Daté de mars 1985, l’one-shot Wonder Man jette un coup de projecteur sur Simon Williams, membre des Vengeurs et personnage somme toute secondaire de l’univers Marvel.
Sous une couverture magnifique de Bill Sienkiewicz, le récit est écrit par David Michelinie, qui a animé le personnage dans la série Avengers, et illustré par Kerry Gammill avec le talent qu’on lui connaît. Hélas, l’encrage est assuré par Vince Colletta, et on perd en puissance et en modelé (même si force est de reconnaître qu’il n’accomplit pas ici l’un de ses travaux de sape et de gommage que l’on a souvent vus ailleurs.
Tout commence alors que Simon, apprenti acteur, se fait virer d’un plateau de tournage à cause de ses yeux rouges. Il a beau expliquer qu’il peut contrôler cet effet, l’équipe de tournage refuse de refaire des prises (« trop cher, coco »), et le voilà au chômage.
C’est l’occasion pour le lecteur d’apprendre que Simon maîtrise suffisamment son énergie pour ne pas la laisser apparaître dans ses yeux. Voilà une variation de pouvoir qui sera par la suite exploitée dans le cadre de la série mensuelle Wonder Man écrite par Gerard Jones. L’épisode de Michelinie ouvre d’ailleurs plusieurs pistes concernant les capacités (et leurs limites) du héros.
Trouvant refuge au Manoir des Vengeurs, le héros croise le chemin du nouvel Ant-Man, un personnage que Michelinie a contribué à créer et à imposer dans l’univers Marvel, puis part se défouler dans la salle d’entraînement.
Sous son identité civile de Scott Lang, le héros microscopique conseille à Simon de se présenter chez CordCo Incorporated, afin de postuler à un emploi que seul un être aux capacités hors-normes peut occuper.
Le héros se présente donc, fait la connaissance de Cal Oakly, le directeur qui lui explique que l’entreprise explore des champs d’expérimentation nouveaux (comme l’observation de dimensions voisines), et de Dulcy Kimble, cheffe des opérations de terrain. Tout le monde s’accorde pour dire qu’il est parfait pour le job, quand une expérience dérape : un portail dimensionnel s’ouvre et une armée de gnomes débarque !
Bien entendu, Simon se lance dans la bagarre. Il se rend rapidement compte, et le lecteur avec lui, que l’équipe de CordCo se débrouille très bien sans lui : ces gens sont visiblement formés à réagir face à l’inattendu.
Simon fait de son mieux, sauve le chien du vigile de l’entrée, contient les forces d’invasion. Sur ordre de Dulcy, il parvient à débrancher la machine, non sans avoir défoncé un mur pour cela.
Après avoir sauvé l’entreprise, Simon est tout de même hanté par le doute. Il s’entretient avec le vigile, qui lui remonte le moral, et reprend son nouveau poste. Quelques jours plus tard, le savant explorant les dimensions rebranche son appareil… pour des résultats comparables.
Avec Dulcy et les autres, Simon se prépare à agir quand il doit répondre à un appel émanant des Vengeurs. Il s’agit du Sandman, super-vilain et adversaire de Spider-Man. Atteint d’un cancer et mourant, il menace de libérer des radiations sur l’Amérique dans l’espoir de guérir. Le caractère invulnérable de Wonder Man fait de lui le seul Vengeur susceptible d’entrer en contact avec lui.
C’est sans doute l’un de ces récits qui ont contribué à repositionner le personnage de l’Homme-Sable et à le rapprocher du monde des Vengeurs (et des héros en général). J’avais toujours trouvé cette « rédemption » un peu artificielle, mais visiblement, il me manquait des éléments.
Le combat est musclé, et plutôt bien mis en scène, et Wonder Man parvient à sauver le criminel. Il est salué par ses équipiers, puis s’empresse de retourner cher CordCo, où il a laissé les dirigeants dans une certaine panade.
Là, il découvre que Dulcy a résolu le problème et ramené Cal dans son monde. Wonder Man présente ses excuses pour son absence, et son éphémère patron le rassure. Cependant, l’entreprise a besoin d’un héros à temps plein, et doit mettre un terme au contrat.