1963-2023 : BON ANNIVERSAIRE LES AVENGERS !

Le quatrième numéro de Solo Avengers est daté de mars 1988, soit deux mois après le dernier Avengers dans lequel le nom de Roger Stern est cité, le #287 (les deux suivants, écrits à partir de l’intrigue de Stern, seront dialogués par Ralph Macchio, avant un énième épisode où Macchio et Gruenwald concluent l’histoire).

Rappelons la règle éditoriale de Solo Avengers : la première partie du sommaire est consacrée à une aventure à suivre vécue par Hawkeye tandis que la seconde partie est dédiée à un autre membre de la légendaire équipe. Roger Stern signe le scénario de ces back-ups dans les numéros 2 à 4, respectivement consacrées à Captain Marvel (Monica Rambeau), Moon Knight et Black Knight.

Dans le récit qu’il consacre au Chevalier Noir, nous retrouvons Dane Whitman qui mène une étude approfondie sur la lame d’ébène qu’il a héritée de son super-vilain d’oncle, et dont la malédiction lui promet les pires malheurs.

Persuadé de pouvoir identifier et contrer la malédiction ou, au pire, de trouver un moyen de détruire l’épée, Dane met à profit ses connaissances scientifiques. Mais il accepte la proposition de Doctor Druid qui, familier des artefacts antiques, utilise ses pouvoirs mentaux afin de sonder l’arme.

Mais Druid est soudain saisit d’un malaise. Il commence par entendre une voix lointaine, puis il est victime d’une sonde psychique qui l’agresse. Et alors que son corps luit, Dane s’adresse à lui, s’enquérant de son état. Mais ce n’est pas son équipier qui lui répond.

Au contraire, c’est un autre Chevalier Noir qui apparaît, et se tourne vers lui. Reconnaissant la lame d’ébène, le nouveau venu cherche à s’en emparer. Un duel commence, avec deux chevaliers luttant pour une seule épée.

Dans l’altercation, les dialogues nous permettent de faire connaissance d’Ernst Wyythim, « le Dernier Chevalier », venu du futur. Disposant d’une technologie ayant six siècles d’avance, l’agresseur porte une armure renforcée qui le rend peu sensible aux coups et aux chocs.

Plus intéressant, le personnage, comme on le découvre, est sous le coup de la malédiction de la lame, enclenchée au moment où le tranchant a versé le sang. Chose surprenante, Ernst a retourné l’épée contre lui-même et, dans la mort, a libéré son âme qu’il a projetée dans le temps à la recherche d’un hôte pouvant l’accueillir. Et c’est Doctor Druid qu’il a trouvé.

Ayant remonté le temps, Ernst cherche à annuler la malédiction avant sa naissance, promettant de tuer son ancêtre, Dane. Ce dernier lui fait remarquer que s’il parvient à ses fins, il n’aura rien fait d’autre que créer une réalité alternative où la lignée des Whitman n’existe plus, sans changer le monde où Ernst a été maudit. Mais qu’importe au forcené, il se contentera de savoir qu’un univers existe débarrassé de la malédiction de l’épée.

Stern s’amuse des « incohérences » dans le plan de son méchant, désamorçant les critiques potentielles. Avec Paul Ryan (encré par Bob Layton), il livre de belles pages de bagarre, bien chorégraphiées et assez musclées.

Finalement, Dane parvient à assommer, à grands coups de poings, son adversaire blindé. Inconscient, le Chevalier Noir du futur relâche son contrôle sur Druid qui réapparaît à sa place. Réfléchissant à ce qu’il vient de vivre, Dane pèse à la fois l’épée et les choix qui se présentent à lui.

Mais Stern, qui ne figure déjà plus au générique d’Avengers, quitte également Solo Avengers sur une fâcherie avec Mark Gruenwald et un profond désaccord sur plusieurs points concernant l’évolution de la série. Les lecteurs de la période Simonson se rappelle que la malédiction de l’épée occupe une place essentielle dans ce que vit le groupe. Donc, d’un côté, Roger Stern rappelle les fondamentaux du personnage et remet la malédiction en avant. De l’autre, ses successeurs utilisent ce ressort. Peut-on voir dans ce petit récit consacré à Dane Whitman les préparatifs de Stern pour une intrigue envisagée dans Avengers ? Si oui, la lignée future du héros, et ce fameux Ernst Wyythim, devait-elle revenir sur le devant de la scène (alors qu’avec le départ du scénariste, l’héritier du futur n’est jamais revenu) ?

Jim

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