1962-2022 : BON ANNIVERSAIRE THOR !

Marvel de A à Z : Asgard et les Asgardiens

THE MIGHTY THOR #272 à 278 :

Lorsque Roy Thomas reprend le scénario de la série The Mighty Thor au numéro 272 de juin 1978, le Dieu du Tonnerre venait de combattre l’ordinateur F.A.U.S.T. aux côtés de Nick Fury et des Avengers. Auparavant, Thor avait notamment affronté Blastaar et même l’Homme aux Echasses au cours de la fin de la prestation du duo Len Wein et Walter Simonson. Pour débuter son run (à noter qu’il avait déjà écrit deux épisodes quelques années plus tôt), Roy Thomas a décidé de renouer avec l’héritage mythologique du personnage et d’invoquer ni plus ni moins que Ragnarök, le Crépuscule des Dieux. L’album publié par Panini dans la collection Marvel Vintage compile les numéros 272 à 278 de The Mighty Thor , des épisodes déjà publiés en France il y a un peu plus de 30 ans dans l’un des dernièrs titres Thor de Aredit (pour le #272) et dans la revue Ombrax-Saga de Lug pour les #273 à 278 (mais dans une version tronquée). Il s’agit donc de la première publication en intégralité de cette saga épique, superbement servie aux dessins par le trait puissant de « Big » John Buscema, accompagné pour la majorité des pages par l’un de ses meilleurs encreurs, Tom Palmer. J’ai précisé « la majorité des pages » , car Tom Palmer a cédé sa place à Chic Stone pour l’épilogue et l’impact visuel s’en ressent, ce qui est bien dommage pour un dernier chapitre entièrement tourné vers l’action.

Quelques épisodes plus tôt, l’aventure a débuté sur Terre, par un récit raconté par le Dieu du Tonnerre à un jeune garçon victime d’une brute. Un conte merveilleux et malicieux qui permet de retrouver un Thor aussi vaillant qu’arrogant et un Loki dont la vantardise cache à peine la lâcheté. Un conte dont la morale a bien été transmise à la jeune génération midgardienne…et c’est là que le journaliste Harris Hobbs, une création de Stan Lee et Jack Kirby, choisit d’entrer à nouveau dans la vie de Thor avec la plus étonnante des propositions : tourner un reportage sur la vie des Dieux Nordiques…en Asgard !

On peut déplorer l’absence d’un véritable appareil éditorial dans ces albums « Marvel Vintage » , pour remettre dans le contexte et donner des détails sur les nombreux personnages. Mais au moins dans le cas qui nous intéresse ici, la narration de Roy Thomas permet aux lecteurs qui n’ont pas suivi ces vieux épisodes de ne pas être perdu, par le biais de plusieurs flashbacks . Le scénariste a ses détracteurs, qui n’apprécient (entre autres choses) guère cet exercice récapitulatif et ses scènes d’exposition qui, je le reconnais, peuvent être un peu trop chargées (il y en a quelques unes dans ces 7 épisodes). Dans le cas de « Ragnarök » , cette manière de raconter renforce le caractère solennel de cette prophétie, dans le tragique comme dans l’absurde. Face au trio de reporters humains qui a réussi à s’infiltrer sur Asgard (dont un certain Roger « Red/Le Rouquin » Norvell, dont le rôle sera très important dans le drame à venir), les Asgardiens jouent en effet un rôle déterminé à l’avance et ce dès que Loki prononce l’avènement de Ragnarök.

Entre trahisons et double-jeu des uns et morceaux de bravoure des autres, il y a un côté presque inéluctable à ce qui déroule page après page. Oui, presque… Dans « Thor : Ragnarok » , les Dieux sont les instruments d’une partition écrite à l’avance…mais l’orchestration marvellienne propose une intéressante variation de cette épopée pleine de bruit et de fureur…

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Journey into Mystery #83 (1962) :

Le 5 juin 1962 n’a pas seulement vu l’entrée en scène de Spider-Man/Peter Parker et du 1er Ant-Man, puisque c’est aussi à cette date-là qu’à débuté Thor (décidément une journée historique chez Atlas), le dieu du tonnerre de la mythologie nordique, réinterprété ici à la sauce Marvel (héros à problème, romance, etc) tout en lorgnant initialement sur la dynamique du Captain Marvel de Fawcett (en particulier la permutation avec Don Blake) ainsi que le Superman de DC (les capacités de Thor et le coloris de son costume, le fort contraste avec son identité terrestre).

