1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

Comme le Doc semble bien lancé sur Daredevil … Vais tenter une approche, mais je ne suis pas le Doc, moi (donc je vais me faire aider par mon assistant, Christian Grasse)

AMAZING SPIDER-MAN #129

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C’est en février 1974 (sur la couverture) que naquit le petit Frank Castle. Enfin, on ne sait pas encore qu’il s’appelle comme cela.
En effet, le Punisher (je ne sais pas si un traducteur français, dans les années 70 ou 80, l’a appelé autrement) est juste nommé tel quel par le Chacal, Spider-Man et JJ Jameson (qui veut de la nouvelle fraîche pour son papier, et le Pupu a tout ce qu’il faut pour ça).

Mais revenons un peu en arrière. Gerry Conway, qui a tué Gwen Stacy 9 mois plus tôt, puis Norman Osborn en cachant son côté bouffon vert, a besoin d’un nouvel adversaire pour la série, histoire d’alterner un peu avec le Chacal (et puis y a trop de vert dans cette série). Spidey étant présumé coupable de la mort de Norman Osborn, avoir un justicier vengeur a du sens.
[c’est là que mon assistant entre en jeu] Conway est fan d’une série de livres de Don Pendleton, s’appelant Executionner, consacrée à un mercenaire, vétéran du Vietnam. Il s’en inspire pour la création de cet américain d’origine italienne (bon, ça, on le sait pas encore), et a même l’idée du crâne sur le costard, qu’il fait finalisé par John Romita Sr. mais Conway veut appeler son nouveau perso l’Assassin. Stan « j’étais pas encore à Holllywood » Lee n’aime pas trop ce nom, qu’il juge trop violent, même pour un faux-vilain (ou un faux-héros). Et c’est là, avec le recul d’aujourd’hui, qu’on rigole. Il se souvient d’un robot qui a eu une courte apparition, dans les FF, au service de Galactus : le Punisher (oui, c’est là que vous devez rire). Emballez, c’est pesé, de toute façon, c’est qui le patron, le faux-tueur ou faux-sauveteur s’appellera le Punisher. [tu peux retourner faire le café, Christian]

Revenons à notre histoire. Donc, le Chacal persuade le Pupu de se débarrasser de Spidey, sauf qu’il a un code d’honneur, ce tueur, et il n’accepte la manière dont Spidey est « mort » (ce qu’il n’est pas, rassurez-vous. Conway a des limites). Il en profite pour aller voir son poto armurier, sauf que Spidey y est déjà, grâce à un indice laissé volontairement par le Chacal (qu’est-ce qu’il porte bien son nom, celui-ci). Bon, le poto en question est déjà mort, tué par le canidé vert, pour accuser le Pupu. Celui-ci finit par écouter Spidey, accepte sa bonne fois, et tout ce petit monde s’en va dans son coin, avant l’arrivée de la police.
La fin a un côté pas fini. On sent que l’épisode a un côté « stand alone », mais y a comme un petit goût de « et c’est tout ». Le « à suivre » (cher à notre lacanien préféré) était bien moins calibré qu’aujourd’hui, … disons qu’il était peut être plus naturel.
Si Conway ne se préoccupe pas que du Pupu dans cette histoire, puisqu’il a développe en parallèle le début de bouffonnerie d’Harry, l’intrigue autour Warren/Chacal, avec un passage de MJ (qui ne voulait pas de Peter, d’ailleurs), il s’arrange pour qu’il ne débarque pas comme cela. Au travers d’une scène avec Jameson, on apprend qu’il sévit déjà depuis quelque temps au sein de la pègre. Par ailleurs, si on ne sait absolument rien de lui (si ce n’est qu’il a été Marines), à travers quelques bulles, on sent bien qu’il y a des choses qui se cachent, qu’il est investi d’une mission. Avec un code d’honneur. Donc, même si Conway ne le prévoit que comme un second couteau, il ne bâcle pas sa création pour autant. Le terreau est prêt.

Je me rends compte que c’est une période que j’ai assez peu lue, ou assez peu relue. Je ne suis pas vraiment le premier fan de Ross Andru, sans le détester pour autant, hein. N’exagérons pas non plus.
Je n’avais pas dû beaucoup lire cet épisode, même si j’avais bien souvenir des cheveux lisses et gominés du Punisher. Ici, toute la capacité d’expression du dessinateur peut s’en donner à cœur, parce qu’on a même Peter qui nous fait un numéro au sein du Bugle. L’épisode vit beaucoup, que ce soit au travers des perso, du scénar’ ou du dessin. Un gros contingent de personnages secondaires qui donne toute la mesure de la série.
Donc, ouais, c’est peut être la naissance d’un perso violent à flingue, mais relire cela, avec des yeux d’adulte qui ont lu un paquet de trucs depuis lors, ça donne encore plus envie de replonger dedans. Et pourtant, c’est sûrement pas le meilleur épisode de Conway (et puis je n’ai jamais été très fan du Chacal)

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