Musique !
The Calling - For You
Alex Ross :
Mike Zeck :
heureusement qu’il y a le « after Frank Miller » car c’est un beau boulot de faussaire
DAREDEVIL & THE BLACK WIDOW #95-96 :
Les numéros 95 et 96 de Daredevil n’ont pas été publiés dans Strange en 1977. Le diptyque a certainement été mis de côté par Lug pour essayer de combler le retard de la série qui avait alors cinq ans de décalage avec la publication française. Le vilain de ce court arc est Man-Bull, alias le Minotaure ou encore l’Homme-Taureau en V.F., dont la première apparition avait été traduite dans Strange. La raison n’est donc pas à chercher du côté d’un possible « physique traumatisant pour la jeunesse » pour expliquer cette non-publication et l’Homme-Taureau n’aura pas de chance chez Lug puisque son apparition suivante dans Daredevil #129 est également passée à l’as…
Daredevil #95 et 96 sont les deux derniers épisodes écrits en solo par Gerry Conway (avant de co-écrire les deux numéros suivants avec son remplaçant Steve Gerber). Les lecteurs français ont tout de même pu les découvrir à l’époque (avec des pages en moins) grâce à Arédit dans l’album Daredevil enquête. Au début du #95, William « Bull » Taurens apprend en prison que Daredevil opère maintenant à San Francisco. Bien décidé à se venger, il ordonne à son sous-fifre Itch de lui faire parvenir une dose du sérum qui le transforme en homme-taureau. L’évasion est alors facile pour Man-Bull qui n’a plus qu’à se rendre à Frisco pour semer le chaos dans la vie de l’Homme sans Peur.
Bull ne perd pas de temps puisqu’il s’en prend d’abord à la Veuve Noire, blessant Ivan Petrovich, l’homme qui est pour lui une figure paternelle. DD se lance alors dans la bataille, une baston qui se termine mal puisqu’il se prend une balle tirée par un Itch qui se tenait jusque là en retrait. Même si le grand méchant est assez grotesque, le ton est assez grave et les péripéties ne manquent pas, surtout quand l’Homme-Taureau révèle son plan d’infecter les réserves d’eau de la ville, pour se venger d’une société qui l’a méprisé toute sa vie.
Pour cette deuxième partie, je suis un chouïa partagé. C’était l’occasion pour Gerry Conway de mettre Black Widow un peu plus en avant (après tout, la série s’intitule Daredevil & The Black Widow). Au lieu de cela, elle se fait battre assez facilement et c’est un DD diminué, avec le bras en écharpe, qui bat Bull et sauve la ville…et je vois quand même ça comme une occasion ratée. Niveau dessins, c’est toujours aussi solide. Gene Colan se préparait à quitter le titre et on passe de Tom Palmer à l’encrage un peu plus gras de Ernie Chan pour un résultat qui reste très efficace.
DAREDEVIL & THE BLACK WIDOW #98 :
Scénariste de Daredevil depuis le #72, Gerry Conway a quitté le titre après un dernier arc narratif qu’il a partagé avec son successeur Steve Gerber. Le créateur d’Howard the Duck a donc débuté au #97 avant de prendre les commandes des aventures de DD en solo du #100 au #117 (à l’exception du #102 écrit par un débutant nommé Chris Claremont). Je n’ai jamais lu le #97 mais ce n’est pas si gênant que cela car la narration de l’époque fait bien les choses et il n’est pas difficile de prendre le train en marche (Daredevil #98 a été traduit dans Strange #94 qui fait partie des premiers numéros de la revue lus dans ma prime jeunesse).
Dans cette histoire, Daredevil affronte Mordecai Jones, auto-proclamé le Messie Noir, et ses serviteurs. Une tâche qui met à mal ses sens hyper-développés car le Messie Noir est capable de modifier la réalité (les récitatifs rappellent que Mordecai est un jeune homme blessé qui a obtenu ses capacités auprès d’un mystérieux scientifique resté dans l’ombre). Après un premier round qui ne tourne pas en faveur de DD, notre héros vaque à ses affaires courantes, ce qui permet de faire intervenir les nouveaux personnages secondaires (le commissaire O’Hara, le lieutenant Paul Carson, l’avocat Jason Sloan), avant de se remettre sur la piste des Disciples du Destin (ce qui fait très secte) en compagnie de la Veuve Noire.
Le combat du deuxième acte baigne dans une ambiance fantastique bien adaptée aux dessins de Gene Colan et à l’encrage de Ernie Chan. L’affrontement est bondissant et son issue incertaine…et ce n’est que lorsque Daredevil lui rappelle sa vraie nature que Mordecai Jones est déstabilisé. L’épisode se termine sur un mystère qui sera résolu à peine quelques mois plus tard quand le Messie Noir fera sa deuxième et dernière apparition dans l’univers Marvel dans les pages de Daredevil #105 et 106.
