1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

John Romita Jr

PUNISHER (Vol. 6) #1-5 : L’ÎLE DES DAMNÉS

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5 mois après le dernier épisode du volume 5 (donc en août 2001 d’après la couverture), Marvel sort, cette fois-ci, une série « illimitée », toujours avec Garth Ennis et Steve Dillon, et toujours sous pavillon Marvel Knights. La mini-série précédente ayant, visiblement, répondu aux attentes de l’éditeur et des lecteurs.

J’aime beaucoup le titre du 1er épisode, « on prend les mêmes et on recommence ! », parce qu’en effet, on retrouve bien évidemment le Punisher, mais aussi l’inspecteur Soap, déjà descendu de son piédestal à cause de photo compromettante, qui devient alors l’indic du justicier (rôles inversés), et surtout le Russe. Car, même si Castle lui avait coupé la tête, une organisation militaire a récupéré tous les membres, l’a retapé, amélioré, mais pas sans conséquence physiques et hormonales (et c’est là qu’on retrouve l’humour iconoclaste de Garth Ennis). Et cette organisation lui a accordé une soirée pour assouvir sa vengeance envers le Punisher, avant de l’embarquer dans une mission dans le Pacifique.
Il s’avère que la vengeance n’a évidemment pas fonctionné, en partie grâce à Spider-Man (et aussi malgré lui). Et cela a beaucoup fâché Castle, qui s’en va suivre les traces du Russe sur Grand Nixon Island (repaire de mercenaires et autres psychopathes en tout genre), dirigé par le Général Kreigkopf, ancien de l’armée américaine, qui a échappé à la cour martiale grâce à la CIA.
Le plan du Général est de récupéré les missiles des essais nucléaires que comptaient faire les Français dans le Pacifique, afin de se débarrasser des politiques européens qui cherchent à mettre un terme à ses exactions.
Petit à petit, le Punisher va mettre l’île à feu et à sang, bien énerver le Général et faire marrer le Russe, jusqu’à détourner l’avion qui contient les missiles, afin de les lâcher sur Grand Nixon Island, et définitivement se débarrasser de tout cette bande de raclures (Russe inclus). Peut être son plus grand génocide.
L’arc se termine avec une visite de Castle en catimini à Washington, chez un grand ponte de l’Etat, afin de lui expliquer, avec toute la délicatesse qui le caractérise, qu’on ne le menace pas, même indirectement, sans impunité. Qui que ce soit.

Garth Ennis n’y va pas avec le dos de la cuillère et s’il reprend des ingrédients qu’il a déjà utilisés, il y a tout de même un ajustement. Cette fois-ci, ce n’est pas Daredevil qui subit l’amour que porte l’auteur envers les super-héros, c’est Spider-Man, dont la force proportionnelle d’une araignée va lui permettre de survivre aux coups du Russe (mais dans l’histoire, il a aussi deux autres fonctions, qui permettent de sauver le Punisher).
On parlait du Russe, et si Ennis le ramène, c’est pour mieux le modeler et apporter l’humour bien potache, et un vrai décalage encore plus important que dans le volume 5, par rapport au sérieux du justicier. Si son retour est complètement capillotracté (mais bon, on a connu pire chez Marvel), c’est tout de même au service du récit, et comme précisé, avec plusieurs fonctions au sein de l’histoire.
Soap est plus effacé, mais il y a de forte chance qui soit un fil rouge de la série, qu’il apparaisse de temps en temps et que son évolution personnelle (on le voit ici que ça démarre) avance petit à petit (tout permettant au Punisher d’avoir des infos).
Les militaires ne sont ici pas montrés sous leur meilleur jour, ils sont un peu caricaturaux, mais ça va avec le récit qui est tout en emphase. Ennis a travaillé quelques barbouzes sous-fifres pour cette histoire, afin de varier un peu.
Les essais nucléaires français dans le Pacifique sont très rapidement évoqués dans l’arc, dès les premières pages. J’ai cherché un peu, et visiblement, les derniers dateraient de 1996, mais début 2001, un rapport parlementaire évoquait les conséquence de ses essais (même si le monde n’avait pas attendu cela pour critiquer les Français). Je ne sais pas si Ennis ne les utilisent uniquement pour son récit, ou si c’est aussi l’occasion pour lui de participer au flot de critiques. A titre perso, j’estime cela justifié, et ce n’est pas comme si les comic books n’avaient jamais évoqué des événements contemporains à leur parution. Et dans le cas présent, c’est habilement fait.

