1964-2024 : BON ANNIVERSAIRE DAREDEVIL !

Fils qui se touchent … je reconnecte

Declan Shalvey

image

DAREDEVIL vol.2 #9-15 :

Après Kevin Smith, Joe Quesada et Jimmy Palmiotti ont fait appel à un auteur complet venu de la bande dessinée indépendante avec David Mack, le créateur de Kabuki. Si Mack est aussi dessinateur et peintre, il ne s’occupe ici que du scénario (et de la colorisation des couvertures) du deuxième arc narratif de la série Marvel Knights, Parts of a Hole (Tranches de vide en V.F.), qui couvre les #9 à 15 du volume 2 de Daredevil (avec un interlude au #12, bien écrit par Quesada et Palmiotti en se concentrant sur les parcours croisés d’habitants de Hell’s Kitchen mais anecdotique et faiblement dessiné, je n’ai jamais accroché au style de Rob Haynes).

Dans Tranches de Vide, le Caïd a à nouveau l’idée de mettre une femme sur le chemin de Daredevil afin de l’affaiblir (il a de la suite dans les idées). Et pourtant Maya Lopez n’a rien à voir avec Typhoid Mary. Fisk manipule la jeune femme sourde qu’il a prise sous son aile après avoir tué son père, son ancien partenaire en affaires (un détail bien évidemment inconnu de Maya…pour le moment). Le Caïd compte profiter des capacités de Maya, alias Echo, athlète capable d’imiter les mouvements d’autres personnes (à la Taskmaster), en faisant croire à sa protégée que Daredevil est le responsable de la mort de son père.

David Mack prend son temps pour développer un récit qu’il complète par une sous-intrigue montrant le nouveau cabinet Nelson & Murdock dans un procès contre le Caïd (défendu au tribunal par Rosalind Sharpe qui fait ici une dernière apparition peu glorieuse avant de disparaître de la série pendant plusieurs années). Malgré quelques lenteurs et des récitatifs assez bavards, Mack alterne plutôt efficacement entre les différents éléments (sombres et romantiques) de l’histoire jusqu’au combat mouvementé entre les deux adversaires costumés, qui se termine sur une révélation difficile pour Echo (moment important repris fidèlement dans les séries TV du Marvel Cinematic Universe).

Graphiquement, le travail du trio Joe Quesada, Jimmy Palmiotti et Richard Isanove (pour les couleurs) est excellent, avec de très belles idées dans le découpage, la représentation visuelle des flashbacks et des conflits intérieurs qui animent les protagonistes. Mais pris par ses nouvelles responsabilités de rédacteur en chef de Marvel, Quesada n’a pas pu conclure sa prestation et l’arc qui avait pris du retard a été terminé par Dave Ross qui s’est occupé de la deuxième moitié du #14 et du #15 en entier (pour un bon résultat mais qui n’a pas l’impact de ce qui a précédé).

Post 178 pour le billet de Kab sur ces épisodes.

3 « J'aime »

Et pour enchaîner, David Mack

image

DAREDEVIL - NINJA #1-3 :

La mini-série en 3 numéros Daredevil : Ninja est la toute première histoire écrite par Brian Michael Bendis pour le personnage de Daredevil, quelques mois avant de faire ses débuts sur la série régulière période Marvel Knights (selon les dates de couverture, Ninja été publié aux U.S.A entre décembre 2000, juste après les débuts d’Ultimate Spider-Man, et mai 2001…et son premier numéro de Daredevil est le #16 en mai 2001). Et pour faire court…c’était pas mauvais, c’était très mauvais

Dans Ninja, Bendis a plongé la tête la première dans l’héritage millerien des aventures de DD en plaçant l’Homme sans Peur au coeur d’un nouvel affrontement entre les Sept, la caste de son sensei Stick, et les redoutables ninja de la Main. Les Ninjas sont à la recherche de la prochaine réincarnation du « Preux Héros du Japon », figure légendaire qui porte une épée dont la symbolique est importante pour la société des samourais, une arme qui a été volée…et Matt Murdock ne se doute pas que l’enfant cible de toutes les recherches lui est très proche (l’aventure se finit d’ailleurs sans qu’il le sache)…

Voilà un exemple de mini-série qui aurait très bien pu être réduite en un simple one-shot du genre annual. C’est creux, l’action est très répétitive, aussi bien au niveau des récitatifs et des dialogues (DD répète même plusieurs fois qu’il déteste ces conneries ninja) que des combats qui s’étirent un peu plus qu’ils ne le devraient. Et je n’aime pas du tout le style de Rob Haynes…des dessins froids, des personnages inexpressifs, des cases pauvres en décors. Bref, un premier essai pas vraiment mémorable pour Brian Bendis avant sa longue prestation sur les aventures de l’Homme Sans Peur…

Post 179 pour le billet de Kab sur cette mini-série.

