THE PUNISHER WAR JOURNAL (Vol. 1) #1-3
En novembre 1988 (sur la couverture), la popularité du Punisher est telle qu’une deuxième série voit le jour, menée cette fois-ci par le rédacteur en chef de la première série, Car Potts, qui a dû prendre goût aux flingues et tueries, puisqu’il réalise également la mise en page des premiers épisodes. La finition ou l’encrage, selon les versions, est assurée par un petit jeune, qui a une petite dizaine de numéros de la Division alpha dans le buffet : Jim Lee.
Nous retrouvons Frank Castle à New York, à l’une de ses planques, où en sortant du petit magasin de quartier se situant en bas de son immeuble, découvre une mère et son bébé, que le « père », un truand notoire, veut récupérer. Evidemment, il va vite passer de vie à trépas, puisque Castle se rend à Central Park pour l’anniversaire de la mort de sa famille. C’est là qu’il rencontre Jason Hunt, le fils de l’homme qui se faisait battre par les mafieux, avant qu’ils ne décident de s’en prendre aux Castle. Le père Hunt était un banquier pour la Mafia (malgré lui), notamment pour des trafiquants de drogue en lien avec le pays de Santo Angelo. Le chef était Hector Montoya, qui doit sortir sous peu, suite à une réduction de peine pour bonne conduite, ce qui mine le jeune Hunt, qui veut se venger.
Le Punisher a connu cet homme à Ryker’s, quand ils étaient tous les deux attaqués par d’autres détenus. il veut donc en savoir plus, savoir si cet individu est le responsable de ses malheurs, tout en empêchant le petit de partir dans une spirale de violence qu’il connait bien. Il suit donc Hunt, qui file Montoya dès sa sortie de prison. Cependant, l’ex-taulard le remarque rapidement, et finit par le prendre à son propre piège. Castle arrive à temps et les deux hommes se lancent dans un corps, qui blessera grièvement le justicier, empoisonné par un puissant produit qu’utilise Montoya pour éliminer subtilement tout ceux dont il veut se débarrasser. Et pour en rajouter une couche, des loubards viennent se venger en croyant le tuer.
Heureusement, Daredevil, qui avait préalablement mis en garde le Punisher, le suivait à distance et le sauve, l’aide à rentrer chez lui (en conduisant son van ?!?!), tandis que Microchip finit de le soigner.
Pendant ce temps, Montoya a retrouvé la trace du jeune Hunt et se rend directement chez lui pour l’éliminer. Une nouvelle fois, Castle, qui se doutait des plans du malfrat, sauve Jason, et alors que cette fois-ci, c’est Montoya qui s’empoisonne lors d’un nouveau corps à corps, il se fait abattre par la police.
J’ai été plutôt enthousiaste par les débuts de Baron et Janson. Pour cette série, le soufflet est bien retombé, et j’avoue que je suis plutôt déçu par ce que j’ai lu.
J’ai pas de souvenir spécifique d’un scénario de Carl Potts, donc je n’avais pas d’avis préconçu (surtout que je ne me souvenais pas de ma 1ère lecture de ces épisodes). Alors, j’ai trouvé plutôt intéressant de démarrer tranquillement la série, avec un épisode presque autonome, qui finit par faire référence au passé du Punisher (et via une espèce de flashback qui se situe en bas des pages, pas trop joli, mais qui fait le job), pour que les nouveaux lecteurs comprennent, avec en plus, une mise en route de l’intrigue, via des scènes en parallèle de Montoya, mais sans rien réellement dévoiler. Mais pour ce triptyque, j’ai guère plus. Parce qu’après, ça se gâte. Les explications alambiquées (imbuvables ? Verbeuses ?) sur le rôle de Montoya et celui de Hunt, ont couru sur presque 4 pages et ont rendu le 3ème épisode assez indigent. Surtout qu’en fait, les événements se répètent avec ceux du 2ème épisode. Et puis bon, la mort de Montoya est arrivée avec de gros sabots qu’on pouvait attendre d’assez loin.
Et puis Potts s’est senti obligé de rajouter des coupables aux coupables de la mort de la famille Castle. Un petit retcon déjà pas simple comme je disais avant, mais en plus, guère utile. Potts ne fait vraiment pas preuve d’originalité pour ces débuts, puisque les recettes sont déjà connues (dans Cercle de sang, le Punisher empêche déjà un jeu de rentrer dans cette spirale). On n’est pas encore dans les années 90, et il n’a déjà pas d’idée. Alors, il fait un lien « rigolo » avec Daredevil (notamment avec une scène vers la fin), évoque aussi leurs visions de la justice. Mais c’est assez pauvre.
Là, où j’ai été aussi surpris, c’est qu’il soit aussi au dessin. Un manque de moyen, un excès de zèle ou une très grande assurance ? Je ne le connais pas, donc je jugerai pas, mais force est de constaté que quand Panini nous vend du Jim Lee, on en est un peu loin. Il fait donc les finitions et l’encrage, je pense, et que si on retrouve un peu son style par moment, la mise en page de Potts doit forcément le freiner. Là aussi, c’est du Jeune Jim Lee, mais qui est, je pense, bridé, et qui n’a pas encore affiné son style.
PS : la traduction dans les bulles parle de « Chroniques de guerre ». Je ne sais pas ce qu’il en est en VO.