ALL-NEW AVENGERS HORS SERIE #1-4

y a de la jla façon morisson à la sauce marvel/ff dans ces ultimates

Je me range sans l’ombre d’une hésitation dans les rangs des convaincus ; en fait le titre est même un peu mieux que ce que j’escomptais : j’attendais un titre épique fun et bien écrit, et « Ultimates » version Ewing est en fin de compte le titre le plus ambitieux de toute la relance post-« Secret Wars », en plus du fun et du talent du scénariste.

L’un des mérites notables du titre est justement de ne pas du tout chercher à faire tabula rasa de ce qui vient de se produire dans l’univers Marvel, bien au contraire (comme c’est souvent le cas à l’occasion des relances). Il reprend à son compte l’héritage Hickman, l’embrasse complètement (et lui rend hommage d’une certaine façon) mais prend également une orientation très différente, plus « lumineuse ». A ce titre, le premier arc en deux parties fait vraiment office de manifeste ou de note d’intention, avec son retournement que je trouve personnellement magnifique, s’appuyant sur la continuité en profondeur (ce qui fait passer la pilule en douceur) en réexplorant de vieux épisodes de Thor de l’ère Kirby, dont je conserve un souvenir ému…

Avant d’en venir à ce morceau de bravoure, Ewing nous familiarise un peu, à travers l’épisode 0 (un court prologue), avec le personnage le moins connu probablement du cast, America Chavez. C’est léger mais assez touchant, et ça remet en mémoire quelques concepts de SF chers à Ewing, de manière simple et efficace. A ce sujet, j’aime beaucoup la façon dont Ewing creuse ses idées dans une veine inter-textuelle : l’idée que l’univers Marvel actuel est la huitième itération d’une série est aussi au coeur de son « New Avengers » (également excellent) ; il y a du Englehart ou du Byrne (ou du Slott pour prendre un exemple plus récent) dans cette façon de faire.
Au sujet du casting, j’avais quelques doutes, notamment du fait de la difficulté à gérer un ensemble de « gros calibres », mais c’est en fait un faux problème au regard du concept-même du titre (il faut bien ça). Je trouve qu’Ewing s’en sort d’ailleurs comme un chef dans la caractérisation des persos ; il n’y a pas forcément beaucoup de place mais tous les caractères sont brossés avec ce qu’il faut de consistance pour des développements ultérieurs. Mention spéciale à Miss Chavez justement, assez complexe dans son genre, à un T’Challa plus imposant que jamais, et au Blue Marvel (pas le concept le plus transcendant de la Terre avec ses airs de Sentry du pauvre, et donc ersatz d’ersatz). Ewing prend le perso au sérieux ; la définition de Kab de « Superman meets Red Richards » me semble très juste. Le triptyque qui clôt le mag’ le met d’ailleurs aux premières loges, avec le retour de sa « nemesis » (j’aime bien le côté très premier degré/old-school de ce que fait ici Ewing ; on peut effectivement penser à la JLA de Grant Morrison, notamment à l’arc « Crisis Times Five »).

Niveau idées, il y a vraiment de belles et bonnes choses ici ; moi j’adore le techno-blabla, et il y a effectivement ici de quoi se régaler. Mais la machine est loin de tourner à vide, avec une cohérence affichée (qui court d’ailleurs sur l’ensemble des titres signés Ewing comme on l’a dit, même le naze « Contest of Champions ») et tout de même un intérêt intrinsèque : peu importe que les solutions apportées par Ewing soient fantaisistes (comment ne le seraient-t-elles pas), les questions de la nature réelle du temps ou de ce qui existe en dehors de toute réalité (l’inimaginable, répond simplement Ewing) demeurent exaltantes, dans le cadre de ce type de fiction comme par ailleurs. Le titre renoue avec succès avec les grandes années de Lee et Kirby, et cette fibre exploratrice de la « topographie de l’inconnu », à l’échelle universelle.

L’ambition affichée du titre s’exprime aussi à travers le bestiaire cosmique prestigieux convoqué par Ewing (qui annonce du lourd par là) et des sub-plots déjà potentiellement passionnants le concernant.
Et il y a donc Galactus, dont l’intégration à l’équipe se fait de manière cohérente et progressive, sur la base du fameux retournement évoqué plus haut (dont j’espère moi qu’il va s’inscrire dans la durée), qui correspond autant au lancement de la série et à sa note d’intention qu’à sa « boussole morale », comme un dialogue le souligne.

