1963-2023 : BON ANNIVERSAIRE LES X-MEN !

Possible.
La colo m’évoque un peu l’approche Liquid!, aussi.
Donc peut-être qu’elle n’est pas si récente (mais pas aussi vieille que le dessin, ouais…)

Jim

1970, c’est l’année où les X-Men première mouture interrompent leur carrière, faute de vente. C’est aussi l’année où Ka-Zar, personnage apparu justement dans la série X-Men (enfin, dans sa version réécrite, puisque les origines du personnage remontent aux pulps, mais ceci est une autre histoire), a droit à sa propre série, comme on l’a vu dans Les Légendes Marvel.

Alors certes, ce n’est qu’une série de rééditions, reprenant les différentes apparitions du personnage, dans X-Men, dans Daredevil ou dans Amazing Spider-Man. Afin d’attirer tout de même un potentiel fan accro, la revue, qui ne connaîtra que trois numéros, propose aussi des petites histoires courtes consacrées à des personnages qui, à l’image de Ka-Zar, n’ont pas eu d’aventures en dehors des revues ou des groupes au sein desquels ils ont fait leurs premiers pas. C’est le cas d’Hercules, demi-dieu olympien qui s’est lentement développé dans les pages de Thor ou Avengers.

Comme on l’a vu, cette aventure n’a pas de suite directe. La fuite éperdue du héros barbu le conduit ailleurs, mais pas dans Ka-Zar #2.

Car dans Ka-Zar #2, le héros qui accompagne le tarzanide marvélien dans le sommaire, c’est Angel, le mutant ailé. Au moment où la série consacrée aux élèves de Charles Xavier va s’arrêter, la rédaction choisit de mettre en avant le membre le plus graphique, le plus spectaculaire.

Le récit est confié à Jerry Siegel, scénariste à l’aise avec des personnages volants et angéliques puisqu’il est l’un des papas de Superman, et à George Tuska, ancien dessinateur de strips d’aviation qui a intégré la rédaction Marvel et qui illustrera de nombreuses aventures d’Iron Man, entre autres (on le verra aussi sur Champions et d’autres séries…).

Tout commence avec un braquage de banque que le héros ailé parvient à arrêter. Mais devant l’hostilité des forces de l’ordre, il se remémore la théorie de Magneto sur l’impossibilité de vivre en paix entre humains et mutants. Troublé, le jeune héros retourne dans la vaste demeure familiale et se réfugie dans le confort du clan, puis part écouter un concert avec sa compagne Candy.

Mais pendant qu’il oublie ses soucis, d’autres braqueurs, appartenant au même gang que ceux qu’il a arrêtés et commandés par un certains Dazzler, s’attaquent à la grande propriété du clan Worthington. C’est au retour du concert que Warren apprend le décès de son père, à la radio. Sa colère explose, et l’on retrouve un peu le héros vengeur que l’on avait découvert précédemment dans des back-ups de la série X-Men, avant son arrivée dans le groupe de Xavier. Il retrouve des criminels et s’en prend à eux, avant de croiser le chemin de Fred Duncan, le fameux contact du professeur au FBI.

À la fin de l’épisode, Angel jure de se venger du Dazzler, identifié comme le commanditaire de tous ses malheurs. Le chapitre frappe par sa modernité. L’évocation de la haine anti-mutants, qui survient très tôt et qui sera rappelé dans l’épisode suivant, semble positionner cette aventure en chaînon manquant reliant la version de Lee et Thomas où les mutants apprennent à se socialiser dans un univers douillet et celle de Claremont où ils sont ostracisés.

Le second chapitre, publié dans Ka-Zar #3, daté de mars 1971, reprend là où les choses se sont arrêtées. Avec l’accord de Duncan, Angel se lance à la poursuite du Dazzler. Ce dernier, qui dispose de pouvoirs luminiques visiblement liés à la science, doute de la loyauté de ses sbires et n’hésite pas à les abattre sous le nez de l’agent du FBI. Le récit de Siegel est empli de petites notes sur la loi américaine ou de clin d’œil sur la société, à l’exemple de ce croque-mort qui s’empresse d’appeler Warren pour organiser les obsèques de son père à peine froid.

Le jeune héritier est téléporté jusqu’à la base du Dazzler, située de manière amusante quelque part sous la Statue de la Liberté. Le criminel pense avoir capturé un riche dandy, et se retrouve avec un héros ailé dans son repaire.

Hélas, Angel est arrêté dans son élan parce que le Dazzler a capturé Candy et menace la jeune femme, hypnotisée, s’il n’arrête pas. L’épisode se conclut alors que les méchants somment le héros de retirer son masque. Dazzler semble encore persuadé que Warren Worthington est détenu dans la cellule où il l’a laissé. La naïveté confondante du super-vilain, qui capture un hériter blond et se retrouve face à un justicier blond, n’a d’égale que celle du lecteur, qui accepte de suspendre son incrédulité au porte-manteau à l’entrée.

