1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

TOP BD #20 : UNE AVENTURE DU PUNISHER - L’INTRUS

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Malgré la faiblesse du nombre de publications le concernant chez Semic, le Punisher a quand même eu droit à une entrée dans la prestigieuse (à mes yeux d’enfant) collection Top BD, initiée par Lug. La 20ème entrée contient donc le Marvel Graphic Novel #51 (un roman graphique sur le Punisher ??? Diable, ça va en défriser plus d’un), publié aux Etats-Unis en 1989 (et donc l’année suivante en France).

Cette fois-ci, le Punisher est en planque devant la maison d’un trafiquant de drogue, qui se fait passer pour un monsieur tout le monde, avec sa maison en banlieue et son travail de vendeur de meubles, tout en changeant de nom pour s’appeler M. Di Patti. Décidant de la surveiller pour remonter la filière, il se voit devancé par une équipée gouvernementale … qui se trompe de maison. Curieux, il veut savoir ce qu’il en retourne, après le départ des militaires, malgré le risque de se faire repérer par le dealer d’à côté. Il découvre alors un couple mort, et une petite fille cachée, mais vivante. Comprenant qu’elle est en danger, car seule témoin de l’erreur commise par cette faction du gouvernement, Castle l’emmène dans la planque qu’il partage avec Microchip. Ce dernier découvre qu’un certain Colonel Whittaker, qui a fait la guerre de Corée et qui a gardé des contacts avec le révérend Moon-Yo, est passé chez Global Security Inc., avec pas mal d’argent venant de la CIA. Cette société a une base, en plein Utah, dont la forme rappelle beaucoup celle d’un porte-avion.
Cela ne suffit pas pour retenir le Punisher, qui décide donc d’infiltrer cette forteresse. Il découvre alors que le colonel et le révérend sont associés pour lutter contre le trafic de drogue et empêcher le communisme de prendre du pouvoir, en marge de toutes les lois américaines et quitte à tuer des politiques, briguant des mandats et qui « auraient » des accointances avec l’extrême gauche.
Mais ce que le colonel cache, c’est qu’il conserve les drogues récupérer, pour faire son propre trafic.
Le Punisher se fait attraper et torturer. Mais il arrive à convaincre son geôlier de le libérer qui lui apprend qu’un autre candidat doit être tué. Il décide donc de voler un avion, en ayant préalablement fait en sorte que la base soit détruite. Un combat aérien s’engage alors entre le colonel et le justicier, qui finit par tuer le militaire, malgré les avantages techniques et l’expérience de ce dernier.
Épilogue : Castle s’inquiète du replacement de la petite fille. Grande nouvelle, elle va être adoptée par un couple qui ne pouvait avoir d’enfant et issu du même quartier : la famille Di Patti.

On peut démarrer par la fin, étonnamment grinçante. Mike Baron montre que le Pupu ne peut pas gagner sur tous les tableaux, qu’il y a une partie qu’il maîtrise. J’avoue qu’il y avait une ligne de récitatif qui m’avait surprise, surtout pour l’époque car ce n’était pas un sujet qui était évoqué à la fin des années 80 (mais grandement à la mode aujourd’hui… d’ailleurs, le réarmement, ça sied vachement bien à une histoire du Punisher), mais la toute fin, bien surprenante jusqu’à l’avant-dernière ligne de dialogue, a un côté méchamment rigolo, avec le karma. En tout cas, c’est la première fois (ou alors, ça fait longtemps) que je vois Castle avec une enfant (si on excepte les siens), et je trouve que Baron a su doser, en quelques pages, avec le héros qui tente de rassurer, qui est compréhensif, mais par moments, un peu dur, avec également, un vieux réflexe de père. Pas un Horatio Caine, en tout cas.
L’autre nouveauté, à mon niveau, c’est qu’on voit le Punisher piloter un avion de chasse. Comme James Bond, me direz-vous. Certes, mais là aussi, Baron, tout comme Castle, a prévu son coup, en justifiant la « compétence » via un entrainement en simulateur de vol. Et puis, tout se joue à la volonté et au talent, comme on dit.
Enfin, l’autre apsect, bien plus surprenant de mon côté (mais peut être que ma mémoire l’avait volontairement occulté), c’est le lien avec la religion. J’apprends donc que le jeune Frank voulait rentrer dans les ordres, mais qu’une sorte de colère intérieure envers les injustices du monde l’a envoyé ailleurs. Alors, c’est marrant, parce qu’on dit souvent que dans les grandes familles, « dans le temps », les fratries avaient l’un dans l’armée, et un autre dans la religion. Lui a fait presque fait les deux. Je trouve quand même que ça tombe un peu comme un cheveu dans la soupe dans cette mini-série, que ça ne sert pas forcément le perso, ni même le récit, si ce n’est pas pour gérer la petite. Mais cela aurait pu être fait autrement. Pas très utile, mais là aussi, pour autant, c’était pas lourdingue (avec un prêtre pas si prêchi-prêcha).

Globalement, on a une histoire plutôt bien rythmée, classique pour du Punisher, mais avec des ajouts (pour ma part) cités ci-dessus. Mais je pense aussi que cet avis, je peux l’avoir grâce aux dessins de Bill Reinhold et la couleur de Linda Lessman. J’ai trouvé la partie graphique plutôt maîtrisé, et assez joliment fait. Il y a une sorte d’esthétisme au service de la BD chez Reinhold. J’ai du mal à l’exprimer, mais son dessin à un côté classieux, bien fini, sans être prétentieux. Et je ne sais pas dans quelle mesure la couleur participe à cet effet de finition. Et en terme de construction, il y a des alternances de plans, et les rapprochés sur les visages, qu’il utilise de temps en temps, apportent de la puissance dans les décisions prises par les perso.

A noté que la traduction VF ne m’a pas paru toujours très fluide. Il y a une bille, courte pourtant, que je n’ai pas comprise. Des choix de mots dans les dialogues quine m’ont pas paru très en phase avec la fin des années 80 (pourtant, le côté désuet, je connais), du moins, dans cette ambiance militaire. Mais je ne connais pas non plus la VO. Et puis j’ai pas trouvé la baston dans les airs très simples à suivre, sur ce que faisais chacun des pilotes (mais ça, je ne trouve pas que ce soit très simple à appréhender, de manière générale)

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