Ewing tient là potentiellement une série géniale. Qu’un dessinateur plus inspiré que Rocafort (qui ne démérite pas, à la mesure de ses moyens ; s’il découpait mieux ses planches…) s’y colle et on a un classique en devenir sous la main.

Oui la comparaison avec la JLA de Morrison est bonne… je suis justement pas completement fan de cette JLA… elle est peu humaine… l important dans la série c est la menace… ce sont les concepts…
Pour moi ca manque d humanité: l equipe est tellement huiléé qu il n y a pas de souci… les interractions sont toutes bonnes…

C est un peu trop horloger pour moi.
Il me manque le brin de chaos (pourtant Morrison… le chaos quoi…)

Et c est un peu ce que je vois dans Ultimates par rapport a ses mighty Avengers…

Chavez en est le parfait exemple… certes on voit sa vie privé mais elle est aussi surtout un moyen de faire avancer l intrigue…
Blue Marvel? oui mais la rencontre avec sa nemesis reste justement plus une forme d homage au silver age qu un moment humain…

Bon aprés j ai aimé mais j aime les equipes qui bouillonnent… les avengers quoi quand c est pas ecrit par Bendis ou Hickmann :laughing:

Bref pour l instant New Avengers et Ultimates me paraissent moins réussie que Mighty Avengers. Je reste un peu sur ma faim par rapport a ce que peut faire Ewing.

[quote=« Fred le Mallrat »]Oui la comparaison avec la JLA de Morrison est bonne… je suis justement pas completement fan de cette JLA… elle est peu humaine… l important dans la série c est la menace… ce sont les concepts…
Pour moi ca manque d humanité: l equipe est tellement huiléé qu il n y a pas de souci… les interractions sont toutes bonnes…

C est un peu trop horloger pour moi.
Il me manque le brin de chaos (pourtant Morrison… le chaos quoi…)

[/quote]

C’était précisément au cœur du projet de Morrison, ce côté inhumain (c’est le Panthéon revisité, en fait) et bien huilé de l’équipe.
Je me souviens d’une interview (peut-être le fameux podcast avec Kevin Smith) où il dit qu’il était beaucoup plus DC que Marvel, pour ce qui est des comics du Silver Age ; il n’aimait pas tant que ça le concept des « héros à problèmes ». Pour la JLA, ce qui le bottait, c’est qu’ils arrivent, règlent le problème et s’en vont ; ça lui allait très bien. C’est vrai que sa prestation sur le titre dans les années 90 (dont je suis très très fan perso) reprend ce principe : pas de tensions internes au groupe, juste des menaces big size à déboulonner…

Il y a un peu de ça chez Ewing avec ce titre, mais dans une moindre mesure quand même. Ici, le comportement de Blue Marvel à l’égard de son vieil ennemi pose quand même problème (c’est d’ailleurs un élément externe à l’équipe qui le règle).

De toutes façons, je pense que le coup de l’équipe dysfonctionnelle n’est pas forcément un gage de qualité en termes de potentiel. On a suffisamment répété que la technique de Bendis (« empiler les Hulks », comme il le disait lui-même) n’a pas suffit à rendre son run intéressant ou cohérent au niveau de la dynamique de groupe.

Rien à voir : pour ce qui est de l’intervention des Shi’ar qu’Hermès évoque en page précédente, je la trouve pour le coup très cohérente : les Shi’ar étaient intervenus de même à leurs débuts quand Phénix des X-Men a commencé à devenir incontrôlable (cf. la « Dark Phoenix Saga »). Ils se méfient un peu des humains qui jouent avec les forces cosmiques de haut rang, ça me semble pas du tout incohérent ni « cheveu sur la soupe »…

Je demande pas du dysfonctionnement… mais aussi un peu de vie.
Là c est aussi un panthéon sans souci qui descend.
Je dis pas que c est mauvais mais moi ca me parle moins …
Voilà mes equipes favorites… elles ont un peu plus de caractere… et de vie.

Je suis pas fan de Conway en général mais sa JLA est une que j ai le plus aimée… Red Tornado apportait sa vie a l exterieur du groupe… Green Arrow et Hawkman se cherchaient des poux… Flash et Lantern, au contraire avaient une vraie amitié (on peut y ajouter Extensiman)…
Pas besoin d une vie normale… les GoG de DNA c est déjà ce que je cherche.

