Peu après le numéro consacré à Xorn, l’efficace duo formé par John Paul Leon et Bill Sienkiewicz fait déjà son retour à l’occasion d’un numéro versant dans l’intimisme, délaissant la bagarre pour mieux privilégier la romance. Qu’il s’agisse des jeunes élèves (les rebelles Angel & Beak) ou des « vieux » (Scott & Emma en pleine thérapie), les différentes intrigues s’intègrent dans une thématique commune.
Si ce développement plutôt crédible (avec un Cyke vulnérable sous le charme de sa confidente) avait alors provoqué son lot de controverse chez le lectorat (le Phénix n’est donc pas le seul à jouer avec le feu), cela aura permit à Grant Morrison d’apporter sa contribution aux relations tumultueuses chez ces chauds lapins (après Logan, c’est au tour d’Emma Frost de s’immiscer chez le couple Summers-Grey).
Le souhait de Paul Smith au moment de son arrivée sur l’Uncanny X-Men de Claremont : un run d’1 an seulement, en attendant que le poste de dessinateur du Doctor Strange de Stern se libère à nouveau.
Suite aux événements de l’année 2001 (les attentats du 11 septembre à NY du côté du réel et le génocide à Genosha du côté de la fiction), le regard porté par Morrison sur ce genre de tragédie informe l’approche de ce numéro-là, concentré sur ce qui en résulte en terme de traumatismes émotionnels chez les proches des nombreux défunts et de stress post-traumatique chez les très rares survivants. Si la tension règne entre le groupe de Charles Xavier et les représentants de la Confrérie de Magnéto, la dose de bagarre est néanmoins évitée (trop malvenu dans ce type de circonstances ?), en privilégiant plutôt l’hommage aux disparus, en particulier le défunt chef d’état Magnéto, qui laisse derrière lui une progéniture inconsolable (telle une Polaris très perturbée, beaucoup plus que Pietro).
Un numéro fill-in qui semble en partie avoir été conçu pour servir de fausse piste, afin de faire croire au lectorat que la mort de Magnéto était cette fois faite pour durer (que ce soit au début des années 90 ou actuellement, le retour d’Erik parmi les vivants a généralement tendance à survenir au bout de deux ans d’absence). Un doute levé par la suite dans ce run (avec notamment un portrait très clivant de Magnéto, éloigné de la version Claremont, pour mieux renouer avec le méchant absolu et pas du tout digne de rédemption des années 60/70), lors de l’arc « Planet X » (lui aussi illustré par Phil Jimenez).