1963-2023 : BON ANNIVERSAIRE LES AVENGERS !

Par jill thompson

Ouaip, bonne idée.

Ce qui me fait penser qu’il va falloir que je prenne le recueil Tails of the Super-Pets, quand même, un jour !

Jim

Et puisqu’on vient d’évoquer Tigra, petite rediff :

Jim

J ai ce tp dans ma PAL

Héhé

Précisément le numéro 24, daté de janvier 1986 (même si c’est marqué 1985 sur la couverture), qui fait sa une sur Weirdworld, par Doug Moench et Mike Ploog.

En deuxième partie de sommaire, on trouve donc un épisode intitulé « Elegy ». Le récit n’est pas associé à un personnage en particulier, mais s’ouvre sur l’arrivée d’une voiture volante aisément reconnaissable, d’où descendent Nick Fury et Ben Grimm après avoir posé l’engin sur le toit du Manoir des Vengeurs.

L’épisode est écrit par Christ Claremont (un personnage récurrent des petits « editori-al » dessinés par Milgrom en introduction de chaque numéro, où le scénariste est présenté comme un bavard impénitent qui cherche à refourguer des histoires à chaque numéro), illustré par David Ross dans son style sympathique et limpide mais sans génie, et encré par Bob Wiacek dans une optique limpide directement héritée de sa collaboration avec Paul Smith sur Uncanny X-Men.

Très vite, il devient clair que les deux fumeurs de cigares se rendent à l’une de ces parties de poker qui ont fait la célébrité de certains épisodes (je pense notamment à Marvel Two-in-One #51, dessiné par Frank Miller et supervisé par Roger Stern, qui ne doit pas être pour rien dans le développement de ce mythe, puisqu’on y trouve des références dans les Ms Marvel de Claremont qu’il a édités, entre autres). Et à l’aréopage habituel (Hank McCoy, Wonder Man, Blake Tower…) encadré par le toujours vigilant Jarvis, viennent se joindre Carol Danvers et Logan, troisième fumeur de cigare du lot.

Les dialogues nous font comprendre que c’est la première fois que Carol renoue avec ses amis depuis la perte de ses pouvoirs et sa métamorphose en Binary. La scène est également l’occasion des retrouvailles entre Fury et Logan, et Claremont semble assez à l’aise dans la gestion des dialogues de tous ces personnages.

Et bien entendu, comme Claremont l’a expliqué dans un Ms Marvel (l’un de ceux qui ont été imprimés plus tard, dans Marvel Super Heroes), Carol est très douée au poker et finit par ratisser tous les autres joueurs.

Au début de ce récit, à l’arrivée de Carol, il est précisé que l’équipe attend un nouvel arrivant, quelqu’un qui ne s’est jamais frotté aux autres joueurs et qui participe pour la première fois. Il n’est pas précisé qui, et son identité est révélée quand Monica Rambeau apparaît dans un déluge de lumière.

Monica est la nouvelle Captain Marvel. Mais cela, Carol l’apprend seulement maintenant. Et par conséquent, ses blagues sur Mar-Vell tombent un peu à plat et ses amis sont contraints de lui apprendre la vérité qui lui avait échappé du fait de son absence, loin dans les étoiles : Mar-Vell est mort.

Réagissant à la manière impulsive que la caractérise (on se souvient de ses « retrouvailles » avec Rogue chez Xavier, assez explosives et qui avait valu à l’hôtel particulier quelques réparations…), Carol déclenche ses pouvoirs de Binary (dont les autres joueurs découvrent alors l’existence et l’ampleur) et s’envole.

Quelques pages plus loin, elle arrive près de la tombe de Mar-Vell, installée sur la ceinture d’astéroïdes, afin de rendre un dernier hommage. Claremont en profite pour rappeler aux lecteurs l’importance de Carol Danvers dans la mythologie de Mar-Vell : en effet, la jeune femme fait son apparition dans Marvel Super-Heroes (première série) #13, c’est-à-dire dans la deuxième aventure de Mar-Vell. Et elle sera présente, plus ou moins régulièrement, jusque dans Captain Marvel #18. Claremont remet donc les pendules à l’heure.

Car, dans ses épisodes de Captain Marvel, Jim Starlin a proprement écarté Carol, qui ne fera qu’une modeste apparition dans l’épisode 34, le dernier de l’auteur, celui où il affronte Nitro.

