1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

PUNISHER KILLS THE MARVEL UNIVERSE #1 (1995) :

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Cinq avant de revitaliser le personnage de Francis Château (en compagnie de feu Steve Dillon, puis en s’occupant d’une version MAX située en dehors de l’univers 616), Garth Ennis avait déjà eu l’occasion de l’écrire assez brièvement au milieu des années 90, quand l’éphémère gamme « Alterniverse » (limitée à seulement trois one-shots : Ellis’s Ruins, Ennis’s Punisher Kills the Marvel Universe & PAD’s The Last Avengers Story) avait alors permis aux auteurs de se défouler avec leurs jouets en dehors de la sacro-sainte continuité (tel Warren Ellis proposant un reflet négatif de Marvels avec Ruins). Il n’y a eu guère que Peter David qui se sera montré assez révérencieux avec le méconnu The Last Avengers Story (délaissant Thor, Iron Man & Cap pour mieux se concentrer sur ceux qui constituent le véritable coeur de l’équipe), là où Ruins & Punisher Kills the Marvel Universe cultivent en surface un parfum commun d’irrévérence (les super-héros américains pulvérisés par de jeunes auteurs britanniques en pleine ascension, tel ce Garth Ennis post-Hellblazer et pré-Hitman).

Avec ce titre très équivoque (plus tard décliné avec d’autres personnages plus ou moins populaires, tels que la pipelette Deadpool et l’imbattable Squirrel Girl), Garth Ennis annonce d’emblée un programme aussi musclé que brutal, enchaînant les duels dans un jeu de massacre à l’esprit « sale gosse ». Cela donnerait quasiment à l’ensemble un aspect « The Boys avant l’heure » ou plutôt des airs de rejeton de Marshall Law (n’égalant ni celui-ci ni le conséquent corpus à venir d’Ennis concernant Castle).

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S’il n’a jamais caché son profond désintérêt pour les super-héros (son péché mignon étant plutôt les histoires de guerre), certains semblent néanmoins trouver grâce à ses yeux, et dont l’estime qu’il peut avoir à leur égard est suffisante pour qu’il soit enclin à leur rendre hommage. Avant Superman dans un numéro d’Hitman (mettant l’accent sur sa facette d’immigré modèle, représentatif des valeurs du rêve américain), c’est d’abord au tour de DD d’être dépeint favorablement (incarnant la voix de la raison) par un Ennis qui évite de le tourner en ridicule (genre Spidey servant de punching ball à un Russe doté d’une forte poitrine) ou de le rabaisser (tel un Wolverine castré avec un fusil à pompe puis écrasé sous un rouleau compresseur). Une sympathie qui est peut-être lié aux modestes origines sociales du personnage de Matt Murdock, resté fidèle à son quartier d’origine, aussi bien comme avocat que justicier. L’amitié entre Murdock & Castle est en effet l’élément-clé de cette histoire, sur lequel repose sa conclusion très sombre (cette spirale autodestructrice ne pouvait que mal finir pour eux deux).

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