Au dessin, comme précisé, c’est Steve Dillon encore qui s’y colle, toujours avec Jimmy Palmiotti à l’encrage. Et je me demande si ce n’est pas encore meilleur. Preacher est terminé et j’ai l’impression que le dessinateur apporte encore plus détails que dans la mini-série précédente. Et puis il est tout aussi à l’aise en milieu urbain, que dans une forêt vierge, ainsi que dans la pénombre d’un bureau. Là aussi, du bel ouvrage.

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Les couvertures de ces 5 épisodes :

PUNISHER (Vol. 6) #6 : CHACUN POUR SOI

Ayant tout perdu, argent, travail et famille, un homme a tué son ex-femme et ses enfants et erre en liberté au sein de New York, malgré sa photo en pleine page du journal. Il tue, aux yeux de tous, une serveuse de fast food… complètement perdu émotionnellement, ne se rendant même plus compte qu’il est l’auteur de ses meurtres, il se rend à la statue de la Liberté, où il menace une famille.
Frank Castle connait l’homme qui a tua sé propre famille. Il l’a sauvé pendant la guerre. Le Punisher sait qu’il sera jeté en pâture, étudié, critiqué … le justicier sait où son ancien Sergent s’est rendu. A la statue de la Liberté. Castle a une dette envers lui… qu’il quitte définitivement ce cauchemar.

C’est le premier one-shot de Garth Ennis sur le personnage, et je trouve qu’il est complètement en phase avec celui-ci. Castle a sa propre morale, sa propre justice, déformée toutes les deux, mais la manière dont l’écrit Ennis me parait logique pour le justicier. Il lui donne une certaine humanité, à l’instar de ce qu’il avait fait à la fin de la maxi-série. Après, on peut aussi dire que le récit aurait pu servir pour une personnage comme Wolverine.
J’ai l’impression également, que sans donner d’excuse au tueur, il profite de l’épisode pour critiquer la politique de Giulani, aux résultats probants sur la baisse de la criminalité à New York, mais qui serait une forme de poudre aux yeux pour Ennis, en ce qui concerne un manque d’actions sociales, potentielles causes de délinquance. Pour Ennis, le New York d’avant Giulani est toujours là.

Toujours Steve Dillon et Jimmy Palmiotti au dessin et l’encrage, et le côté taciturne du Punisher leur va à ravir. Et l’effet, à la fin, des quelques mots que cite Castle sont d’autant plus fort. Surtout avec la tête qu’il fait tout au long de l’épisode.

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PUNISHER (Vol. 6) #7 : NUFF SAID

En février 2002 (sur la couverture), Marvel lance l’opération « Nuff Said », pour laquelle tous (tous… tous ?) les comic books publiés ne contiendraient ni bulle, ni récitatif. Globalement, de mémoire, le résultat était plutôt aléatoire, avec des auteurs qui produisaient des contenus très intéressants et d’autres … hum … qui nous fournissaient une histoire anecdotique et sans saveur.
A titre perso, je suis plutôt fan de ce genre d’idées et d’exercices, surtout pour des séries à suivre, même si la qualité n’est évidemment pas toujours au rendez-vous.
Et pour ce Punisher, alors ? Qu’en est-il ?
Déjà, il s’avère qu’Ennis a quitté temporairement le navire avec l’épisode 6 (je ne sais pas vraiment pourquoi, mais il avait quand même plusieurs projets en route) et que Dillon allait le faire dans le prochain épisode. Par conséquent, c’est ce dernier qui écrit et dessine en solo ce « Nuff Saif », avec toujours Palmiotti à l’encrage.

Si ce one-shot est anecdotique et plutôt classique pour du Punisher (comme beaucoup de one-shots consacrés à ce personnage), il montre quand même que Dillon connait son métier et que le storytelling, il maîtrise. Quand je parlais de fluidité de lecture dès les premiers épisodes du volume 5, on peut constater avec ce numéro 7 qu’Ennis n’est pas seul responsable de cette réussite. Le récit ici, pas très compliqué et pas très dense non plus, il faut bien le dire, est clair et limpide. Dillon ne s’aide qu’avec deux béquilles (la une d’un journal et un papier griffonné), qui ne font pas artificiels pour une histoire dont la « morale » (très dure, plutôt pessimiste à mes yeux) se situe en marge des événements principaux, en quelques pages.

