WOLVERINE - AU CŒUR DES TÉNÈBRES
Il n’est pas anodin que ce one-shot Ghost Rider/Wolverine/Punisher - Hearts Of Darkness, sorti en novembre (ou décembre, ça dépend des syndicats) 1991 aux Etats-Unis, commence par Ghost Rider dans son titre, comme nous pourrons le voir un peu plus loin.
En France, c’est en mars 1998 que Bethy sort l’édition concernée par la couverture ci-dessous, et il n’est pas anodin d’y voir que Wolverine (et qu’il soit en tête de titre) et le Punisher, même si je pense que ce dernier n’avait pas encore une notoriété en France.
Cela étant dit, en 1991, les trois personnages ont plutôt le vent en poupe. Wolverine, je pense qu’il n’est pas nécessaire de l’évoquer. Le Punisher allait voir sa troisième série régulière (PWZ) se lancer le trimestre suivant. Quant au Ghost Rider, Howard Mackie gère le personnage depuis 1 an et demi dans une nouvelle série. Le mode de l’anti-héros (ou du héros « borderline ») fonctionne à plein régime.
On peut également ajouter que l’auteur a déjà fait évoluer le mutant et l’esprit vengeur dans Marvel Comics Present, un peu moins d’un an plus tôt, pendant les Actes de Vengeance.
Donc, Blackheart, le rejeton de Mephisto, veut abattre son père, afin de se venger ou récupérer son libre arbitre (les raisons de sa motivation ne sont pas très clair).
On découvre donc Dan Ketch, dans une ville de la campagne américaine, cherchant un lieu pour dormi. Il trouve par hasard une table d’hôtes, tenue par une mère seule, accompagné de sa fille Lucy Deux pensionnaires s’y trouvent déjà : M. Logan du Nord, et M. Castle de l’Est, comme Ketch.
Il s’avère en fait, que les 3 « héros », on tout reçu une lettre leur indiquant de venir dans cette ville. C’est en fait Blackheart qui veut les recruter pour terrasser son père. Evidemment, ils refusent et fâché, le fiston s’en va enlever la petite Lucy et mettre en transe toute la ville. Evidemment, tout cela va se finir dans une dimension mystique, où Blackheart va se faire violenter par les 3 anges vengeurs. L’arrivée du paternel va remettre tout ça en ordre, satisfait de voir son fils partir dans des travers justifiant son éducation. Blackheart ne veut pas être comme son père, mais ses méthodes prouvent le contraire. Car « tel est son destin »…
Typiquement le genre de récit que je n’aimais pas particulièrement à l’époque (je ne sais plus si j’avais mis un avis), et ça ne s’est pas arrangé avec l’age. Donc, si je crois comprends l’idée de l’histoire, c’est qu’on a un fils tout puissant, qui se retourne contre son père, en cherchant surtout pas à lui ressembler (car il est tout ce qu’il déteste), mais ça fait finalement l’effet inverse. De la psychologie de comptoir dans toute sa splendeur, avec des personnages qui ont la finesse d’un Opinel pour expliquer tout ça. Que ça bastonne, ça, je peux le comprendre et le lire sans problème. Après, des perso comme Serval ou le Punisher fasse ce genre de combat, c’est un peu trop. ça peut « fonctionner » (cf. Ka-Zar versus Thanos), mais faut avoir une dose d’humour ou de recul. Là, point de tout ça, ça rente dedans, ça découpe, ça flingue, ça explose. Une histoire calibrée pour le Ghost Rider (comme semble le dire Mephisto en toute fin), mais associé à des perso plus urbain. Mackie fait pas vraiment preuve d’une grande finesse.
Cela dit, le début, avec les retrouvailles entre Frank et Logan, est plutôt bien fait et rigolo.
Le dessin est assuré par un John Romita Jr plutôt en forme. L’histoire se situe entre son Daredevil avec Nocenti (la représentation de Mephisto ne laisse pas de place au doute) et donc son Punisher War Zone, comme je le précisais plus haut.
Même si l’histoire n’a pas grand intérêt, avec un vilain, Blackheart, pas des plus charismatiques ni des plus esthétiques, JR² est généreux dans ses planches, donne beaucoup d’énergie (il y a une double page avec le Ghost Rider … elle envoie du bois), et même les débuts, qui sont plutôt calme et qui joue plus sur l’échange (la scène de présentation de M. Logan et de M. Castle ), si ce n’est que, comme d’habitude, il ne sait pas dessiner les têtes d’enfants.
A noter que l’édition de Bethy offre un bon dossier sur John Romita Hr, signé par Jean-Paul Jennequin.
Il parait qu’il y a une suite, Ghost Rider/Wolverine/Punisher: The Dark Design, mais ceci est une autre histoire, que je ne vous conterai pas…