Petit retour sur le sort de Frank Castle à l’issue de la série que lui consacre John Ostrander à la fin des années 1990.
Dans Heroes for Hire #8, un certain Julio Montoya vient contacter Luke Cage afin qu’il l’aide à protéger son ami, un justicier (alors barbu) bien connu de nos services.
Pascual Ferry fait la jonction avec la série qui s’est arrêtée, à la manière classique c’est-à-dire en dessinant des cases (à l’ancienne, quoi). Les lecteurs de la série Punisher peuvent donc trouver une conclusion digne de ce nom.
Julio suspecte que celui qui a défendu sa mère et son quartier soit en danger. Cage accepte de l’aider. Et il a bien raison parce qu’il y a anguille sous roche : le gouvernement (apparemment) veut mettre la main sur Castle, et Iron Fist accepte, au nom de toute l’équipe des « Héros à louer ».
Donc on s’attend à une grosse tension au sein de l’équipe, un duel entre Luke Cage et Iron Fist qui ont accepté des missions contradictoires, mais le scénariste décide de désamorcer l’affaire (sans doute parce qu’il y a d’autres intrigues plus importantes, celle du Master en premier lieu, sans doute aussi parce que les responsables éditoriaux ont besoin de régler le sujet assez vite).
Cage et Fist retrouvent Castle à peu près au même moment. Tout le monde se fait les gros yeux, mais Danny propose d’aider le Punisher dans sa dernière mission (ratiboiser un laboratoire de crack) en échange de quoi le justicier promet de se livrer aux autorités. Amnésique, doutant de lui, ne se rappelant de Frank Castle que comme un fantôme lointain, le justicier accepte.
L’affaire est résolue, le Punisher est sous les verrous, en sécurité, comme l’est la société. Sauf que, bien entendu, la dernière planche nous apprend que le fourgon de transfert a eu un accident et que le prisonnier s’est libéré.
Le justicier fait son retour, dans une version moins embrouillée mais toujours en partie amnésique, sous les auspices de Howard Mackie et d’un dessinateur qu’il connaît bien, John Romita Jr, dans les pages de Peter Parker - Spider-Man #89 (la série lancée par McFarlane et flanquée d’un suffixe, pour bien embrouiller les archivistes).
Les auteurs ne perdent pas de temps et on apprend dès l’ouverture de l’épisode que Castle a été libéré grâce aux manigances de Norman Osborn, qui fait jouer la corde sensible, expliquant au Punisher que son petit-fils a été capturé.
L’épisode fait partie du cross-over « SpiderHunt », et s’inscrit dans une période bordélique de l’histoire éditoriale du Tisseur, qui mélange grands moments souvent trop courts et surenchères des péripéties fréquemment capillotractées. C’est l’occasion aussi, pour Romita Jr, de dessiner à nouveau Shotgun, le personnage qu’il avait créé avec Chuck Dixon dans Punisher War Zone.
La confrontation permet de réveiller quelques souvenirs dans l’esprit encore embrumé de Castle, qui commence à voir émerger des images renvoyant au Jackal, et donc à ses débuts dans les comics.
La suite se trouve dans Spectacular Spider-Man #255 (dessiné par un Luke Ross qui n’a pas encore adopté son style réaliste et qui navigue dans les eaux post-Image et semi-réalistes, pour un résultat un brin douteux). Frank Castle semble retrouver la mémoire, au moins partiellement, mais il ne comprend pas bien la situation (faut dire que, même pour un lecteur averti, c’est pas simple).
Sauvé des flammes par Peter Parker (masqué de toile), le Punisher parvient à s’évader. S’il n’a pas encore toute sa tête, il a bien compris qu’il a été manipulé par Norman Osborn, et il ne fait aucun doute que sa prochaine cible est déjà désignée.
Jim