DAREDEVIL & THE BLACK WIDOW #99 :
Pour son premier épisode en solo sur Daredevil, Steve Gerber n’a pas fait d’étincelles…ce n’est pas mauvais, c’est très mauvais comme dirait l’autre. DD et Black Widow ne peuvent pas se reposer après la baston contre le Messie Noir car ils sont accueillis devant chez eux par Hawkeye. Dans une mauvaise passe (et souvent très mal écrit), l’archer avait quitté les Avengers et s’il est à San Francisco, c’est pour reconquérir son ancienne petite amie Natasha.
Tout ceci tourne à un concours de machos entre Daredevil et Hawkeye et les situations ridicules s’enquillent, comme lorsque Clint Barton s’embrouille en ville avec des recalés des Hell’s Angels avant d’être rejoint par le justicier aveugle. La partie graphique ne relève pas le niveau puisque le fadasse Sam Kweskin (que j’avais juste croisé sur quelques Sub-Mariner) livre une copie médiocre, ses personnages sont raides, peu expressifs et les scènes d’action manquent de dynamisme.
Daredevil #99 s’intercale entre deux épisodes des Avengers (voir post ci-dessous) pris alors dans un affrontement contre Magneto. Comme plusieurs membres sont absents, la Panthère Noire propose à Thor et à la Vision de demander de l’aide à son ami Daredevil…les héros apparaissent donc dans les dernières pages. Hawkeye fait encore sa tête de lard et refuse de parler à ses anciens co-équipiers. Après le départ de Barton, Daredevil et Black Widow acceptent de prêter main forte aux Avengers contre le Maître du Magnétisme.
Une petite curiosité avec une lettre d’un certain Marc de Matteis (qui ne signait pas encore J.M.) dans le courrier du #99 :
Et pour compléter, une petite rediff’ :
AVENGERS #110-111 :
Entre 1970 et 1975, les X-Men ont été privés de série mais les lecteurs ne les ont pas oubliés pour autant puisque pendant cette période les mutants ont notamment partagé l’affiche d’arcs narratifs des séries Avengers et Captain America. Bon, ces apparitions n’étaient pas très glorieuses car Xavier et ses élèves se sont souvent retrouvés prisonniers et manipulés par les différents antagonistes. Dans le diptyque Avengers #110-111, les mutants doivent faire face au retour de leur vieil ennemi Magneto, Steve Englehart réglant les petits points de continuité grâce aux flashbacks qui expliquent comment le vilain a pu survivre aux événements de Amazing Adventures #9 et 10. Les Avengers se retrouvent mêlés à l’affaire lorsque le maître du magnétisme les attire pour pouvoir capturer la Sorcière Rouge.
Dans la deuxième partie, Magneto révèle son plan en capturant des spécialistes de l’énergie atomique : transformer les humains en mutants…et tant pis si un pourcentage de la population ne survit pas aux radiations car pour lui seuls les plus forts survivront (tiens, ça me rappelle le premier film X-Men). Tout ceci se dirige vers une grosse baston entre héros car Magneto tient les X-Men et une partie des Avengers sous sa coupe. Les péripéties s’enchaînent bien mais l’action manque quand même de souffle, Don Heck peinant dans les scènes de groupe.
Entre les deux chapitres de ce court arc s’intercale un très mauvais épisode de Daredevil par Steve Gerber. Parce qu’ils ne sont plus que trois après le premier round, Thor, Iron Man et Black Panther suivent la trace de Oeil-de-Faucon pour lui demander de réintégrer l’équipe. Dans une mauvaise passe, Clint refuse et Daredevil et Black Widow proposent leur aide. Une participation appréciée car le duo se voit proposer de rejoindre les Avengers à la fin de cette petite saga…et seule Natasha Romanoff accepte…
Juste avant que l’intrigue démarre, les Avengers découvrent enfin ce qui est arrivé à Vif-Argent puisque Pietro les appelle depuis le Grand Refuge pour tout leur expliquer et annoncer son mariage prochain avec la belle Crystal. Mais lorsque sa soeur lui apprend qu’elle est amoureuse de Vision, le bouillant bolide explose et refuse cette relation en mettant un terme à la discussion devant des Vengeurs gênés. Une situation que Steve Englehart développera dans les épisodes suivants…
C’est le souvenir que j’en garde, en effet.
Encore un dessinateur académique des années 1950, qui avait fait quelques trucs sympas chez Atlas, et qui n’a pas su négocier le virage des super-slips.
Dans les années 1960, il s’est surtout consacré à la publicité (illustrations, storyboards) et ses épisodes chez Marvel se glissent entre plusieurs commandes de pub. Le mec pas réellement fait pour ça, quoi…
Jim
C’est clair. J’ai survolé quelques commentaires et pas mal se moquent des poses qu’il donnait aux personnages, comme DD dans cette dernière case :
C’était déjà un peuble cas dans les Avengers que tu as posté. Alors ici c’est pire…
Mais… Mais…
Eh eh eh…
Aflet klaus Janson surtout là, je trouve.
