Quand on parle de portfolios consacrés à la BD, et surtout la BD anglophone, la librairie Déesse est incontournable. En effet, la boutique, entre la fin des années 1980 et le milieu des années 1990, a publié différents objets luxueux qui ont marqué leur époque. On pense notamment à celui consacré à Mike Zeck, mais aussi à celui de John Bolton, à celui de Brian Bolland… Et viennent en mémoire les portfolios consacrés à John Romita Jr et à John Byrne.
Ce dernier a marqué pas mal de monde. L’objet se présente sous la forme d’une chemise à rabats dans laquelle se glissent les six illustrations réalisées par le dessinateur. Le principe thématique est d’offrir à l’illustrateur l’occasion de revenir sur certains moments clés de sa prestation sur Uncanny X-Men, mettant ainsi en scène des membres importants du casting.
L’intérêt de l’exercice, c’est que les illustrations sont réalisées en 1992 (pour une sortie datée de janvier 1993). Le style de Byrne a évolué entre-temps, privilégiant des effets de matière plus nombreux et un encrage plus épais. Car Byrne s’encre lui-même pour ce jeu d’illustrations qui allie la surprise de la nouveauté et le charme de la nostalgie.
À tout seigneur, tout honneur, c’est donc Wolverine qui ouvre le bal, dans une reprise de la fameuse scène des égouts avant l’assaut du Hellfire Club.
Suivent Storm prise en plein cauchemar face à Proteus, et Cyclops face à Shaman de l’Alpha Flight.
Viennent ensuite Kitty face au N’Garai (dernier épisode de Byrne sur la série, un chapitre que les lecteurs français mettront quelques années à découvrir, et qui se veut un hommage au film Alien de Ridley Scott) et Colossus dans le brasier en Terre Sauvage, qui se demande s’il va fondre.
Enfin, pour clore le bal, La fameuse scène du « suicide assisté » de Jean Grey, alors possédée par le Dark Phoenix, sur la Lune.
Autant de scènes emblématiques, qui auront marqué toute une génération de lecteurs, et qui sont réinterprétées par un John Byrne transformé, mais parfois encore bellement inspiré (et personnellement, je le trouve encore très chouette dès qu’il centre son illustration sur un personnage féminin).