PUNISHER : RED X-MAS
C’est Noël et que fait le Père Noël à la tête de mort : il distribue des bastos.
Sauf qu’au bout d’un moment, les femmes des mafieux en ont marre d’enchaîner les enterrements et les veuvages. L’une d’elles a envie de prendre la main et de se débarrasser du Punisher, et fait donc appelle à une cousine sicilienne, tueuse à gage et cauchemar de caïds napolitains : Suspiria.
Pour attirer le Punisher, Suspiria ne trouve pas mieux que d’organiser un ball-trap sur Time Square le soir du 31 décembre. Après quelques morts, le Punisher débarque, mais l’Italienne l’a leurré afin de pouvoir le repérer et le traquer chez lui. Mais le Punisher ne se fait pas avoir et si le combat est âpre, il parvient à l’attraper et à l’interroger, sans grande difficulté.
Le Punisher se rend donc chez la commanditaire, non sans auparavant lui faire peur en jetant Suspiria du haut d’un immeuble sur le toit de sa voiture, et la tue sans difficulté. Il laisse tout de même la vie sauve aux autres femmes, à condition de quitter le pays et de lâcher quelques billets au Père Noël en bas de l’immeuble, pour les familles des victimes de Time Square…
Ce one-shot de la collection Marvel Knights sorti en février 2005 est réalisé cette fois-ci par Justin Gray et Jimmy Palmiotti, qui officient ensemble déjà depuis plus de deux ans. Ce numéro est leur premier travail commun pour Marvel et on retrouve bien des caractéristiques de leur style : ça bouge et ça envoie du bois. Beaucoup de rythme dans cet épisode aussi sympathique qu’anecdotique, mais qui part sur un postulat qui tranche complètement avec ce qu’on a pu connaître classiquement dans les histoires de gangsters : les femmes sont actives, veulent prendre le pouvoir et n’ont pas de complexe vis-à vis de leurs hommes (Ennis avait déjà créé Ma Gnucci), et ce ne sont pas des bimbos potiches. Cependant, si les doublettes chromosomiques changent, les méthodes restent les mêmes, si ce n’est que si Suspiria combat le Punisher comme n’importe quel malfrat, elle ne joue pas les dures au moment de l’interrogatoire, ne doutant pas de l’issue, même si elle tente de l’amadouer, ce qu’elle arrive partiellement. Autant joindre l’utile à l’agréable.
Là où Gray/Palmiotti varient par rapport à Ennis, c’est que la fin n’est pas si sanglante puisque le Punisher ne va tuer qu’une seule des 5 veuves, alors qu’on aurait pu s’attendre à ce qu’il ne fasse aucune différenciation.
La réussite de cet épisode est aussi liée à la présence Mark Texeira (quoi ? Je ne suis pas objectif ?), qui a déjà dessiné le Punisher à plusieurs reprises pendant les années 90. Il livre un joli épisode avec pas mal de variété (la couleur de Raul Trevino y est peut être aussi pour quelque chose) et beaucoup d’efficacité et de dynamisme au niveau de la mise en page. L’expressivité par moment un peu exagérée va complètement avec le ton voulu par Gray et Palmiotti… qui serait quand même différent dans le prochain épisode … mais ceci est une autre prochaine histoire (after Le Doc)