mais l’on réussit à suivre plusieurs profils. Notre Spider-Man est en avant, mais ne règle pas tout seul, de loin pas.
Dan Slott réussit ainsi pleinement son pari, en renouvelant la franchise, en s’éclatant à ramener tous les Spider-Men, et en livrant beaucoup d’émotions, notamment dans un épilogue très juste.

Graphiquement, Olivier Coipel et Giuseppe Camuncoli se partagent les numéros.
Tous deux ont des styles différents, mais l’ensemble se lit agréablement, du fait des nombreux voyages dimensionnels, avec donc plusieurs ambiances.
Olivier Coipel livre des passages formidables, notamment dans les charmes et la sensualité de ses personnages. Les décors sont un peu absents, mais ses planches sont belles et prenantes.
Giuseppe Camuncoli a un style plus classique, plus strict aussi, mais il est très bon pour narrer les batailles, illustrer les combats et cadrer l’action.
Tous deux livrent des prestations différentes, mais réussies, rendant l’ensemble agréable à suivre.

Un petit mot, enfin, pour évoquer un défaut réel mais irrémédiable de ce volume : une sensation de « manque » à la lecture.
Régulièrement, les numéros montrent des Spider-Men envoyés en mission, pour récupérer des alliés, ou mener une attaque, ou encore un sauvetage. L’on voit à peine ces équipes et l’on a uniquement le résultat de leurs démarches. Le lecteur peut se sentir légitimement floué… mais ce n’est pas ici une faute de Panini Comics.
Spider-Man – La collection anniversaire propose à prix intéressant des volumes allant entre quatre et huit épisodes, au maximum. Or, si nous avons ici la saga Spider-Verse principale, celle-ci s’est accompagnée initialement de dix épisodes en prologue et de quinze numéros d’accompagnement !
Un ensemble massif, intense, mais impossible à proposer ici. Spider-Man – La collection anniversaire : Spider-Verse peut se révéler alors frustrant, mais l’ensemble reste accessible et heureusement, quand même !

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