À LA POURSUITE DE DEMAIN (Brad Bird)

Pourtant toutes ces réponses sont dans le films et je dirais dans une scène, celle dans la tour Eiffel.

Par qui ? Par Eiffel, Vernes, Tesla et Edison
Pourquoi ? Tenter de batir un monde basé sur le progrès scientifique sans être dépendant de la politique.
Comment ? En regroupant les scientifiques, rêveur, visionnaires etc etc dans une dimension parallèle découvert par les fondateurs.

Pour ma part rien n’est effleuré dans le film mais (à l’instar de Mad Max tiens) c’est un film qui ne surligne jamais au stylo gras les éléments qui composent son histoire et son univers. Tout est dit, tout est montré.

Y a deux choses qui sont quand même évoquées sans être creusées. D’une part le pourquoi de l’effondrement du système de l’autre monde (ok, ça a merdé, et les bonnes intentions ont cédé la place à une désillusion qui tourne à la dictature…) et ça, au final, c’est pas étonnant, puisque ce « monde de demain », c’est jamais qu’un parc d’attraction, un attrape-gogo, une pub anonyme qui s’adresse à tout le monde (voir le paradoxe énoncé plus haut, à savoir que Disney parvient à nous vendre une image peu reluisante de Disney tout en nous faisant rêver). Et d’autre part, que les parents sont quand même éminemment absents. Le père Newton n’a pas l’air de bien s’inquiéter de la disparition de sa fille, de même qu’il est induit que Frank passe sa vie dans l’autre monde, sans que son absence et son retour ne pose problème. Alors on peut y voir la matérialisation du caractère superficiel de l’imagerie Disney, ainsi que l’inadaptation des rêveurs à un monde fondé sur la logique comptable.
Même si j’ai beaucoup aimé le film, je reste quand même sur la constatation qu’il y a un décalage entre ce qui est dit et ce qui est fait. Soit c’est de l’hypocrisie, soit c’est de la subversion. Mon cœur balance pour la seconde solution, mais ne suis-je pas trop optimiste ?

Jim

[quote=« Lord-of-babylon »]

Pourtant toutes ces réponses sont dans le films et je dirais dans une scène, celle dans la tour Eiffel.

Par qui ? Par Eiffel, Vernes, Tesla et Edison
Pourquoi ? Tenter de batir un monde basé sur le progrès scientifique sans être dépendant de la politique.
Comment ? En regroupant les scientifiques, rêveur, visionnaires etc etc dans une dimension parallèle découvert par les fondateurs.

Pour ma part rien n’est effleuré dans le film mais (à l’instar de Mad Max tiens) c’est un film qui ne surligne jamais au stylo gras les éléments qui composent son histoire et son univers. Tout est dit, tout est montré.[/quote]

OK, je vois ce que tu veux dire, notamment parce que j’ai vu A la recherche de demain juste après Mad Max. :wink:
Mais je ne suis pas d’accord. :smiley:

Déjà, OK pour les quatre fondateurs, OK pour le principe, mais tout ça est évacué beaucoup trop rapidement. Le souci de cette scène est que tout ça n’est dit qu’en passant : le principal intérêt, l’information principale de cette scène est la découverte de la fusée steampunk (ce qui est plutôt cool, d’ailleurs). Or, Clooney balance au passage, pour justifier la fusée steampunk, l’information sur les quatre fondateurs et la façon dont ils ont découvert l’autre monde, mais c’est super-super rapide.
A la différence de Mad Max, qui évoque plein de petits éléments super-cool, les principes mêmes de cet univers et les grandes questions sont clairement évoqués et il y a des réponses. Le préambule justifie le monde post-apocalyptique, l’organisation sociale/religieuse est aussi évoquée et on comprend facilement. Le reste, c’est le fun de creuser, mais je n’ai pas ressenti de « manque », d’incompréhension.

Dans A la recherche de demain, au fond, on ne sait pas quel est cet autre monde ; comment ils ont réussi à y aller ; pourquoi, fondamentalement, les quatre ont décidé qu’ils ne pouvaient pas vraiment développer leurs inventions dans le monde normal (alors que les quatre scientifiques évoqués ont eu du succès et ont changé le monde : ce ne sont pas quatre anonymes dont on n’a jamais entendu parler et qui auraient été frustrés par notre monde) ; quels sont les critères précis de sélection ; pourquoi cet autre monde a chuté dans ce qui semble une déprime très grisâtre.

Bref, j’ai été frustré car, à la différence de Mad Max, les grandes questions ne trouvent pas de réponses claires et satisfaisantes.

Vu enfin hier, et j’ai beaucoup aimé, c’est proche de ce que pouvait faire Spielberg il y a quelques années.

Vraiment Brad Bird confirme comme l’un des réal que j’aime le plus à l’heure actuel, c’est très très sympa.

J’ai eu l’impression de retrouvé mon âme d’enfant quand tu penses que tout est possible que le monde est devant toi attendant que tu le saisisse.

Top je vous dit.

[quote=« KabFC »]Vu enfin hier, et j’ai beaucoup aimé, c’est proche de ce que pouvait faire Spielberg il y a quelques années.

[/quote]

yep, je me suis fait la même remarque, ça ressemble à du Spielby à l’époque où il croyait encore que l’humanité pouvait s’en sortir !

Je ne me souviens que l’un d’entre vous l’ait évoqué (si c’est le cas, je m’en excuse), mais Christophe Gans a trouvé que le film lui vendait la Scientologie* … (bon, moins, je n’y connais rien en Scientologie)

[size=85]* voir interview dans le Charlie Hebdo de la semaine dernière.[/size]

J’y connais rien en scientologie, mais si le message de cette secte, c’est essayer de voir le monde sous un meilleur jour et tenter de l’améliorer, leur message me plait beaucoup.

C’est un peu le message de toutes les sectes non ? Sauf qu’il y a toujours un « mais » ( au mieux, il y en a souvent plusieurs :mrgreen: )

[quote=« soyouz »]Je ne me souviens que l’un d’entre vous l’ait évoqué (si c’est le cas, je m’en excuse), mais Christophe Gans a trouvé que le film lui vendait la Scientologie* … (bon, moins, je n’y connais rien en Scientologie)

[size=85]* voir interview dans le Charlie Hebdo de la semaine dernière.[/size][/quote]

Tu sais me dire lequel ( en décrivant la Une ? ) ma mère les reçoit chaque semaine donc ça m’aiderait à directement chopper le bon , merci.

« casser les burnes, bourrez les urnes » !

:mrgreen:

[quote=« soyouz »]Je ne me souviens que l’un d’entre vous l’ait évoqué (si c’est le cas, je m’en excuse), mais Christophe Gans a trouvé que le film lui vendait la Scientologie* … (bon, moins, je n’y connais rien en Scientologie)

[size=85]* voir interview dans le Charlie Hebdo de la semaine dernière.[/size][/quote]