En bref, l’histoire est anecdotique, mais pas sans saveur.

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@Jim_Laine ou @Marko, qui qui gère le premier message ?
Ou c’est plus géré ?
(peu m’importe)

Oui, je suis un peu au taquet, tu fais bien de relancer…

Jim

J’ai l’impression que même ce que j’ai mis en février (ou une partie) n’est pas dans la liste.

C’est plus qu’une impression : bercé par les lectures des billets, je me suis laissé aller…

Jim

Merci en tout cas ! :slight_smile:

PUNISHER (Vol. 6) #8 : QUAND FRANK DORT

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Petite révolution avec cette épisode : pas de Garth Ennis (déjà absent dans l’épisode précédent, comme dit précédemment), ni même de Steve Dillon. Ron Zimmerman au scénario et Mike Lilly au dessin assurent une pige d’un épisode, pour une histoire qui aurait pu être publié quasiment n’importe quand. Je m’explique.

Avant un énième « nettoyage » du QG d’un grand ponte de la Mafia, Frank Castle entend un « Capone m’aurait donné le feu vert ». Cette réplique trotte dans son cerveau, comme une équation évidente : sans Capone, pas de Mafia et si pas de Mafia, sa famille ne sera pas tuée. Et la solution : remonter le temps, et tuer Capone. Il s’adresse donc à Nick Fury, qui s’adresse à Red Richards, et qui fait ce qu’il faut pour envoyer le Punisher à l’époque de la prohibition. Le justicier arrive à s’infiltrer dans l’organisation du mafieux, et à gagner sa confiance … jusqu’à un certain point, car Capone n’était pas arriver jusque là sans avoir été prudent. Cependant, le Punisher, très blessé, arrive à ses fins, et au moment de perdre la vie … son réveil sonne.

Connu surtout pour ses scénarios pour la télé, Ron Zimmerman produit ici son 1er épisode de comic book (ai-je l’impression). Il a le profil du renouveau voulu par Joe Quesada et Bill Jemas, qui veulent intégrer du sang neuf chez Marvel, et pas que issu du milieu du comic book. Il ne s’agit donc pas d’un épisode resté dans un tiroir et qui serait ressorti pour combler un trou dans la série. Même s’il en a bien l’apparence.
En tout cas, son style diffère complètement de celui d’Ennis, puisqu’on a ici beaucoup plus de matière à lire, notamment avec plus de dialogues entre le Punisher et les autres protagonistes (quasi inexistants avec l’Irlandais, qui use beaucoup plus du récitatif). Le personnage reste de toute façon violent et implacable, Zimmerman le respectant. Alors, évidemment, au départ, avec Red Richard (comment peut-il accepter cela ?), ou pendant le déroulé dans le passé, on se pose beaucoup de question sur la faisabilité et sur quel va être le twist… jusqu’à se dire que ce scénario n’est pas possible. ça fonctionne tout de même et ça donne l’originalité de voir Castle à l’époque de la prohibition.

Le style de Mike Lilly détonne également, en comparaison de celui de Steve Dillon. Les cases sont plus allongées et rectangulaires (en tout cas, elles me sembles plus petites), ce qui rend la visibilité bien moins claire dès qu’il y a beaucoup de détails, mais vu la période contée, c’est sûrement volontaire. L’ambiance est vraiment très sombre et l’encrage de Rodney Ramos me semble plus gras que celui de Jimmy Palmiotti. Après, cela reste tout de même lisible et maîtrisé, pour ce dessinateur qui n’avait fait que quelques piges avant ce numéro.

Rediff’ :

SPIDER-MAN CLASSIC #11 :

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l y a également eu une fournée d’inédits dans le tout dernier numéro de la revue Spider-Man Classic, mais le sommaire était nettement moins intéressant que celui du précédent (post ci-dessus). Au programme, les #330 à 333 de Amazing Spider-Man période David Michelinie et une sélection d’histoires courtes sur Venom.

