A HISTORY OF VIOLENCE (David Cronenberg)

Drame/thriller
Long métrage américain/canadien/allemand
Réalisé par David Cronenberg
Scénarisé par Josh Olson d’après la bande dessinée de John Wagner et Vince Locke
Avec Viggo Mortensen, Maria Bello, Ed Harris, William Hurt…
Année de production : 2005

Patron d’un petit restaurant, Tom Stall mène une vie tranquille dans une petite ville de l’Indiana, aux côtés de sa femme Edie et de ses enfants Jack et Sarah. Un soir, tout bascule lorsque deux criminels pénètrent dans son établissement pour voler la caisse sans laisser de témoins. Au moment où les choses se mettent à déraper, Tom s’empare de l’arme d’un des tueurs pour les abattre froidement, sous les regards médusés de ses clients. Tom devient un héros local…mais il se serait bien placé de cette publicité lorsqu’un mafieux défiguré entre un jour dans son restaurant en l’appelant par un autre prénom…un prénom surgi du passé…

A History of Violence est la seule adaptation de comic-book réalisée par David Cronenberg. Il s’agit à l’origine d’un album de plus de 280 pages écrit par John Wagner et dessiné par Vince Locke, publié par DC Comics dans l’éphémère label Paradox Press en 1997 avant des rééditions sous la bannière Vertigo (Delcourt s’est chargé de la V.F.). Pour l’adaptation à l’écran, Cronenberg et son scénariste Josh Olson ont pris pas mal de libertés : en gros, le premier acte est le même, avant que le reste de l’histoire prenne une autre direction qui ne s’éloigne en fait pas tant que ça des thèmes habituels du réalisateur canadien.

À travers les bouleversements vécus par la famille Stall, Cronenberg développe une réflexion sur la violence refoulée et ses effets sur les corps lorsqu’elle se déchaîne. Stall est vu comme une figure héroïque par sa communauté mais la caméra s’attarde aussi sur les conséquences de ses actes et ce n’est pas beau à voir. Cronenberg ne glorifie pas son personnage principal qui semble lui aussi touché profondément par ce qu’il vient de faire. La violence peut être aussi sexuelle et elle laisse des traces indélébiles au sein d’un couple qui pensait se connaître parfaitement.

Après une ouverture glaçante, David Cronenberg déroule un implacable suspense, aux terribles éclairs de violence, à la tension palpable jusque dans les dernières minutes et ce plan final déchirant. Une ultime scène qui se passe de mots et qui fonctionne parfaitement grâce aux excellents acteurs qui composent cette petite famille, Viggo Mortensen, Maria Bello et les jeunes Ashton Holmes et Heidi Hayes. Ed Harris et William Hurt livrent aussi des compositions solides en figures inquiétantes du passé de Tom Stall.

Le mot violence revient souvent car il symbolise une partie de la vie de Tom qu’il voulait par dessus tout oublier. Mais il y a des moments où on ne peut pas échapper au fil de sa propre histoire…

1 « J'aime »

J’adore ce film.

Faudrait que je relise la BD un jour. Je ne l’ai lue qu’une seule fois à sa sortie donc je n’ai plus tous les détails en tête…mais je me rappelle avoir préféré le film à l’époque…

La couverture de la bande dessinée :

Et petit extrait :

Si j’ai beaucoup aimé le film, j’ai trouvé la bd plus forte encore. Dans mon top 10, assurément.
Et s’il existe pas mal de différence, je suis bien curieux de savoir pourquoi ? Trop violent, gore, peut-être ?
Je dis ça parce qu’il y a quelques trucs dans la bd qu’on pourrait qualifier de Cronenbergiens je pense. Notamment dans le rapport au corps, aux meurtrissures, à la souffrance.

Me donne envie de revoir le film.

Je crois que le scénariste (et pas que lui, il se dit que Cronenberg aurait retravaillé le script sans être crédité) voulait mettre encore plus l’accent sur d’autres éléments, comme la famille par exemple (ce qui explique notamment que Richie est ici le frère de Tom, pas comme dans la BD)…

Ah ok, je te remercie.