Angel, cependant, n’a pas de chance. La série X-Men vient de s’arrêter et ne contient désormais plus que des rééditions, et ses nouvelles aventures en solo, pour trépidantes qu’elles soient, sont à nouveau interrompues puisque la série Ka-Zar s’arrête à son tour, après sa troisième livraison. Visiblement, la rédaction, qui a prévu le récit en trois parties, a vu venir le coup puisque la dernière page donne rendez-vous au lecteur dans les pages de Marvel Tales #30, daté d’avril 1971, soit le mois suivant.

Le hasard faisant bien les choses, ce numéro accueille également un autre personnage, Ka-Zar lui-même, en l’occurrence à l’occasion de la réédition d’épisodes d’Amazing Spider-Man dessinés par John Romita et Don Heck.

Nous retrouvons donc Warren Worthington III, démasqué, face au Dazzler. Ce dernier retire lui aussi son masque et s’avère être son Oncle Burt (dont on n’avait pas entendu parler avant). Ancien malfrat sorti de prison, il s’est lancé dans un trafic de diamant financé par Warren Jr à son insu. Son frère menaçant de le dénoncer, le Dazzler a donc agi, faisant passer cet assassinat pour un braquage qui aurait mal tourné.

Désormais, il cherche à acquérir le plus gros diamant du monde afin de parfaire son « destructeur spatial ». Warren résiste, mais doit se soumettre aux exigences de son méchant tonton afin de préserver Candy. On passe sur l’hypnose qui ne fonctionne pas, sur le fait que le diamant a déjà été volé par des complices et que la livraison aurait pu se faire chez le Dazzler lui-même…

Toujours est-il que Warren parvient à échanger le diamant contre une copie en verre, qui fait exploser le destructeur spatial (bien fait : il devait frapper Paris en premier, non mais !!!).

L’informelle trilogie d’Angel se conclut alors qu’il emporte Candy et le Dazzler loin de l’explosion. Mais le criminel se débat et résiste, tout le monde tombe et le héros choisit de sauver sa bien-aimée, laissant son maléfique tonton à une chute qu’on devine mortelle.

L’épisode est graphiquement très joli, ce qui compense les rouages narratifs pas tout à fait huilés. George Tuska et Dick Ayers sont crédités au dessin et à l’encrage, mais certaines cases et certains effets pourraient laisser penser que d’autres petites mains sont intervenues, peut-être afin de tenir les délais (si Ka-Zar #4 n’avait pas été annulé, ce troisième chapitre aurait été publié en juin : on peut imaginer que la rédaction a accéléré la finition des planches afin de boucler le récit au plus vite, d’autant que Marvel Tales ne publiait pas d’inédit, les back-ups de l’époque étant des épisodes de Doctor Strange par Steve Ditko). Ici et là, il est possible de discerner une silhouette qui pourrait évoquer Dan Adkins ou un encrage qui ressemblerait à du Tom Palmer.

Quant à Burtram Worthington, le mouton noir de la famille, il fait un retour, viens-je de vérifier, dans X-Men The Hidden Years de John Byrne, chose dont je n’ai gardé aucun souvenir (faudrait quand même que je relise ça, tiens…). En revanche, je ne sais pas du tout si ces trois épisodes par Siegel, Tuska et Ayers ont été compilés quelque part, que ce soit en VO ou en VF. Quelqu’un aurait des informations.

Jim

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Mais ça ne me dit absolument rien ces épisodes d’Angel. Merci.

Moi, je ne connaissais que de nom. J’aimerais bien trouver une édition, par complétisme. Peut-être un deuxième tome « spécial vieilleries » chez Panini ?

Jim

Les epics etmasterworks et l edition 2023 de l integrale 1968 chez panini

Les Angel ?

Oui

Ah bon ?

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Pas le meme kazar mais il y a un kazar dans marvel comics 1 (traduit chez panini) qui adapte un heros de pulps publié par goodman

Un kazar qu on aurait pu lier a iron fist

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ça aurait pu être un Ka-Zar enchaîné …

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Ah les salauds, va falloir que je trouve l’Epic qui les contient.

Jim

L’arrivée du Ka-Zar qu’on connaît, dans X-Men, ressemble un peu aux réfections de vieux héros entreprises par Schwartz chez DC (on prend le nom et vaguement le contexte, on change tout le reste). Sauf que dans le cas de Schwartz, il a réfléchi à une manière d’intégrer les deux dans une logique d’univers, là où, pour l’instant, personne chez Marvel à ma connaissance n’a tenté de ramener l’autre Ka-Zar. Ce qui peut toujours arriver, cela dit…

Oui, car il s’appelle Rand.

Jim

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C’est ça Marvel Masterworks: X-Men Vol. 5 (trois histoires) ?

Oui et le epic 3

Il est pas précisé sur bédéthèque.

Grrrr…

Jim

Me faire acheter une intégrale pour 3 épisodes. Y a eu des procès pour moins que ça.

J’avais commencé en vf à sa sortie mais j’étais trop jeune et trop jeune lecteur pour apprécier. J’ignore ce que ça vaut réellement.

Merci pour le point Ka-Zar !

Je dis ça de tête, mais dans mon souvenir, The Hidden Years est l’uine des meilleures séries « interlude » que je connaisse. Malheureusement, je crois que ça n’a pas pu aller au bout.

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