ABSOLUTE CARNAGE #1-5 (Donny Cates / Ryan Stegman)

Le bouquin est tombé par terre quand tu t’es endormi ?

ça a été le plus gros « retournement » dans mon cas.

Je ne suis pas fan non plus du personnage, qui est un peu « trop tout » : trop extrême et trop exploité par rapport à son potentiel, peut-être aurait-il fallu qu’il soit juste utilisé une fois pour montrer à Eddie ce que donnerait un symbiote infectant un psychopathe, puis qu’on soit passé à autre chose. Il reste quelques histoires intéressantes, je pense à l’excellente mini-série liée à l’event Axis où un Carnage « inversé » tente de faire le bien, mais avec sa grille de lecture bien personnelle.

Purée.
Hé bin, j’aime bien. J’aime même beaucoup.
Bah zut alors, je suis épaté.

Donc, le deuxième épisode (qui, si l’on estime que le premier est constitué de ce qui aurait pu être trois chapitres, serait donc le quatrième volet), enquille sur les événements en proposant une surenchère de la baston : Kasady est arrivé dans l’asile puis a libéré Osborn (qui se prend pour Kasady depuis les derniers Amazing de Slott). Spider-Man version Parker et là, et ça défouraille.

Le seul petit reproche que je ferais est adressé à Stegman, qui donne à Kasady et Osborn, sous leur forme vénomisée, une allure si comparable que parfois la narration s’y perd… et moi avec.
Donc ici, le principe est simple : Kasady est à la recherche des anciens porteurs de symbiotes, afin de leur retirer leur « codex » (une sorte de trace résiduelle servant de connexion à l’esprit de ruche), dans le but de réveiller le dieu Knull dont l’ombre plane sur la série depuis le premier arc, avec le dragon « Grendel ». Ce qui conduit à croiser le chemin du Scorpion et de l’autre Spider-Man, Miles Morales. L’épisode prend des allures de récit de zombies ou d’infectés à mesure que l’influence de Kasady se répand sur les autres personnages. Ce chapitre réserve son lot de baston, c’est essentiellement de la tension, mais ça fonctionne très bien.

Le troisième épisode montre Brock revenir dans sa cachette. Il croit y trouver le Maker, mais c’est en réalité Spider-Man et les Avengers qu’il croise (les événements sont expliqués dans la série Venom : d’ailleurs, le sens de lecture proposé à la fin des épisodes n’est pas parfait, et j’ai lu le cross-over et la série mensuelle dans un ordre un peu différent afin que les événements soient plus souples dans leur enchaînement, mais bon, ce n’est qu’un détail.
Et là, Cates nous réserve une belle surprise, avec une mise en scène qui nous conduit à prendre un personnage pour un autre. C’est plutôt chouette, et rusé, d’autant qu’il y a un petit indice pourtant bien visible et dont on ne se rend compte qu’après avoir été berné (enfin, vous peut-être pas, mais moi je me suis fait avoir… et je dois avouer que j’aime bien ça, ça veut dire que les auteurs se sont bien débrouillés).

Ce troisième volet se conclut alors que le symbiote de Brock décide que ce dernier est trop faible et choisit d’infecter Hulk. S’ensuit une grosse baston, dans le quatrième épisode, mais Cates a le bon goût de ne pas s’attarder sur cette empoignade de géants et de plutôt s’intéresser à la stratégie d’Eddie.

Ce qui nous vaut un de ces moments dont le scénariste a le secret, où un homme complètement dépassé par les forces qu’il affronte décide pourtant de tout donner. Je me répète, mais c’est une de ces séquences où je retrouve les qualités d’un God Country, preuve que ce récit n’était pas une erreur de parcours.
La fin de l’épisode joue encore sur une fausse piste : on a droit à une voix off, celle de Brock, placée dans les intercases noirs, et qui nous laissent entendre qu’il « sent » quelque chose. On pense bien entendu que ce quelque chose, c’est Knull réveillé. Et en fait, non, c’est… « l’espoir ».

Et en fait, Brock décide d’absorber tous les codex recueillis (par ce traître de Maker) et de devenir plus puissant que Kasady (lui-même déjà assez balaise).

Une fois de plus, le scénariste prend le contre-pied des attentes du lecteur. En effet, souvent, dans ce genre de récits reposant sur l’accumulation de pouvoir, la résolution se fait soit en sapant le pouvoir à sa base (débrancher l’appareil, casser le Cube Cosmique, jeter l’anneau dans le volcan…) soit en laissant le possesseur en acquérir davantage jusqu’à ce qu’il explose / implose / s’endorme / accède à la révélation / croule sous son propre poids…
Et là, Cates joue la carte de la surenchère totale. Il rend ses personnages plus puissants qu’avant, et gère sa conclusion autour de deux axes : la grosse baston, le duel colossal d’un côté, et l’acceptation des conséquences de l’autre.