Plus étonnant, Starlin ne fait aucune mention de Carol dans son graphic novel Death of Captain Marvel, ni dans les résumés liés au passé du héros, ni dans la représentation des héros venus au chevet de leur collègue et ami. L’épisode de Claremont sert donc non seulement à faire le point sur Binary (et sur sa place au milieu des autres héros) qui repart dans l’espace à la fin du récit.

Néanmoins, l’épisode soulève quelques questions. Toutes liées à Wolverine. Ce dernier fait partie des héros qui se sont rendus au chevet de Mar-Vell. Or, on sait que Carol est accueillie parmi les Mutants à partir d’Uncanny X-Men #154. Si elle apprend la nouvelle dans Marvel Fanfare, cela veut dire qu’il lui a caché la vérité. Pour la protéger ? Voilà qui ne ressemble pas tellement au petit Canadien au cuir épais. Plus étonnant, il l’accompagnerait à une partie de poker à l’occasion de laquelle il sait qu’elle sera entourée de tas de gens qui sont au courant, et pas elle ? On peut croire que Logan est partisan d’un apprentissage à la dure, mais tout de même. Le monologue final de Carol tourne autour de la mémoire, fondement de la personnalité et des liens qu’on entretient à autrui, ce qui peut-être lu comme une manière de botter en touche sur le ressort principal de l’épisode, à savoir que Logan aurait laissé faire parce qu’il n’aurait pas trouvé d’autre moyen de le dire (ce qui peut éclairer d’une lumière nouvelle les scènes dans l’ombre du début d’épisode).

Un article en ligne, en anglais, revient sur la question :

Jim

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Les fameuses parties de poker informelles constituent une sorte de petite légende dans le monde des Vengeurs et de leurs potes.

La première a lieu dans Marvel Team-Up #51, célèbre numéro dessiné par Frank Miller, encré par Bob McLeod (magnifiquement), sur un scénario de Peter Gillis qui permet de raconter l’assaut mené par le Général Pollock (déjà aperçu dans Avengers) contre l’Héliporteur du SHIELD afin de dérober des engins de mort confisqué par l’organisation.

La réunion informelle des héros autour d’une bonne partie de cartes, avec le procureur Blake Tower et sous l’œil narquois mais protecteur de Jarvis (car la partie se déroule dans le Manoir des Vengeurs) permet de regrouper une équipe de choc qui se rue au secours des troupes du SHIELD.

Claremont se souviendra de cette première occurrence, puisqu’il en reprend l’ouverture dans son Marvel Fanfare #24 cité plus haut : des personnages qui arrivent dans l’ombre et qui sont salués par une assemblée déjà installée et prête à jouer.

L’encrage de McLeod donne beaucoup de matière au travail de Miller et ne fait pas l’économie d’éclairages travaillés et expressionnistes, créant une ambiance formidable. Et le jeune dessinateur n’est pas avare non plus de cases généreuses et spectaculaires.

Si la seconde occurrence se produit dans un autre numéro de Marvel Two-in-One, l’idée semble vouloir être développée par l’editor Roger Stern. Nous avons déjà évoqué les deux épisodes de Ms Marvel mis en chantier avant l’arrêt de la série en 1979, puis publiés tardivement dans Marvel Super-Heroes #10 et 11. Dans le premier d’entre eux, Carol Danvers, qui a démontré ses talents au poker durant la première partie, s’entraîne aux côtés d’Iron Man. À la fin de la séance, le Vengeur en armure évoque le fait que Jarvis a commenté ces exploits aux cartes. On se doute que Stern, responsable éditorial de cet épisode à l’époque, a quelques idées en tête à propos d’un subplot sous forme de partie de poker, permettant une caractérisation servant de fil rouge à divers personnages.

En matière d’idées derrière la tête, Stern et Claremont mettent en scène à l’occasion de cet épisode une évolution dans la relation entre Miss Marvel et Iron Man, qui semblent se séduire mutuellement et se rapprocher. On peut supposer qu’il s’agisse d’une idée du responsable éditorial, qui revient sur le subplot, mais d’une manière détournée et discrète, en se concentrant cette fois sur le personnage de Tony Stark, alter ego d’Iron Man. Dans Avengers #183, le millionnaire se montre très proche de la nouvelle recrue du groupe, qui vient de passer les tests imposés par Gyrich. Un petit geste discret mis en scène par John Byrne et Klaus Janson.

