Les Vengeurs (de sa période) par Steve Epting :
Jim
Miam
Vision par Brian Hurtt :
Jim
Jim
Vision à Paris par Coipel :
La mini-série Vision, écrite par Bob Harras, paraît dans la foulée de la conclusion de la « Dark Sersi Saga », et s’intéresse à l’un des piliers du groupe, le synthézoïde Vision, pour lequel le scénariste est parvenu à accomplir l’exploit de le briser davantage et de le reconstruire en même temps.
Sous des couvertures magnifiques de Steve Epting qui, en quelques années, est passé du statut de remplaçant modeste à celui de vedette bankable à qui l’on confie des illustrations accrocheuses destinées à séduire le lecteur, c’est Manny Clark qui se charge du dessin, dans une approche typique de l’époque, ce fameux style « post-Image » tout en grandes cases, en visages grimaçants, en corps hypertrophiés (et pas naturels pour un sous : ça colle avec le sujet, à savoir les êtres artificiels), en drapés envahissants et en hachures encombrantes. Tout le contraire du travail des couvertures, où Epting fournit un encrage gras et contrasté en droite ligne du travail de Tom Palmer.
Néanmoins, pour artificiel et tape-à-l’œil que soient les planches de Manny Clark, ce dernier se montre généreux, surtout sur le premier épisode où, manifestement, il a eu le temps de s’éclater (la fin de la série verra se succéder quelques planches où les personnages occupent plus de place dans les cases, leurs vêtements battant dans le vent farouche et masquant les décors, ce qui fait gagner du temps). Et dans l’ensemble, malgré ses défauts évidents et déjà démodés à la sortie des quatre numéros, Clark éprouve un plaisir évident et presque communicatif à travailler.
Le récit commence alors que Vision constate… qu’il rêve. Depuis son démontage / remontage intempestif sous John Byrne et son échange de corps avec un Vision alternatif plus récemment dans la série, le synthézoïde fait le constat que sa machine interne lui réserve des surprises. Il s’adresse à deux collègues, Deathcry et Hank Pym, celui-ci conduisant quelques tests pour vérifier si tout va bien.
Toujours inquiet, Vision se fond dans la foule et répond à un appel mystérieux audible de lui seul, ce qui le conduit à retrouver Ultron dans un bar. Mais cet Ultron se conduit bizarrement, à l’image d’un homme pris de boisson. Pour Vision, quelque chose ne tourne pas rond. S’ensuit une bagarre à l’issue de laquelle Vision est assommé.
Quand il se réveille, il se retrouve aux côtés d’une Jocasta dorée. Et là, l’astuce de l’écriture de Bob Harras marche à plein : l’épisode est écrit à la troisième personne, et arrivé à la fin du chapitre, cette voix off renvoie clairement aux romans policiers de détective tissés de brume, d’alcool et de séduction. Le piège se referme sur le lecteur qui n’a pas vu arriver le glissement de style, à l’effet immersif.
Le deuxième épisode s’ouvre sur Crystal et Deathcry qui, en vêtements civils, se mettent à la recherche de leur ami. On apprendra au fil du chapitre que ce dernier a disparu depuis un mois.
Les deux femmes remontent la piste et arrivent à une agence de détective au nom de Simon Williams, où Jocasta joue la secrétaire évaporée passant son temps à faire sécher son vernis à ongles.
Comprenant que quelque chose, là aussi, ne tourne pas rond, les deux héroïnes tentent de faire sortir leur collègue de l’illusion où il est plongé. Au moment où il reprend pied dans la réalité, il voit passer les images de son rêve récurrent où évoluent une femme et ses deux enfants, que Pym a identifiés comme étant une métaphore de Wanda, Billy et Thomas.
Redevenu lui-même, Vision avoue qu’il est hanté par des rêves. Une idée apparaît : sa reprogrammation n’a pas pleinement fonctionné et certains schémas refont surface. Le comportement d’Ultron (puis de Jocasta) laisse aussi penser que quelque chose infecte les êtres artificiels. C’est là qu’intervient Tabula Rasa, un sbires de Proctor, qui enlève Jocasta et Deathcry, laissant Vision dans un état de démence meurtrière.
On retrouve le personnage alors qu’il s’est rendu au domicile de la veuve d’Alex Lipton qui lui-même a servi de « patron » pour les nouveaux schémas cérébraux du héros.
Il est bientôt rejoint par Hank Pym et Crystal. Le scientifique confirme les inquiétudes : sa programmation est déficiente, ce qui équivaut chez le synthézoïde à une démence.
Parallèlement, le récit nous permet de retrouver Deathcry, enfermée avec Jocasta et Ultron, et de découvrir le comploteur derrière tous ces comportements étranges. Il s’agit du Vision alternatif avec lequel notre héros a échangé son corps dans la série Avengers. Bien décidé à récupérer le sien, il a commencé ses expériences sur Ultron puis Jocasta. Satisfait du résultat, il cherche à faire perdre la bulle à son double pour lui chiper son corps.