Thor Jack Kirby The Villain from Valhalla DC Adventure Comics 75

Jack Kirby n’en était alors pas à sa première histoire mettant en scène le dieu du tonnerre, mais c’est avec cette version-là, plus viable sur le long terme, qu’il attrape la foudre dans un bouteille pour ainsi dire, puisque Thor & Fantastic Four (deux incontournables de sa vaste bibliographie), sont les deux titres des 60’s sur lesquels il est resté le plus longtemps (alors que ses runs sur Hulk, Avengers et X-Men ont été nettement plus courts en comparaison).

Là où les titres de Steve Ditko tels que Amazing Spider-Man ou Strange Tales étaient de qualité d’emblée, cela a revanche été plus laborieux pour certaines des autres séries, particulièrement dans le cas des premières aventures mi-figue/mi-raisin de Thor, tant il aura fallu attendre un certain temps pour que cela décolle (vers les cimes d’Yggdrasil), une fois passé la période initiale de tâtonnement consistant à trouver la formule adéquate (moins de Midgard & plus d’Asgard).

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C’est en effet avec l’arrivée de Loki, Odin et les autres puis le développement accru du versant mythologique (par l’entremise des « Tales of Asgard ») que le titre finira par trouver le bon bout ; un changement de focus salvateur qui se fera à la longue au détriment du versant terrestre, symbolisé par le fait que la fleur bleue Jane Foster finit par être supplantée par la farouche déesse Sif, ainsi que l’absence de Don Blake durant plusieurs numéros d’affilés (le grand Walt Simonson ne s’y est pas trompé en se débarrassant vite fait bien fait de l’insipide docteur dès le début de son propre run).

Bien loin de la qualité des origin stories de la même période (Amazing Fantasy #15 & Incredible Hulk #1) et du zénith qualitatif atteint par la suite (dans la seconde moitié des 60’s, une fois la série renommée Thor), ce premier chapitre assez basique ne paye pas de mine (le chemin vers les sommets est encore long mais il en vaut la peine). Le concept initial d’un homme dans un corps de dieu, à la longue source d’ambiguïté concernant la véritable nature du héros, finira même par s’inverser par la suite sous l’impulsion d’un Kirby plus impliqué qu’avant (après avoir quitté les titres de Nick Fury, des X-Men et des Vengeurs, il a eu plus de temps à consacrer à Thor et aux FF, d’où une nette hausse qualitative, perceptible à partir du milieu de la décennie à peu près).

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En ce qui concerne la menace des hommes de pierre de Saturne, plus tard renommés Kronans (l’un deux, nommé Gorr, a d’ailleurs le même prénom que le gorille doré de Roy Thomas et le bourreau des dieux plus récent), ceux-ci se sont fait rares par la suite, du moins jusqu’à l’entrée en scène de Korg lors de l’arc « Planet Hulk » de Pak (interprété vocalement par Taika Waititi dans la version du MCU).

Les couvertures anniversaires, du #100 au #700 :

Musique !

Public Enemy - Raise the Roof

Turn the winter into summer, then from hot to cold
Expand my power on the hour, make you all behold
From the slammer swing a hammer like the mighty Thor
God of thunder, you’ll go under, then you’ll all applaud

And fathom that distance, the mad must reap
Meet Namor, Sea Lord, Prince of the deep
Here for you to fear at any cost
Tellin’ you to get busy or you better get lost

Toujours au rayon musical…

Hammer Time

« Thor is not worthy, says MC Hammer. »

Héhéhé…^^

Alexander Lozano :

« Unworthy Thor !
…well armed. »

Walt Simonson (Marvel Fanfare #45, 1989) :

Kirby (poster Marvelmania) :

Poster de 1989, visible dans l’épisode « Jimmy » (2x08) de Quantum Leap/Code Quantum (épisode situé en 1964) :

Simonson et l’art de la caractérisation concise :

  • Pour Asgard !
  • Pour Midgard !
  • Pour moi-même !

Thor #353 (1985)

  • Walt Simonson
  • Christie Scheele
  • John Workman Jr.

Je me demande si cela n’a pas été aussi un poster pour une opération Panini.

PUB !

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Couverture de Ron Frenz & Al Milgrom pour le tpb « Alone Against the Celestials » de 1992 (recueil dédié au triptyque avec les célestes, soit le début du run de DeFalco/Frenz/Breeding) :

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Ah, les TPB de l’époque, qui proposaient des couvertures originales.

Jim

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Ciro Tota :

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La brève apparition (une seule case en tout et pour tout) du dieu du tonnerre dans Daredevil #233, moment au combien mémorable (« un soldat avec une voix en mesure de commander à un dieu… ») :

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Une silhouette réapparue ailleurs par la suite :

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Panosian et Lim :

Et l’originale par Simonson :

Panosian :

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