Quand je découvre que le Mallrat est en fait un philosophe.
DAREDEVIL & THE BLACK WIDOW #100 :
Dessinateur de Daredevil depuis le #20, Gene Colan a terminé sa longue prestation sur le titre au #100. Il n’a pas totalement abandonné les aventures de l’Homme sans Peur puisqu’il a illustré quelques épisodes tout au long des années 70, les 110/112/116/124 ainsi que les 153 à 157 (les derniers avant l’arrivée d’un certain Frank Miller). Gene Colan est ensuite revenu sur la série en 1997 pour un total de six numéros (dont celui de l’initiative Flashback).
Daredevil #100 est un numéro anniversaire assez fainéant (je n’ai pas lu beaucoup d’épisodes de DD par Steve Gerber mais je ne l’ai jamais vraiment trouvé inspiré par le héros aveugle). Après son aventure avec les Avengers, Daredevil est de de retour à San Francisco, laissant Black Widow renouer avec les plus grands héros de la Terre (une courte absence puisque Natasha revient dès le numéro suivant). À peine arrivé, l’Homme sans Peur corrige quelques voleurs avant de rencontrer une figure publique, Jann Wenner, le co-fondateur et responsable éditorial du magazine Rolling Stone.
Les deux hommes sympathisent et DD accepte de répondre aux questions de Wenner pour une interview. L’occasion pour Gerber de revenir sur des moments du passé de Matt Murdock (sans que ce dernier donne des détails trop précis, bien entendu) comme le jour où il a acquis ses pouvoirs et la mascarade Mike Murdock. Soudainement, la réalité semble s’effondrer et Daredevil est assailli par ses vieux ennemis, comme le Pitre, la Grenouille, le Matador, le Gladiateur et même Fatalis…qui disparaissent aussi soudainement qu’ils sont apparus…
En téléphonant à son ami policier Paul Carson, Matt apprend que des incidents identiques ont frappé San Francisco pendant son absence. Le responsable apparait en dernière page, un nouveau vilain qui se fait appeler Angar the Screamer (Angar le Cri en V.F.), dont les cordes vocales modifiées génétiquement sont capables de pousser des cris qui provoquent de puissantes hallucinations. Le premier combat entre DD et Angar dans le #101 (que je n’ai jamais lu) a été dessiné par Rich Buckler. Don Heck s’est occupé des #103 à 106 avant de laisser la place à Bob Brown, nouveau dessinateur régulier de Daredevil à partir du #107.
DAREDEVIL & THE BLACK WIDOW #102 :
En 1969, Chris Claremont n’avait que 19 ans lorsqu’il est entré chez Marvel, alors qu’il était encore à la fac (et qu’il ne considérait pas encore cela comme une perspective de carrière à long terme). Il a commencé comme coursier puis assistant et il s’est mis à proposer des idées, donner des coups de mains à plusieurs scénaristes (sur les Avengers, sur Hulk), parfois sans être crédité. Son premier scénario en solo date de 1972 avec le #102 de Daredevil (l’occasion d’une petite pause pour Steve Gerber après les débuts d’Angar le Cri).
La première page voit Daredevil parcourir la ville à la recherche d’Angar le Cri. Pendant sa virée, il tombe par hasard sur une de ses vieilles connaissances, Wilbur Day alias l’Homme aux Echasses. Après un premier round, Day réussit à s’échapper et rejoint son Q.G. où il détient son vieil associé Carl Kaxton qu’il fait chanter pour améliorer le condensateur moléculaire, objet de destruction qui lui permettra de demander une rançon à la ville et ensuite de dominer le monde…mouahahahaha ! Euh, désolé…après tout c’est peut-être normal qu’un gars monté sur échasses ait la folie des grandeurs…
Daredevil #102 bénéficie d’une bonne partie graphique signée Syd Shores et Frank Giacoia, dans le genre classique et agréable. Syd Shores connaissait bien le titre puisqu’il avait encré de nombreux épisodes de Gene Colan. Très prolifique dans les années 40 et 50, Shores s’était ensuite principalement consacré à l’encrage et il avait encore un bon coup de crayon. Pour ce qui est de l’histoire, l’épisode est plutôt divertissant et mené sur un bon rythme…mais l’écriture de Black Widow est encore assez décevante puisqu’une nouvelle fois, elle n’échappe pas au cliché de la demoiselle à sauver (comme lors de la rencontre avec Man-Bull). Natasha est en effet blessée par l’échassier avant que Daredevil se débarrasse de son ennemi en une seule case…en le faisant tout simplement tomber après l’avoir poussé dans le dos (!)…et les plans de conquête du monde de l’Homme aux Echasses finissent à la poubelle…