Les Amazing forment deux diptyques : dans le premier (qui avait été écarté de Strange), Spidey fait équipe avec le Punisher (une alliance toujours fragile) pour stopper un important trafic de drogue et dans le second (publié dans Strange avec les retouches habituelles de l’époque), l’Araignée doit à la fois faire face à Venom et à Styx & Stone pendant que sa femme Mary Jane, alors actrice dans un soap, doit supporter l’harcèlement de son fan #1.

J’apprécie toujours autant l’énergie qui se dégage des pages de Erik Larsen. C’est vraiment très dynamique, avec un côté cartoony pas désagréable. Par contre, pendant sa longue prestation sur les aventures de Spider-Man, le scénariste David Michelinie a souvent fait du yoyo (il était capable du pire comme du meilleur) et cette fournée ne représente pas pour moi le haut du panier de sa production, avec des personnages secondaires horripilants et des dialogues souvent ridicules. Mais pas toujours…j’ai notamment aimé la discussion avec Flash Thompson, qui touche juste (Flash a pu être un vrai boulet par le passé mais il a aussi eu ses bons moments).

En bonus, il y a donc quatre histoires courtes qui forment un tout (des back-ups publiés dans les séries régulières et des annuals) et qui relatent les premiers jours de Eddie Brock en tant que Venom…et ce n’est pas non plus d’un grand niveau, répétitif, ennuyeux et médiocrement dessiné (Aaron Lopresti a fait de sacrés progrès depuis ces planches du début des années 90).

Rediff’ :

DAREDEVIL #183-184 :

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Alors qu’il avait quitté la série Daredevil au #166, le nom du scénariste Roger McKenzie réapparaît dans les crédits du #183. C’est parce que le diptyque formé par les #183 et 184 réutilise une histoire rejetée juste avant que Frank Miller prenne les commandes du titre, le sujet ayant visiblement été jugé trop sensible (la drogue et ses effets dévastateurs, principalement sur la jeunesse, le #183 s’ouvrant sur la vision difficile d’une écolière victime d’une overdose). Sans surprise, ce court arc avait été aussi écarté de Strange par Lug et Semic a attendu dix ans pour le publier dans un Strange Spécial Origines (avec en complément une courte histoire de DD joliment dessinée par Paul Smith, qui débute assez tristement avant de se terminer sur une lueur d’espoir).

De l’espoir, il n’y en a pas vraiment dans les #183 et 184 de Daredevil. L’enquête du justicier sur le trafic de drogue est compliquée par les méthodes expéditives du Punisher, évadé de prison grâce à l’aide d’un agent du gouvernement (qui aurait bien voulu effacer les traces de ce deal mais ça c’est retourné contre lui), et par les interventions du frère de la première victime, bien décidé à venger sa soeur. Miller et Janson traitent très efficacement des conséquences dramatiques d’actes criminels qui détruisent aussi bien des vies que des familles entières…et même si justice est rendue à la fin, la case qui voit le petit Billy s’éloigner vers une vie triste et des parents qui se déchirent est amère.

La première rencontre entre Daredevil et le Punisher se déroule comme on pouvait s’y attendre compte tenu des méthodes opposées des deux justiciers. DD n’arrive pas à empêcher le Punisher de battre un informateur et pour l’empêcher de s’enfuir, il ira jusqu’à utiliser une arme à feu pour blesser Castle, ce qui étonne de la part du héros mais la scène colle bien à l’ambiance glauque et désespérée du récit.

Frank Miller continue également de développer le subplot qui voit Heather Glenn aux prises avec le conseil d’administration de l’entreprise de feu son père. Heather ne veut pas que son héritage lui échappe mais elle se retrouve souvent seule et alors qu’elle demande de l’aide à Matt, il ne lui apporte pas un grand soutien et préfère lui faire une demande en mariage qui ne tombe pas vraiment au bon moment…

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Posts 500 et 667 pour les billets de Jim et Soyouz.

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Qu’il faudrait que je prenne à l’occasion : j’aimais bien cette revue.

Jim

J’ai pas parce qu’il y avait beaucoup de redite.
J’aurais dû.

Comme tous les vauriens.

Jim

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Ken Steacy :

Nic Klein :

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Et oui, ce n’est pas la taille qui compte !

Par contre, j’espère qu’il ne le range pas dans son holster ! Il risque de galèrer pour l’attraper !

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Joe Jusko - Painkiller Jane / Punisher