Eh beh … elle a pris cher, cette mini-série. Bien plus que d’autres de la même époque, ai-je l’impression.
Donc, si on lit ça aujourd’hui, en dehors du marasme bendissien de l’époque, en se disant que ce serait peut être un what if (de toute façon, Aaron ne prend pas en compte cette équipe) et après avoir lu American Flagg cet été … je pense qu’il faut pas que vous lisiez American Flagg, les gars. Vous n’allez pas aimer.
Bon, alors moi, j’aime bien Chaykin, et même si son trait a évolué (l’encrage ?) et que la colo n’est pas du tout la même que dans les années 80. Et ce que j’ai lu là est du même tonneau graphique que ce qu’il produit actuellement dans Hey Kids.
Je pense qu’il s’aide beaucoup du numérique pour les arrières-plans, mais elles sont 100 coudées au-dessus de ce qui se fait (et surtout ne se fait pas d’ailleurs) chez un paquet de dessinateurs mainstream dans les années 2010 et aujourd’hui, même parmi ceux qu’on adule.
Vous trouvez que son trait moche ? Soit, je conçois, cela reste un style graphique pas commun. Mais c’est du Chaykin pur sucre et quand je lis « perso hideux » … bah disons que les mecs, ouais, ils font par moment réalistes. Les vieux sont vieux avec une gorge un peu déformé, mais observez un peu dans les vrai vie. Le côté figé, peut être, et encore, je ne trouve pas vraiment. Je vois pas en quoi Stark, Fortune ou Fury font hideux. De même que les nanas qu’il fait, qui sont en plus des femmes de caractère, qui ne se laissent pas faire et qui maîtrise leur libido (et si Blonde Phantom couche, c’est pour l’Amérique, assumé à l’instar d’un James Bond - alors, ouais, c’est la vision d’un auteur mâle. On est complètement dans la transcription pour cette unique scène qui a surtout des sous-entendus).
Scènes figées ? Peut être, mais j’ai quand même l’impression que c’est du Chaykin. Je n’ai pas vraiment l’impression que les scène de combat ou de saut ne soient figées, notamment quand ça envoie du flingue.
Quant à l’histoire … bah en fait, c’est presque une histoire d’espionnage, de groupes qui s’affrontent, face à un ennemi qui est juste cité (bon, ça c’est ma petite frustration, mais l’histoire s’achève quand même et je me demande si ce n’est pas l’occasion pour Chaykin de critiquer les positions et manœuvres politiciennes qui font que ces gens-là finissent toujours pas s’en sortir … ce qui est vraiment d’actualité). Bon, moi, j’ai aimé, on voit pas mal de références à l’univers Marvel, qui s’imbrique parfaitement dans cette histoire (parce que Chaykin s’appuie sur l’époque Atlas et sur l’époque Marvel, mais sans rentrer dans des détails pour que ça rentre dans un grand plan anarchique. Mais ce n’est ni du clin d’oeil, ni de la référence forcé, ça sert à l’histoire et donnc ce côté international à cette équipe (par exemple, on ne va pas à Atlantis, inutile). Alors, évidemment, l’inclusion de Kraven et de Dent de Sabre me semble un peu limite parce que je situe toujours les débuts du Marvelverse en 1962 dans ma tête (et Dent de sabre me semble très-trop sage ici), mais je trouve que ça fonctionne bien. ça manière d’enchaîner les récitatifs et dialogues m’a rappelé un peu American Flagg, ça demande un peu de lecture par moment.
Non, moi, j’ai passé un excellent moment à lire ce what if (je l’ai fini après le petit déj’, tant j’avais hâte de le finir), mais peut être faut-il être fan de Chaykin (et ne pas prendre l’histoire pour un « canon » qui rentre au chausse-pied dans l’Histoire de Marvel)
#teamnemo