Tout ceci à l’avantage de bien connecter le cross-over à la série mensuelle, où il s’enracine et qu’il nourrit à son tour, et de jouer sur la carte de la responsabilité, des conséquences, et de la capacité à assumer qu’ont ses personnages. Qui plus est, toujours dans le cadre de la vaste entreprise consistant à ranger les jouets et à faire un sort à tous ces symbiotes qui traînent, il fait le point sur la relation entre Venom et Spidey.
Et enfin, il finit sur une dernière page qui joue sur les ressorts émotionnelles de Brock et sa famille.

Bref, bilan carrément positif pour cet événement dont je n’attendais rien et que je n’aurais sans doute pas lu si je n’avais pas jeté un œil aux premiers épisodes du mensuel. Et ça, je ne l’aurais pas fait si je n’avais pas eu besoin de documentation pour une traduction. Comme quoi, ça tient à peu de choses.

Jim

On n’est pas près d’être déconfiné !

1 « J'aime »

2020 est vraiment une année bizarre.

Jim est atteint par le coronavirus : il a perdu son goût.

Tori.

Hahahahahaha.
(Riez pas avec ça : je viens d’apprendre qu’un pote dessinateur a été atteint le mois dernier. Bon, ça va, il a l’air requinqué, mais il a failli perdre plus que le goût.)
Au-delà de ça, je suis le premier surpris : je ne m’attendais pas à être embarqué dans l’aventure avec autant d’enthousiasme !

Jim

Je viens d’aller lire mon commentaire sur le premier tome de chez Panini et en fait, mon avis est masqué par les mini-séries en parallèle qui ne sont pas terribles.

Que je n’ai pas lues (pas encore).

Jim

Ma grand-mère (dont on a fêté le centenaire fin janvier) est atteinte depuis une quinzaine de jours, ma mère depuis dimanche, et mon frère en a des symptômes depuis ce matin…

Tori.

Hé bien prends soin de toi, et fais attention à toutes ces personnes.
Instant sérieux (rassurez-vous, je me remets à déconner juste après) : soyez prudents, tous !

Jim

Ouais, c’est une vraie cochonnerie, ce truc.

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Tori.

Tu me rassures, j’avais eu un peu la même impression. Pour ceux qui lisent juste Amazing Spider-Man, mieux vaut qu’ils sautent aussi ces tie-ins qui sont totalement empêtrés dans le crossover : d’ailleurs, même quand en les lisant en même temps que le crossover j’avais parfois l’impression qu’on passait du coq à l’âne d’un épisode à l’autre d’ASM.

J’avais lu le tie-in consacré à Mile Morales, et c’est plus que dispensable, alors j’ose même pas imaginer ce que c’est pour les autres avec des persos encore moins importants dans le crossover.

Je trouve d’ailleurs le principe de la récupération des codex un peu étrange : si j’ai bien compris à l’époque, plus Carnage recueille de codex, plus il est puissant. A ce moment-là, pourquoi ne pas infecter plein d’humains pour créer plein de codex ?

Pas si simple. Ce sont des ex-Venom, pas des ex-Carnage. Pas pareil.

J’ai l’impression que ça marche très bien pour ce qu’écrit Cates, et que le reste est plus difficile à équilibrer.

Oui, mais il faut qu’il recueille les codex (ou codices, qu’y paraît) propres aux rejetons directs de Venom, pas aux siens. Enfin, si j’ai bien compris.

Je lirai peut-être celui consacré à Hulk. Mais bon, là, pour l’instant, ça ne me semble pas indispensable.

Jim

Merci messieurs, une relecture s’impose pour moi en VF je pense.

J’avais lu celui consacré à Weapon H (et le projet Weapon Plus), mais je n’en garde à peu près aucun souvenir. C’est dire la qualité du machin (ou de ma mémoire).

Pas indispensable mais le seul tie in qui vaut le coup. A la hauteur du run d’ewing sur la série régulière

Par contre, pas la peine de lire celui sur Weapon H !

N’empêche ça me donne bien envie de lire ça gâce à mon bon maitre, mais je prendrai en TPB Panini… donc j’ai le temps

Je pense que ça sera un de mes achats VO quand on sera déconfinés (et en sécurité, parce que déconfinés avec le virus qui circule toujours : ça fait genre neuf ou dix mois que je ne suis pas allé à Paris, ça me manque un peu de fouiner dans les rayons des libraires).
:wink:

Jim