ABRAHAM LINCOLN : CHASSEUR DE VAMPIRES (Timur Bekmanbetov)

Abraham Lincoln, élevé au Bunyania… ~____^

Tori.

Hahahaha

Jim

Si c’est aussi nanar que le laisse supposer la BA, j’irai le voir .

Un peu comme les Asiatiques savent le faire oui. J’ai été assez décontenancé par certains trucs, encore plus dans le deuxième film d’ailleurs. Mais certaines séquences sont vraiment top, et au final, je trouve ça très sympa… mais atypique. Après, j’ai toujours trouvé dommage que les deux premiers films n’approfondissent pas plus certains perso (comme l’ours ou la chouette, les métamorphes). En tous cas, ce sont des films assez riches :slight_smile:

Fort de ces deux films et de Wanted, le réalisateur m’a plutôt convaincu et j’attends vraiment cet Abraham Lincoln :smiley:

La nouvelle bande-annonce :

[quote=« Zeid »]
Un peu comme les Asiatiques savent le faire oui. J’ai été assez décontenancé par certains trucs, encore plus dans le deuxième film d’ailleurs. Mais certaines séquences sont vraiment top, et au final, je trouve ça très sympa… mais atypique. Après, j’ai toujours trouvé dommage que les deux premiers films n’approfondissent pas plus certains perso (comme l’ours ou la chouette, les métamorphes). En tous cas, ce sont des films assez riches :slight_smile:
Fort de ces deux films et de Wanted, le réalisateur m’a plutôt convaincu et j’attends vraiment cet Abraham Lincoln :smiley:[/quote]

Le film ne m’a pas marqué , mais alors pas du tout . Je pense que c’ est pour ça , que je n’ ai même pas cherché à voir le second opus . C’ est peut-être trop atypique pour moi .

Par contre , " Lincoln " me tente bien .

Extrait :

Après Transmorphers et Almighty Thor, le prochain mockbuster des spécialistes du genre, The Asylum : Abraham Lincoln vs Zombies !

Nouvel extrait :

J’ai été voir la bestiole hier soir. Bon, comment dire…

Sur le papier, je vois le pourquoi du comment. Abraham Linlcoln, qui s’est battu pour l’émancipation des esclaves, se bat également pour une autre forme de libération, celle des humains face aux vampires. Un des pères de la nation américaine qui empêche le pays de devenir une nation de vampire, ça a de la gueule. Encore une fois, sur le papier.

Après, vient la réalisation. Et là, c’est un peu le drame.

Soyons honnête. Ce n’est pas mal fait. C’est juste complétement à coté de la plaque. Les scènes d’action sont toutes complétement over the top, avec du numérique partout, ce qui ne contribuent vraiment pas à se mettre dans l’ambiance XIX ème du récit. La réal est tellement moderne, avec tellement d’effet d’esbrouffe, que ça tue toute possibilité de se projeter dans l’univers dépeint. Alors, ça a un peu d’utilité au début du film, lorsque Lincoln est un jeune chasseur de vampire fougueux et que l’énergie foutraque de la réal se confond avec le désir de vengeance obsessionnelle du jeune Abe. Le rythme se calme énormément lorsqu’on arrive à la période Président. Le Lincoln vieillissant est plus mature, plus sage et la caméra se met au diapason. Jusqu’au climax obligé, hélas, où les travers de Bekmanbetov reviennent au galop avec cette séquence du train, un sommet du too much que le réal s’est plu à dérouler pendant une bonne moitié du film, avec incrustations numériques et ralentis débiles à gogo. Si encore cela avait été fait sur le ton de l’humour, pourquoi pas, mais ça se prend horriblement au sérieux qui plus est. Une forme pas du tout en adéquation avec le fond donc.

Qui plus est, l’acteur principal est assez fadasse et Rufus Sewell en fait des caisses dans son rôle de vilain, ce qui ne rend vraiment pas justice à son talent. Bref, rien qui ne grandira les gens qui ont participé à ce film.

Je ressors du cinéma, et je dois dire que mon avis est aux antipodes de celui de l’archer vert ! Séduit par le concept, j’ai été plus que comblé par ce film. Tout m’a semblé très bon: scénario, rythme, action, photo, musique, et acteurs très crédibles dans leur personnage… pour ma part, j’ai d’ailleurs trouvé Rufus SEWELL très très bon dans son rôle de bad guy. L’ensemble passe très bien, très vite, et s’avère vraiment passionnant de bout en bout.

D’ailleurs, mon frère, qui n’est pas forcément client de ce genre de film, a lui aussi adoré :slight_smile:

[size=85]Comme quoi, tous les goûts sont sous la toiture :smiley:[/size]

Je viens de voir le film, et c’est pas désagréable du tout.
C’est pas grandiose non plus.