Dans Avengers #186, l’approche est moins subtile alors que Tony et Carol discutent autour d’un café. La tonalité est bien plus proche et explicite de celle dans l’épisode de Ms Marvel publié dans Marvel Super-Heroes.

Mais revenons à nos parties de poker. Considérée comme la deuxième partie, elle n’est évoquée qu’en flash-back dans Fantastic Four #542, un épisode marquant le début de la prestation de Dwayne McDuffie sur la série (où il montre, dès la première scène entre Reed et Johnny, une compréhension formidable des personnages). La scène évoque donc une partie à laquelle participe Ben Grimm, Nick Fury, Captain America, Iron Man et Bill « Giant-Man » Foster.

Historiquement, au-delà de ce flash-back, la partie suivante se situe dans Marvel Two-in-One #75, un épisode supervisé par Jim Salicrup, ancien assistant de Roger Stern qui reprend la gestion des séries de son mentor au départ de ce dernier.

Cette fois-ci, les joueurs sont un peu différents, même si l’on retrouve bon nombre de Vengeurs (Iron Man, Wasp, Hawkeye, Captain America, Beast et bien entendu Jarvis), comme en atteste le bandeau vertical sur la couverture, reprenant des extraits d’un trombinoscope dessiné par John Byrne.

La dynamique est différente, cette fois : Wasp, seule femme du groupe, n’est pas une joueuse émérite qui ratisse ses compères, mais une dilettante, une amatrice qui apprend les règles à une tablée de joueurs chevronnés.

La partie, qui se déroule cette fois-ci au Baxter Building (le Manoir des Vengeurs étant abandonné afin de laisse Vision et Wanda seuls, quelle prévenance), est interrompue par une alerte venue de la Negative Zone. Dans ce monde différent sur lequel s’ouvre un portail installé dans le QG des Fantastic Four, Annihilus et Blastaar ourdissent de mauvais coups, à l’aide du Super-Adaptoid qui a été récupéré et reprogrammé par le dictateur insectoïde.

L’épisode, écrit par Tom DeFalco, reprend donc une intrigue laissée en suspens depuis Captain Marvel #50, à la fin duquel l’ennemi androïde des Vengeurs avait été projeté dans la Negative Zone.

La quatrième partie remonte à Marvel Fanfare #24, que nous avons évoqué plus haut, autre partie interrompue par la découverte, par Carol Danvers, de l’existence de la nouvelle Captain Marvel et de la mort de son ami Mar-Vell.

D’autres parties auront lieu, impliquant différents personnages parfois éloignés du monde des Vengeurs. C’est le cas de la partie ayant lieu au Four Freedom Plaza, nouveau QG des Fantastiques, et à laquelle Logan est arraché dans Wolverine #53.

On peut également citer la partie de poker à laquelle Ben Grimm, Johnny Storm, Nick Fury et Stephen Strange participent dans Strange Tales, par Kurt Busiek et Ricardo Villagran, également évoquée il y a peu.

Désormais, la tradition lancée par Gillis, Miller et Stern, sans doute sous la forme d’une boutade, est bien installée, et dépasse même le cercle amical des seuls Vengeurs.

Jim

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Désormais plus proche de Jarvis en terme d’apparence (comparé à son allure 70’s à la Robert Redford).

Machine Man par Bruce Zick (pin-up publiée dans Marvel Fanfare #24) :

Jim

Dans Hulk #196, daté de février 1976, un camion se gare près du centre spatial Kennedy de Cap Canaveral, le chauffeur montrant patte blanche devant le garde, qu’il connaît d’ailleurs très bien. Puis le véhicule s’engage sur le terrain et se gare près d’un entrepôt, le chauffeur ignorant qu’il transporte une cargaison des plus dangereuses.

Le camion appartient à une société de transport qui s’appelle Ajax Trucks. Le nom de l’entreprise fait tinter une clochette dans ma tête, et je ne tarde pas à retrouver la référence. En effet, j’ai croisé un camion d’une société presque homonyme, Ajax Construction, en chroniquant récemment les Avengers supervisés par Roger Stern et dessinés par John Byrne. Plus précisément dans Avengers #183, cette fois-ci daté de mai 1979. On y croise le chauffeur Tom Chaffey, au volant d’un camion benne déposant les gravats d’un chantier dans une décharge.