3 « J'aime »

Gabriele Dell’Otto

image

DAREDEVIL vol.2 #16-19 :

Daredevil #16 marque les débuts du scénariste Brian Michael Bendis sur la série régulière Marvel Knights pour un premier arc narratif avant qu’il s’installe durablement sur le titre à partir du #26. Son histoire se déroule parallèlement à la précédente, Tranche de vide (post 1763), et suit le reporter Ben Urich sur une affaire qui n’intéresse pas son éditeur J. Jonah Jameson mais qui est plus importante pour lui que de suivre les détails du procès du Caïd. Le Cauchemar du titre est celui vécu par un petit garçon appelé Timmy, traumatisé par un événement tragique auquel Daredevil semble lié. Depuis, Timmy est replié sur lui-même et il s’échappe dans un univers mental rempli de héros et de vilains (des pages pour lesquelles David Mack s’amuse à copier le style de Joe Quesada et le résultat est convaincant).

Au fur et à mesure de son enquête, Urich va découvrir la triste vérité sur ce qui est arrivé au petit Timmy, le fils du Triton ou Leap-Frog en V.O. Cette révélation n’est pas sans provoquer une certaine confusion car ce Leap-Frog n’a rien à voir avec le premier du nom, un petit cambrioleur qui n’est pas resté du mauvais côté de la loi et dont le fils est devenu un héros sous le nom de Frog Man. Il a été expliqué rétroactivement que ce Leap-Frog à la courte carrière était un escroc qui s’est lancé dans une série de larcins après avoir trouvé un costume de grenouille (Où cela ? On n’en sait rien).

Dans cette histoire, Bendis parle de père indigne, d’enfance brisée. Le sujet est fort, l’atmosphère est sombre, triste…et lorsque Ben découvre les traces des coups reçus par Timmy, le moment est très émouvant. Daredevil étant ici un personnage secondaire qui intervient principalement dans la dernière partie pour tenter de sortir Timmy de son mutisme, l’accent est mis sur Ben Urich et le portrait du journaliste à l’imper aussi usé que celui de Columbo est soigné, la caractérisation de Ben touche juste.

Pour la partie graphique entièrement confiée à David Mack, je suis tout de même un brin partagé. Il y a de très belles choses dans ce mélange de planches « classiques », de crayonnés, de collages, de peintures…mais il y aussi des moments où je me dis que ce croisement de plusieurs techniques ne rend pas toujours la lecture assez fluide…

Post 181 pour le billet de Kab sur ces épisodes.

3 « J'aime »

DAREDEVIL vol.2 #20-25 :

Bob Gale, vieux complice de Robert Zemeckis et co-auteur d’une trilogie cinématographique chère à mon coeur (il suffit de regarder mon avatar), a eu une petite carrière dans les comics, une vingtaine de bandes dessinées écrites pour DC (du Batman) et Marvel (du Daredevil, du Spider-Man et un one-shot Ant-Man)…il a aussi supervisé les comics Retour vers le Futur de IDW. Après ses premiers Batman, Joe Quesada l’a contacté pour savoir si cela l’intéressait de prendre la suite de Kevin Smith sur Daredevil. Mais ça ne s’est passé comme prévu…suite aux retards pris par Quesada (devenu ensuite le rédacteur en chef de Marvel), le planning de la série a été retravaillé, les épisodes de David Mack sont passés en premier et alors que Gale avait commencé à écrire ses scénarios fin 1999, ses épisodes n’ont été publiés qu’en 2001…et il a du les réduire de 8 à 6 chapitres suite à la demande du responsable éditorial du titre. Ce qui avait un peu échaudé Bob Gale…

L’arc narratif La Grande Parade détonne un peu par rapport aux autres aventures de Daredevil période Marvel Knights. Fan des comics des années 60/70, ceux de Stan Lee, Roy Thomas et Gene Colan, Bob Gale a imaginé une histoire qui rappelle un peu cette époque, avec une ambiance moins dark. Le cabinet Nelson & Murdock est pris dans la tourmente de l’une des plus étranges affaires de leur carrière. Le richissime philanthrope Samuel Griggs veut poursuivre en justice Daredevil qu’il accuse d’avoir détruit sa serre lors d’un combat contre des ninjas (une façon de prouver que les super-héros ne se soucient pas des dégâts matériels). Matt Murdock sait très bien que c’est faux mais pour en savoir plus il accepte de représenter Griggs contre…lui-même. Mais les choses se compliquent quand Griggs fait de cette drôle d’affaire un véritable cirque médiatique…

Si Panini avait un peu trop survendu La Grande Parade dans la revue Daredevil (ce n’était ni la première ni la dernière fois que Christian Grasse en faisait un peu trop), cette aventure de l’Homme sans Peur reste divertissante, un peu trop bavarde (je me dis que ce n’était pas une si mauvaise idée de réduire l’ensemble) mais pleine de rebondissements des deux côtés de la vie de l’Homme sans Peur, ce qui mène à un procès mouvementé. Bob Gale a imaginé plusieurs nouveaux personnages bien caractérisés (et plus réutilisés par la suite…passage éclair dans l’univers Marvel) et pour les vilains, il a pioché dans les vieux adversaires de DD, autant de clins d’oeil à sa période préférée.