J’ai trouvé le rythme un peu déconcertant. Rien n’est précipité, le scénario pose les choses sans s’attarder et sans précipiter, et pourtant, quand on rentre dans le vif de l’action, on a un sentiment étrange d’avoir un peu trop patienté. Un peu trop patienté pour voir le conflit s’organiser, un peu trop patienté pour voir la version adulte du héros… Et pourtant, à y réfléchir, je ne vois pas ce qui pourrait être bougé pour ménager une meilleure place à certains éléments. Alors est-ce un manque de charisme des personnages ? Voire des acteurs ?

Les batailles en tout-numérique sont certes un peu too much, mais, ma foi, elles permettent quand même de bonnes scènes d’action post-matrixienne, réjouissante si l’on se contente du plaisir des yeux.
Reste un montage un peu sec, pas fluide (le duel final dans les flammes est assez pauvre et sans âme), voire parfois difficile à suivre. Des ralentis jamais nécessaires (sauf à considérer que ralentir le mouvement repose les yeux) viennent encombrer les images, et les personnages s’agitent dans des scènes d’action sans réel impact émotionnel.

La parabole vampirique pour parler du racisme et de la ségrégation est intéressant. Un peu caricatural (ah, l’orgie type « le repas est servi »…) et un peu lourdement traité, mais ça reste intéressant dans le registre de la confrontation entre la réalité historique et la fiction. Mais là encore, il semble manquer un truc… Un peu comme les scènes de guerre, qui sont survolées. Serait-ce ça, le souci du film, malgré la présence du romancier au poste de scénariste ? Le survol ?
Le générique de fin, en revanche, formidable et très esthétique, en impose beaucoup plus sur le thème de l’Amérique construite dans le sang. D’une certaine manière, ça parle plus efficacement du sujet que pas mal de scènes du film proprement dit.

Reste des acteurs à peu près sympas, et la présence de Rufus Sewell (je ne m’étais pas assez intéressé au film avant, et j’ai découvert sa présence en le regardant…), qui est toujours un prétexte à me réjouir, pour ma part, m’a convaincu. Je l’ai trouvé plus cabotin dans d’autres films, et là, il est inquiétant et séducteur comme il faut.

C’est du bon film pop-corn. Propre, sans génie, techniquement trop moderne et donc promis à une vieillesse prématurée. En salle, ça vaut un tarif du matin.

Jim

On parlait de Bekmambetov à l’occasion de son imminente invasion d’écureuil mangeurs de petites filles, et je demandais à Photonik ce qu’il entendait quand il disait que le réalisateur russe jetait aux orties des fondamentaux du cinéma (Photonik, il sait « regarder » un film, il a l’œil pour ça, alors parfois, faut lui demander « chef chef, expliquez-nous, chef chef »).

[quote=« Photonik »]Je fais référence aux règles un peu anciennes maintenant, et je veux bien le reconnaître, un peu obsolètes en partie (même si un vieux grincheux comme moi accepte difficilement de le reconnaître), qui régissent la mise en scène depuis des lustres.
En partie des conventions, en partie des garants de lisibilité, je parle là de choses comme la règle des 180 degrés, de la cohérence des points de vue, de la construction d’une séquence par grossissement progressif des valeurs de plan pour planter une topographie, etc…
Tout ce qui a a fait la « grammaire » du cinéma pendant un siècle ou presque.
Faut oublier tout ça avec notre ami russe. C’est un maëlstrom d’images qui ne s’embarrasse de rien de tout ça et qui peut s’avérer grisant (ça l’est un temps tout du moins), mais un peu ronge-tête.

Comme Michael Bay, je soupçonne Bekmanbetov de tourner avec une douzaine de caméras en simultané (ce qui donne des tournages très compliqués à gérer, je leur tire mon chapeau quand même pour ça : c’est pas donner à tout le monde de faire 45 ou 50 plans par jour de tournage…), et de chercher à tout prix à caser tous ces points de vue à la fois dans son montage.
Qui dit douze points de vue simultanés dit plus de point de vue du tout. Et qui douze caméras dit douze « stylos » en même temps, du point de vue cinématographique : vous avez déjà essayé d’écrire avec douze stylos ?? :wink:

Bekmanbetov et les cinéastes dans sa veine cassent un peu le principe « hitchcockien » (mais pas que, Lang c’est pareil) qui conçoit le cinéma comme la construction d’un espace cohérent, une place privilégiée pour le spectateur au sein du film…
C’est quand même malgré tout, et c’est toujours appréciable, un cinéaste généreux, notre ami russe et rien que pour ça…[/quote]