Je viens de la relire. La mention fait une ligne et demi, Gans ne développe pas. C’est dommage, parce que je suis un peu nul en scientologie et je n’arrive pas tellement à déterminer les aspects et les détails qui lui font dire cela.
En revanche, tout le discours de l’élite sélectionnée pour changer (améliorer) le monde dans le plus grand secret, outre que ça me semble anti-démocratique au possible (même si altruiste et tout et tout), ça me fait penser à du Ayn Rand light, du Ayn Rand pour les palais sensibles. Bon, les Américains ont tellement assimilé Ayn Rand et sa phobie du projet collectif, par essence dictatorial, que pour eux, ça passe comme une lettre à la poste, mais pour moi, Français inspiré par les modèles mutualistes, je dois avouer que la pilule est un peu rugueuse.
Ça m’évoque grosso modo les délires élitistes d’Atlas Shrugged, avec les riches, les savants et les puissants qui se rassemblent sur une montagne pour réfléchir à comment changer le monde. Loin de la plèbe, cette masse grouillante et veule qui vit au crochet de ce qui savent et qui font.
Si en plus l’élite est recrutée par des robots (qui, pour développés et complexes qu’ils soient, ne font qu’appliquer un programme, donc une grille de lecture), ça prive même le peuple de la possibilité d’élire ses « représentants ». Le principe même du Léviathan hobbesien est nié, ce qui est un comble.
Alors ouais, j’aime beaucoup À la poursuite de demain, ça tape précisément sur un imaginaire que j’adore, et ça a le bon goût de jouer la mise en abyme en disant « ce que tu vois, c’est une pub obsolète », mais quand même, la sauce dans laquelle ça baigne est un peu agressive pour mon palais d’Européen.

Après, pour revenir à Christophe Gans et à ce qu’il dit dans Charlie Hebdo, j’ai beaucoup été intéressé par son regard sur la consommation publique du cinéma et la consommation privée (« intime », dit-il), de la télévision. Il en tire des conclusions concernant les réticences et les craintes des producteurs et des distributeurs, mais je rajouterais une autre piste, pour ma part : la consommation de la télévision autorise à regarder des choses plus ambitieuses et plus engagées justement parce qu’on ne regarde pas en groupe. Donc on n’a personne qui va nous voir en train de voir quelque chose.
Alors qu’au cinéma, des gens peuvent nous voir en train d’aller voir un film qui fait polémique, par exemple. Et comme nous sommes dans le monde de l’image omniprésente, et donc du regard omniprésent, on a plus de pudeurs à « s’engager » en allant voir tel ou tel long métrage polémique.
Une certaine forme de lâcheté, afin de ne pas perturber le collectif.

Jim

[quote=« Geoffrey Le Magnifique »]

[quote=« Jim Lainé »]

qui vend l’hypocrisie de Disney en la faisant passer pour des lendemains qui chantent,
Avec une touche d’Ayn Rand light.

Pourtant, l’objectivisme semble bien être le véritable antagoniste du film. Objectivisme qui se casse la gueule , suffit de voir l’état visuel de Tomorrowland quand Clooney y revient. Et comme au ciné, les infos devraient logiquement passer par l’image…[/quote]

Oui, c’est un échec, et ce pour deux raisons :

  • d’une part, c’était une pub, un attrape-gogo, et le rêve ne doit pas être une pub. D’où sanction.
  • d’autre part parce que le rêve a été trahi par un personnage qui a confisqué le pouvoir, sapé les forces vives, bref, trahi l’élite et renoncé à l’espoir.

Ce qui est frappant, et presque désolant (mais ça son côté watchmenien : « rien ne finit jamais »), c’est que les deux héros remontent l’affaire en refaisant le même parcours : définition du plan, formation des recruteurs, rassemblement des recrues…
Et là, on est en droit de poser la question. Vont-ils réussir ? Ou ne risquent-ils pas de reproduire les mêmes erreurs, les mêmes échecs, les mêmes trahisons ?
Quoi qu’il en soit, il n’y a pas la volonté de changer la donne. De proposer une pensée latérale. De couper le nœud gordien. Pas de volonté de former des recruteurs humains, par exemple. Pas de volonté d’élargir le cheptel et de redéfinir « l’élite », non plus (quoique là, éventuellement, on pourrait peut-être le supposer).
Le système n’a pas fonctionné. Ils décident de le réparer, pas d’en changer. Qu’ont-ils appris ?

Jim

[quote=« Jim Lainé »]
Après, pour revenir à Christophe Gans et à ce qu’il dit dans Charlie Hebdo, j’ai beaucoup été intéressé par son regard sur la consommation publique du cinéma et la consommation privée (« intime », dit-il), de la télévision. Il en tire des conclusions concernant les réticences et les craintes des producteurs et des distributeurs, [/quote]

Oui, c’est ce qu’il y a de plus intéressant dans l’interview !

[quote=« Jim Lainé »]
mais je rajouterais une autre piste, pour ma part : la consommation de la télévision autorise à regarder des choses plus ambitieuses et plus engagées justement parce qu’on ne regarde pas en groupe. Donc on n’a personne qui va nous voir en train de voir quelque chose.
Alors qu’au cinéma, des gens peuvent nous voir en train d’aller voir un film qui fait polémique, par exemple. Et comme nous sommes dans le monde de l’image omniprésente, et donc du regard omniprésent, on a plus de pudeurs à « s’engager » en allant voir tel ou tel long métrage polémique.
Une certaine forme de lâcheté, afin de ne pas perturber le collectif.

Jim[/quote]

Ce n’est pas ce qu’il dit ? Parce que je l’ai lu cet argument (ou alors, j’ai lu ça ailleurs)

[quote=« soyouz »]
Ce n’est pas ce qu’il dit ? Parce que je l’ai lu cet argument (ou alors, j’ai lu ça ailleurs)[/quote]

En fait, il dit que les distributeurs ne veulent pas que quelqu’un fasse quelque chose d’irréparable s’il est confronté à un récit qui touche un sujet sensible, grosso modo. Parce qu’ils auraient peur que cela crée du désordre public (donc autant qu’il voie ça à la télé, chez lui). Et du coup, que la consommation de trucs exigeants s’effectue confortablement chez soi, pas à l’extérieur en groupe.
C’est son usage du mot « confort » qui me fait réagir. Il ne le dit pas texto (donc peut-être le pense-t-il, ou peut-être est-ce moi qui extrapole), mais il fait la comparaison avec la consommation du porno chez soi, et il dit que les trucs transgressifs sont consommés confortablement chez soi. Cela dit, jamais il ne dit texto que c’est une forme de lâcheté, c’est moi qui vais dans ce sens.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]Cela dit, jamais il ne dit texto que c’est une forme de lâcheté, c’est moi qui vais dans ce sens.

Jim[/quote]

Oui, pour moi, dans « ton autre piste », il n’y a que ça de différent par rapport à ce qu’il dit !

[quote=« soyouz »]

que c’est une forme de lâcheté, c’est moi qui vais dans ce sens.

Jim

Oui, pour moi, dans « ton autre piste », il n’y a que ça de différent par rapport à ce qu’il dit ![/quote]

Pas seulement.
Mais je suis d’accord que c’est complémentaire, que c’est un même paysage sous deux angles différents.
Quand il parle de boycott et d’interdiction, il parle de l’attitude des distributeurs. En fait, il n’évoque pas tellement le comportement du public. Il ne parle pas du fait que le public bouderait ou irait en masse. D’ailleurs, rien n’indique dans son texte ce qu’il pense de ce point précis.
Alors que moi, je me dis que le public bouderait, justement à cause du regard des autres, à cause du fait que le cinéma est dans l’espace public. Et que l’aseptie de cet espace public est en partie dû au fait que l’individu ne s’y engage plus, ou moins.
Disons que moi, j’évoque (peut-être à tort, remarque) la responsabilité du public. Il me semble un petit peu facile de n’évoquer que les distributeurs. Dans un monde de l’offre et de la demande, si le marché change, les deux ont leur part de responsabilité, je crois.
Après, je suis très intéressé par l’idée que les choses « qui stimulent l’intellect » désertent le cinéma* (espace public) pour aller à la télévision (espace privé). Moi, je veux bien, mais j’ai du mal à imaginer la pensée consensuelle de TF1 comme un moteur pour la création de fictions exigeantes touchant de sujets d’aujourd’hui.
Mais bon, là aussi, peut-être ai-je tort.

Jim

  • Je ne suis d’ailleurs pas tout à fait d’accord avec Gans quand il parle du cinéma américain comme un énorme parc d’attractions. Je veux dire, pour ne parler que de films qui n’ont pas mis la critique d’accord, Démineurs, Zero Dark Thirty ou American Sniper remuent des sujets que, pour ma part, je trouve stimulants. Quoi qu’on pense des films.

C’est marrant, parce qu’en le lisant, pour moi, le public était également responsable, notamment quand il évoque la consommation de porno. Alors peut être que je l’ai mal compris ou surinterprété, mais je l’ai lu comme tu l’as décris (excepté le côté « lâche » de la part du public, évidemment !)

En lisant, je me suis dit que la partie « porno », c’était pour bien marqué l’aspect transgression. Le porno est transgressif par nature, et à de multiples niveaux. Mais sa consommation en privé a montré qu’il y avait un marché pour des fictions plus engagées, on va dire.
De là, il développe un discours sur les producteurs et les distributeurs. En gros, sur les émetteurs, pas tellement sur les récepteurs. Moi (comme souvent) c’est les récepteurs qui m’intéressent.

Là où j’ai du mal à appréhender ce qui me semble être un paradoxe, c’est que la télé met de l’argent dans un cinéma familial et consensuel, et dans des fictions ni familiales ni consensuelles. Mis à part le problème de l’éventuel trouble à l’ordre public que pourrait générer un film ni familial ni consensuel, j’ai du mal à comprendre cette schizophrénie.
Mais je comprends fort bien le côté « soupape de décompression » du cinéma, et effectivement, des images consommées sans contrôle en privé pourraient à leur tour créer du trouble à l’ordre public.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]

Là où j’ai du mal à appréhender ce qui me semble être un paradoxe, c’est que la télé met de l’argent dans un cinéma familial et consensuel, et dans des fictions ni familiales ni consensuelles. Mis à part le problème de l’éventuel trouble à l’ordre public que pourrait générer un film ni familial ni consensuel, j’ai du mal à comprendre cette schizophrénie.[/quote]

Oui, de même ! J’ai trouvé ça bizarre (ça ne reflète pas l’image que je fais de la télé française, mais ce n’est peut être pas l’avis le plus subjectif), un peu trop sympa envers la télé, et comme toi, j’ai du mal à voir TF1 aller dans ce sens (Camping paradis ??? Mimi Mathy ???)

[quote=« Jim Lainé »]

que c’est une forme de lâcheté, c’est moi qui vais dans ce sens.

Jim

Oui, pour moi, dans « ton autre piste », il n’y a que ça de différent par rapport à ce qu’il dit !

Pas seulement.
Mais je suis d’accord que c’est complémentaire, que c’est un même paysage sous deux angles différents.
Quand il parle de boycott et d’interdiction, il parle de l’attitude des distributeurs. En fait, il n’évoque pas tellement le comportement du public. Il ne parle pas du fait que le public bouderait ou irait en masse. D’ailleurs, rien n’indique dans son texte ce qu’il pense de ce point précis.
Alors que moi, je me dis que le public bouderait, justement à cause du regard des autres, à cause du fait que le cinéma est dans l’espace public. Et que l’aseptie de cet espace public est en partie dû au fait que l’individu ne s’y engage plus, ou moins.
Disons que moi, j’évoque (peut-être à tort, remarque) la responsabilité du public. Il me semble un petit peu facile de n’évoquer que les distributeurs. Dans un monde de l’offre et de la demande, si le marché change, les deux ont leur part de responsabilité, je crois.[/quote]

Je crois qu’on a eu quelques illustrations ces dernières années de ces « torts partagés », à l’image de l’exploitation en France du film belge Au nom du fils de Vincent Lannoo, qui a eu du mal à être distribué dans notre pays de part son thème et sans doute aussi à cause de la pression d’une frange de consommateurs conservateurs. C’est révélateur.