Côté dessins, Phil Winslade, dont j’apprécié le style malgré des visages souvent crispés, assure quatre épisodes sur six. La décision de Marvel de publier deux épisodes par mois ne l’a pas aidé pour les délais et c’est Dave Ross, déjà remplaçant de Joe Quesada sur les #14 et 15, qui s’est occupé des #23 et 24.

3 « J'aime »

Faut plus que tu le changes.

Jamais ! ^^

Faudrait pas confondre avec un doc radiophonique. :grin:

1 « J'aime »

DAREDEVIL vol.2 #26-31 :

9782845381674_1_75_1

Avant l’arrivée de Brian Michael Bendis, le dernier scénariste à être resté une longue période sur Daredevil était D.G. Chichester. Après lui, il y a eu un turn-over, des auteurs qui ne s’incrustaient pas longtemps, juste quelques mois ou environ un an sur le titre. Pareil pour la relance Marvel Knights, avec un scénariste différent par arc narratif. Bendis en faisait d’ailleurs partie (Cauchemar, #16 à 19, post 1767) avant de s’installer à partir du #26 (décembre 2001, date de couverture), une prestation qui s’est étendue jusqu’au #81 en mars 2006.

J’ai souvent dit que j’avais gardé un bon souvenir de ce long run…tout en avouant que je ne l’ai pas relu depuis très longtemps (et les avis peuvent évoluer avec le temps). J’ai donc ressorti mes 100% Marvel de mes étagères pour la première fois depuis vingt ans (ouh, pinaise) et mon impression sur Underboss (Daredevil #26 à 31) est un brin mitigée. Après la parenthèse plus légère de Bob Gale, on repasse à quelque chose de beaucoup plus sombre, ce qui colle bien au style d’Alex Maleev. Je n’ai jamais trouvé cela particulièrement beau…et ses visages ne sont pas toujours très expressifs…mais Maleev reste un bon créateur d’atmosphère, ce qui se vérifie sur ces épisodes…

Il y a de bonnes choses dans Underboss, un piège qui se referme autour de Daredevil et du Caïd. Lorsque Sammy Silke, un petit truand du New Jersey, vient proposer une affaire à l’organisation du Caïd, il tombe des nues lorsqu’il apprend que les hommes de Fisk connaissent la véritable identité de Daredevil (vraiment un secret de polichinelle)…et qu’ils n’en font absolument rien parce qu’ils ont trop peur de leur boss rendu aveugle par Echo. Avec l’aide de Richard Fisk, Silke se fait des alliés pour prendre la place du Caïd et lance ses premiers pions contre l’Homme sans Peur.

Si Bendis a signé une bonne intrigue pour débuter son run et bouleverser le petit monde de Matt Murdock, l’ensemble…caractéristique d’une façon d’écrire, de diluer les choses…ne tient pas toutes ses promesses. La narration non-linéaire n’est pas totalement convaincante et il ne passe pas grand chose dans certains chapitres (comme le premier…et l’épisode muet est une fausse bonne idée). Bref, tous les défauts d’une écriture en sagas de six épisodes pour le recueil en albums…même si tout n’est pas à jeter (il y a de la tension dans les interactions et la vengeance de Vanessa Fisk par exemple).

Et alors que l’on pouvait penser que Daredevil s’en était bien sorti, Sammy Silke divulgue son importante information au F.B.I. pour pouvoir entrer dans un programme de protection des témoins…

4 « J'aime »

Est-ce que ton analyse d’aujourd’hui n’est pas influencée par ce que tu as lu des Vengeurs ?
(Je crois que tu as zapé ses mutanités)

C’est possible…je vois plus les tics de son écriture, en tout cas…

1 « J'aime »

Clairvoyance de l’expérience…

Dont DD a failli faire parti d’entrée de jeu sous une autre identité.

th-2388362426

1 « J'aime »

Extrait du Marvel Knights Sketchbook :

1 « J'aime »

Simon Bisley (tiré de Marvel : Portraits of a Universe #2) :

1 « J'aime »

Ray Lago (tiré de Marvel : Portraits of a Universe #3) :

Vincent Deighan (tiré de Marvel : Portraits of a Universe #3) :

1 « J'aime »