Je comprends mieux avec des explications, effectivement.
Et dans la foulée de nos discussions, j’ai donc regardé Night Watch et Day Watch (que je n’avais jamais vus) et revu Abraham Lincoln Chasseur de Vampires. Auquel j’ai trouvé quelques qualités aux endroits qui ne m’avaient pas marqué à l’époque de la première vision. Par exemple, la mort du fils d’Abe est traitée avec une sobriété vraiment consistante. Et plein d’autres petits détails qui sont bien vus, un peu noyés dans une vaste brocante d’images, mais une fois qu’on les a repérés, c’est pas mal.
Alors effectivement, et pour revenir aux règles et aux fondamentaux du cinéma, je comprends ce que dit Photonik. Par exemple, dans AL:CV, il y a un duel dans un « stampede », les deux combattants sautant sur le dos d’un troupeau de canassons lancés au galop incontrôlable. Et à un moment, Abe Lincoln tombe de destrier, et on passe à un plan du troupeau de face, donc qui vient vers le spectateur, et grosso modo, ma première réaction, ça a été de me dire « mais… les chevaux ont fait demi-tour ? » L’enchaînement des plans, sans doute avec un plan en trop ou un plan qui manque, m’avait complètement perdu dans la narration.
Du coup, je me suis posé la question suivante : dans des cas comme ça, le réal s’est-il planté, ou a-t-il essayé un truc « nouveau » ? Et dans un cas comme dans l’autre, comment un œil pas parfaitement exercé, comme le mien, peut-il faire la différence ?
Dur dur, hein !

Dans un ordre d’idées voisin, j’ai donc vu Night Watch et Day Watch. Machins dont j’entends parler depuis des années, le premier ayant profité d’un bon buzz à l’époque. Mais bon, je ne connaissais pas le pitch (c’est de la fantasy urbaine contemporaine : on dirait du Gaiman rigolo, jean-foutre, bordélique et foutraque, qui cherche surtout à distraire, pas à prendre la tête…), et je m’attendais vaguement, sans trop même savoir pourquoi, à un truc plus horrifique.
Bon, je trouve les deux films trop longs (pour ce qu’ils racontent mais aussi trop longs tout court). Mais autrement, j’aime beaucoup cette sincérité du fourre-tout, cette jovialité de la rupture de ton, ce cocktail bizarre de brics, de brocs et de breloques, qui joue à fond la carte du trois-francs-six-sous en s’amusant avec les situations et les personnages. Pour étrangers aux conventions occidentales (j’ai parfois eu l’impression de regarder un film asiatique, tant les codes m’apparaissaient… différents, pas pareil, autres, comme dit un grand penseur contemporain), je dirais qu’il y a un petit truc rabelaisien et un petit truc picaresque dans ces deux films (qui forment un chouette diptyque, au passage : c’était pensé en trilogie, et adapté d’une pentalogie littéraire, mais la fin de Day Watch est très bonne par rapport aux deux histoires). Ça boit, ça fume, ça mange, ça pense un peu en dessous de la ceinture, ça aligne les personnages étranges et les rencontres édifiantes, ça détourne et contourne les passages obligés du récit initiatique, bref, ça a plein de qualités. Ça a surtout les qualités des bons ragoûts qui débordent… et bien entendu, les défauts qui vont avec.

Après, les personnages sont sympathiques et touchants, pas réellement beaux (ni physiquement ni intérieurement) et jamais définitivement définis (le pro endurci peut se mettre à boire et déconner devant son adversaire). Tout ceci donne une impression de valse-hésitation que renforce bien entendu la volonté de ne pas choisir, réellement, de « bons » et de « méchants ».
Du coup, ma découverte de ces deux films m’amène à regarder d’un œil nouveau Wanted et Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires. J’identifie mieux certaines petites fixettes de Bekmambetov. La légende ancestrale répétée jusqu’à l’usure, qui est l’un des rajouts sur Wanted. Sa fascination pour les camions et les places-fortes, qui est de l’ordre du tic visuel, ainsi que pour le franchissement des cloisons (les murs d’enceinte, les vitres, les fenêtres). Mais aussi, plus ici de l’ordre de la thématique, le rapport père-fils, et notamment la brutale absence de l’un ou de l’autre.

Alors bon, comprendre avec quelle laine un auteur tisse ses tapisseries, n’amène pas toujours à goûter le sujet de la tapisserie en question ni sa finesse d’exécution, mais je dois avouer que voir Night Watch et Day Watch et lire les posts de Photonik, ça m’a permis de creuser un peu plus ma propre opinion sur Bekmambetov.

Bon, ça ne répond pas à ma question d’un peu plus haut : « dans des cas comme ça, le réal s’est-il planté, ou a-t-il essayé un truc « nouveau » ? Et dans un cas comme dans l’autre, comment un œil pas parfaitement exercé, comme le mien, peut-il faire la différence ? »
Dur dur, hein !

Jim

Je l’ai vu ce week-end sur Canal. Un film un peu bâtard, plus intéressant dans ses scènes d’exposition que dans ses scènes d’action, je trouve.
J’ai bien aimé l’idée (la parabole vampirique dont parle Jim), moins le rendu. Les grosses scènes d’action sont par exemple beaucoup trop brouillons et souvent complètement incompréhensibles (le final sur le train, où les personnages se battent dans la fumée, est un grand moment de n’importe quoi).
Dommage, parce que dans certaines scènes, Bekmanbetov se révèle un peu plus subtil qu’à l’accoutumée…mais ça ne dure jamais longtemps… :wink: