Erick Grove
David Mack
Elektra par James Oliveira
Daredevil et la Veuve Noire Geof Isherwood
DAREDEVIL #77-81 :
Le sommaire du troisième numéro du volume 2 de la revue Marvel Classic compile les épisodes 77 à 81 de Daredevil plus le #84 pour conclure l’arc narratif de Mr Kline (je reviendrai sur ce dernier chapitre dans le prochain billet). C’est une période que j’apprécie principalement pour la partie graphique signée Gene Colan et Tom Palmer (par contre, c’est moins bon, plus raide, quand ce dernier est remplacé par Jack Abel à l’encrage du #81)…nettement moins pour les intrigues tarabiscotées de Gerry Conway et ses dialogues et récitatifs grandiloquents…
Le #77 a deux invités spéciaux. Alors que Daredevil rumine le désert de sa vie amoureuse depuis le départ de Karen Page qui mène une carrière d’actrice, Spider-Man l’observe et rumine quant à lui le fait que sa Gwen ne supporte pas la vue de l’Homme-Araignée depuis la mort de son père le Capitaine Stacy. Les héros sont perdus dans leurs pensées, le monologue intérieur de Peter étant interrompu quelques minutes par Mary-Jane Watson (avec une jolie erreur de colorisation car la belle rousse se retrouve avec la blondeur de Gwen Stacy et Karen Page). Du rififi à Central Park permet à DD et Spidey de se changer les idées avec l’apparition d’une étrange structure qui attire également le Prince des Mers. Le passif entre DD et Namor déclenche une baston qui fait très remplissage avant la disparition de l’Atlante et de l’Homme Araignée dans un éclair d’énergie (la suite dans un épisode de Sub-Mariner).
Pendant ce temps, Karen est de retour à New York (elle ne fait que penser à Matt dans des scènes soap larmoyantes et répétitives) pour une conférence de presse et Foggy Nelson subit le chantage d’un certain Mr Kline. Dans les #78 et 79, Daredevil aide un jeune couple à échapper aux griffes de gangsters à la recherche de cobayes pour d’étranges expériences. Pour se venger de Tête-à-Cornes et récupérer ses proies, leur chef accepte de se faire inoculer une formule et devient alors…Man-Bull, l’Homme-Taureau (ah, DD et sa galerie de vilains de dixième zone). Après la défaite du Taureau, Mr Kline fait appel à un vieil ennemi de Daredevil, le Hibou, pour un combat plus intense qui se finit par une explosion à laquelle Karen Page assiste à la télévision…
Daredevil #81 marque la première apparition dans la série de la Veuve Noire, qui occupera pendant plusieurs années une place importante dans la vie et les aventures de Matt Murdock, jusqu’à partager le titre de la série avec Daredevil. Bon, son premier numéro n’est pas vraiment mémorable, tant la saga de Mr Kline est bordélique (et cela allait s’empirer avec son foutraque final) et l’aspect sentimental est grossier (parce qu’elle croit que Matt est mort, Karen se jette dans les bras de son agent pour oublier sa tristesse)…
DAREDEVIL #83-84 :
Les numéros 83 et 84 de Daredevil forment la fin de la saga de Mr Kline, manipulateur qui cause des ennuis à Matt Murdock et ses proches depuis le #79 (son influence s’était même étendue à la série de Iron Man pendant quelques épisodes). Dans les #82 et 83, Kline a envoyé des doubles du Scorpion et de Mr Hyde contre DD et Black Widow. Dans le combat, Natasha a tué celle qu’elle croyait être le Scorpion et dans le chapitre suivant, Foggy Nelson, que Mr Kline fait chanter, est le procureur dans le procès de la Veuve.
Médiocrement dessiné (Gene Colan ayant fait l’une de ses rares pauses, le #83 est signé par Alan Weiss d’après les esquisses d’un Barry Smith méconnaissable), l’épisode est confus et alterne entre le combat de DD contre le faux Mr Hyde et le procès de la Veuve gagné par son avocat Matt Murdock. La situation malmène l’amitié entre Matt et Foggy jusqu’à que ce dernier révèle les raisons qui l’ont poussé à s’acharner contre Natasha Romanoff. Karen Page a droit à une seule scène dans laquelle elle se languit encore de Matt, ses apparitions allaient se raréfier dans les mois suivants.
Si l’histoire est bancale depuis le début, le final qui verse dans la science-fiction enfonce le clou. Mr Kline se révèle être l’envoyé de Baal, un ordinateur du futur qui l’a chargé de provoquer une série d’événements dont les répercussions affecteraient la Terre au cours des siècles à venir et ceci afin d’assurer sa survie. Tout ceci ne colle pas vraiment de façon convaincante avec les péripéties qui ont occupé Daredevil et la Veuve ces derniers mois…et l’ultime rebondissement ajoute au chaos ambiant.
Les scénarios de Gerry Conway partent vraiment dans tous les sens (et tenter de résumer cela est assez ennuyeux)…et même Gene Colan semble peu inspiré par le grand final bordélique de l’arc narratif de l’énigmatique Mr Kline…