Ceci ne nous éloigne pas réellement de Hulk, puisqu’en fait, Avengers #183 marque le retour d’un vilain, l’Absorbing Man, dont la précédente apparition date de Hulk #209, daté de mars 1977. Dans le premier, on voit l’homme au boulet se reconstituer, assemblant les morceaux de verre qui composent son corps…

… là où, dans Hulk #209, il avait mise sur la mauvaise matière dans son duel contre le Titan Vert.

Incidemment, ces épisodes me rappellent aussi pourquoi j’aimais tant les flash-backs et les notes de bas de case dans les comic books de l’époque. On pouvait recomposer une continuité sans avoir besoin de posséder tous les fascicules. Dans le marché français du début des années 1980, quand Marvel était distribué entre au moins deux éditeurs hexagonaux, ça permettait de s’y retrouver, de tracer des lignes et des chronologies dans une collection disparate (et pour Hulk ou Avengers, c’était pas toujours simple de s’y retrouver).

Dans le cas d’Incredible Hulk #261, nouvelle apparition du personnage qui se retrouve sur l’île de Pâques, où Banner a échoué après une longue séance de natation par son alter ego verdâtre, le processus du flash-back est utilisé, permettant de citer presque trait pour trait des cases d’Avengers #184, à l’occasion de quoi Sal Buscema imite John Byrne. Le procédé était sans doute envisagé comme une sorte de « biscuit pour fans », qui étaient alors inviter à reconnaître et savourer des cases lues ailleurs (ou à identifier des actions à retrouver dans les bacs de back issues).

Ensuite, dans les pages de Dazzler #18, une autre séquence flash-back permettait de faire le lien entre Avengers #183-184 et le retour de Crusher Creel dans les aventures de la chanteuse disco (en passant par la case Incredible Hulk #261).

Une autre époque, une autre manière d’écrire…
Mais revenons un peu à nos… camions.
Nous avons donc des camions Ajax spécialisés dans le transport, des camions Ajax spécialisés dans les chantiers de construction et les gravats, mais un autre camion Ajax, bien plus célèbre, est associé aux origines d’un héros Marvel bien connu.

En effet, c’est un transport de déchets radioactifs qui est à l’origine de l’accident à l’issue duquel le jeune Matt Murdock perd la vue, dans Daredevil #1, en 1964.
Une recherche rapide et superficielle ne m’a rien indiqué sur l’éventuelle officialisation d’une société Ajax spécialisée dans le transport (et ses multiples applications). Je ne sais pas si d’autres occurrences sont décelables ici ou là dans les parutions Marvel. Mais il semblerait, en filigrane, qu’un transporteur Ajax truste le marché dans la région de New York, mais aussi plus bas sur la côte est.

Jim

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She Hulk par Bruce Timm :

Jim

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Ça aurait pu atterrir dans un autre topic :wink:

Minute, minute…

Jim

C’est où, précisément, que le changement s’opère ?
Deuxième période She-Hulk de Byrne ?

Jim

Plutot periode Dan Slott. Et cest expliqué en plus.

J’ai regardé le premier épisode dessiné par Bobillo, et on voit bien Blake en juge, dégarni et tout, mais j’avais le souvenir d’une scène où Jen était étonnée. Ou bien je mélange.

Jim

Tu voulais dire procureur général ?

Ah ouais, en feuilletant trop vite, j’ai confondu avec le juge Gibson.
Tous ces chauves se ressemblent.
Mais ouais, elle n’a pas l’air étonné.
Donc bizarre, j’avais le souvenir d’une remarque à ce sujet sur le temps qui passe différemment dans les comics selon que les personnages soient principaux ou secondaires, et je n’arrive pas à retrouver.

Jim

She-Hulk worked with Tower for years,[note 1] but he began to get stressed about the frequent drama she caused with her superhero life. So much so, that his health had been affected and he had aged beyond his years.[2]

Ouais, c’est résumé dans une ligne de dialogue du premier épisode de Slott, mais j’avais en tête un truc plus visuel…

Jim

Ça c’est dans les premiers Byrne.