1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

Il s’agit donc d’une double page dans une histoire se situant à la fin du sommaire de Punisher Back to School Special #2 (une série anthologique qui ne connaîtra que trois numéros, dont la qualité graphique est évidemment fluctuante mais de plus assez moyenne).

L’histoire se lit très vite, mais elle est assez amusante et déjà bien dense question informations, annonçant le Dan Slott des années 2000 et 2010, capable de tasser des épisodes généreux dans ses séries régulières.

« Sorry My Mistake » commence donc alors que l’agent Dumphy se fait enguirlander par son supérieur. Le jeune policier est certes maladroit et passe son temps à s’excuser (gimmick de dialogue qui permet de le caractériser et qui sert de fil rouge au récit), mais il est motivé et tente de faire son boulot du mieux qu’il peut. Toute l’affaire tourne autour d’un témoignage inattendu, et les policiers ont organisé une confrontation de témoin. Or, il se trouve que le témoin en question… c’est Frank Castle !

La double page qu’évoque Hansen est donc une scène à l’intérieur d’un commissariat, Castle abattant le truand qu’il traque sous les yeux des policiers. Il lui reste donc à quitter le commissariat en forçant le passage alors que les flics tentent de lui barrer la route. La voix off, plutôt efficace, nous fait comprendre que le justicier n’a guère de scrupules face aux policiers, tout ou presque corrompus. Il s’excuse néanmoins auprès de l’un d’eux, qui estime honnête : retour du « sorry » qui rythme les pages.

Il parvient à s’extirper du commissariat et à sauter dans sa voiture garée juste à côté, mais il est arrêté par l’agent Dumphy, sous prétexte qu’il est garée sur une place réservée… sauf le mercredi. Or, il se trouve que c’est justement mercredi. L’agent Dumphy s’excuse à nouveau, et Castle s’en va.

En huit pages, Dan Slott pose une situation surprenante, crée un personnage secondaire, suggère tout un environnement peuplé de gens avec une histoire, offre une bonne dose de baston, établit un jeu d’écho lexical et finit sur la note souriante, presque ironique, de la complicité fugace et tacite entre le policier brimé et le justicier en croisade.

Graphiquement, c’est plutôt sympa. Maigre en décor, avec des cadrages forcés et de l’action, c’est bien entendu très nineties. La couleur écrase un peu le trait et les aplats noirs, mais l’ensemble reste encore agréable, et surnage sans problème dans le sommaire.

Jim