Le dernier épisode est une confrontation entre les deux êtres synthétiques. Immobilisé et comateux, Vision retourne dans le monde du rêve qui le hante depuis le début de la mini-série, où il croise deux versions de lui-même, correspondant peu ou prou au schéma de Simon Williams et à celui d’Alex Lipton. Ils l’aident à sortir du piège mental dans lequel il est tombé et à éviter l’effacement de sa mémoire.
La mini-série se conclut alors que Vision a vaincu son double, renoncé à la vengeance et choisi de s’occuper de Jocasta et Ultron. L’ensemble constitue une histoire assez sympathique axée autour de la reconquête d’une identité.
Bien entendu, on se plaît à rêver d’un bon dessinateur pour illustrer cela. Manny Clark est généreux et honnête, mais maladroit. Pire, il ne connaît qu’un seul registre graphique, celui de la copie servile et outrancière du style Image qui fait fureur à l’époque. On a donc des muscles hypertrophiés striés de hachures, là où un autre dessinateur plus inspiré aurait pu chercher à travailler ses effets de matière, au moins dans la partie « agence de détective » du récit. On imagine que les éditeurs cherchent à surfer sur la vague tout en engageant un jeune dessinateur plein d’espoir et aux tarifs plus modestes.
Enfin, on s’étonnera que Lug-Semic n’ait pas bondi sur la mini-série à l’époque, alors que les Vengeurs dans Strange semblaient recueillir les suffrages et qu’ils étaient déclinés ici et là. Après tout, l’éditeur a publié plus laid, y compris dans le sommaire dudit mensuel.
Jim
Réédité là-dedans :
Ah ouais, j’allais poser la question.
Je ne savais pas du tout.
Bon, va falloir que je zieute ça.
Merci.
Jim
en epic aussi (donc j ai vendu mes floppies)
Avengers (1963) #378-388, Marvel Double Feature: Avengers/Giant-Man (1994) #379-382, Vision (1994) #1-4, Captain America (1968) #440-441
Couverture de June Brigman pour Sensational She Hulk in Ceremony (1989) de Dwayne MacDuffie.
Le graphic novel qui fait tousser Byrne.
c’est vrai ça.
Ah cool, parce que je compte bien me faire cette série.
Merci.
Jim
Pourquoi ?
This series began as a pitch for an ongoing She-Hulk series, but it was submitted around the same time as John Byrne’s version, so that got the nod. But this didn’t just die; it was instead repurposed into a two issue prestige format special, priced at $3.95 each. Ironically, the publication of these issues wound up causing Byrne to leave the main series.
AVENGERS #59-60 :
Henry Pym fait partie des personnages qui ont adopté le plus d’identités super-héroïques en peu de temps. Je pense même qu’il a le record…bon, j’avoue que je n’ai pas le temps de faire des recherches pour vérifier cela mais 4 en l’espace de six ans, c’est déjà pas mal. Ant-Man est devenu Giant-Man après modification de sa formule de changement de taille avant de s’appeler Goliath lors de son retour chez les Avengers dans le #28 paru en 1966. Un avatar qui lui a collé comme un gant dans les premiers temps puisqu’il s’est retrouvé bloqué à une taille de trois mètres pendant plusieurs mois.
Deux ans plus tard, un « nouveau personnage » fait son apparition dans Avengers #59. Un certain Yellowjacket, connu en France en tant que Pourpoint Jaune (chez Lug/Semic) et Veste Jaune (chez Arédit)…le bonhomme semble être un combattant du crime, sûr de lui, particulièrement arrogant…et il ne manque pas d’air en faisant le forcing pour rejoindre les Avengers après avoir affirmé s’être débarrassé de Hank Pym. Après une rencontre tendue, il repart en enlevant la Guêpe…et lorsque le duo fait son retour quelques pages plus tard, la Guêpe annonce son intention d’épouser le nouveau venu…
La cérémonie a lieu dans Avengers #60…et franchement tout ceci est joliment bancal. Mais toujours divertissant, grâce au rythme, à des visuels amusants (tous les héros rassemblés pour tailler une bavette au manoir des Avengers en buvant du punch sans alcool…oui, c’est certifié par Stan et Roy), à l’action et aux belles planches de Big John Buscema embellies par George Klein et Mike Esposito.
L’explication finale est tout de même sacrément tirée par les cheveux (Yellowjacket se révèle être Hank Pym, transformé en l’exact contraire de sa personnalité suite à son exposition à des gaz non testés). La Guêpe s’en doutait depuis leur baiser à la fin du #59…mais elle a gardé le secret et a profité de cette schizophrénie accidentelle pour pouvoir avoir le mariage qu’elle voulait car elle savait bien que son Hank n’aurait jamais pris la décision par lui-même. Mouais…