Là y a un coté froid… qui fait que c est moins bon pour moi que ses mighty avengers.

C est clair que ca fait FF mais il manque la dynamique propre aux FF qui fait aussi la différence.

[quote=« Photonik »]

C’était précisément au cœur du projet de Morrison, ce côté inhumain (c’est le Panthéon revisité, en fait) et bien huilé de l’équipe.
Je me souviens d’une interview (peut-être le fameux podcast avec Kevin Smith) où il dit qu’il était beaucoup plus DC que Marvel, pour ce qui est des comics du Silver Age ; il n’aimait pas tant que ça le concept des « héros à problèmes ». Pour la JLA, ce qui le bottait, c’est qu’ils arrivent, règlent le problème et s’en vont ; ça lui allait très bien. C’est vrai que sa prestation sur le titre dans les années 90 (dont je suis très très fan perso) reprend ce principe : pas de tensions internes au groupe, juste des menaces big size à déboulonner…[/quote]

C’est Waid qui reprendra cet aspect avec Hitch juste après Momo.

l’équipe qui fonctionne, la caractérisation par l’action, la rapidité du traitement des intrigues. C’est en effet à cela que renvoyait mon parallèle avec la jla de momo, mais aussi à la présence d’une certaine rationalisation, d’une intégration en tout cas d’éléments qui pourraient paraître hétérogène au ton de la bd.

Morisson nous ressortait en plein 90, le coup des persos dessinés et en 2D lors de leur passage dans la 5eme dimension. Il donnait un lustre moderne à ces éléments abandonnés du silver age.

là ewing nous intègre les aléas des retcon continuel des origines des persos, du fait du temps qui passe, dans la définition du temps marvel lui même.

C’est pas la même chose, l’un réintègre les éléments anciens, l’autre explique leur disparition, mais quelque part il les conservent aussi comme ayant été valide mais ne l’étant plus tout en ayant bien existé.

Sinon, j’ai beaucoup aimé, bien que je trouve la lecture un peu linéaire et rapide. Je me suis un peu demandé pourquoi ces perso là et pas d’autre ? Reste que si le run est long je veux bien qu’il soit rapide à l’occasion. Bien accroché par les revelations finales des épisodes.

En tout cas, on voit là qu’il n’y avait nul besoin de mettre les fantastique en quarantaine, il suffisait de les filer à ewing. A moins que ces ultimates à foncer bille en tete ainsi ne produisent à terme quelques catastrophes que seul les ff sauraient résoudre ?

Pour le passé et le futur « qui bougent », ce n’est finalement ni plus ni moins que le concept de l’Hypertime à la sauce Marvel, pour poursuivre le parallèle avec le travail de Morrison à l’époque…

La comparaison avec la JLA de Morrison est pertinente, mais suis-je le seul à penser que ces thèmes, ce rythme, ces aventures seraient une matière idéale pour les Fantastic Four ? (oui, je le redis, mais je me demande si Ewing ne tente pas ici d’utiliser des ersatz (Blue Marvel) et des proches (Black Panther) pour compenser l’impossibilité d’utiliser les Fantastic)

galactus, sf, machine, découverte d’espace, technoblabla, discussion plutôt que baston. Non, je ne crois pas que tu sois le seul à trouver qu’il y a du ff la dedans.

après il compense ou il démontre qu’il est apte au poste ?

Oui, moi aussi j’y vois du FF (et aussi du Thor de période Kirby, puisque il y a une référence directe à ces épisodes).
Peut-être qu’il avait réellement développé ces idées pour une éventuelle reprise des FF, tout simplement ; ça ne me semble pas relever de la science-fiction, pour le coup…

EDIT : ah, je viens de lire dans une interview qu’Ewing avait eu l’idée initiale de joindre Odin dans l’équipe, en guise de super poids lourd, mais c’était pas compatible avec les plans de Jason Aaron sur « Thor ».

quel itw ?

C’est là…
comicbookresources.com/article/ewings-ultimates-transform-galactus-travel-outside-the-known-marvel-universe
…dans sa réponse à la toute première question.

merci

Il aurait tort de se priver : personne n’écrit les FF en ce moment, donc il le fait.
Qui plus est, il montre qu’il est largement capable de reprendre le titre quand il sera relancé. Il se constitue ici une sacrée belle carte de visite.

Jim

Oui mais est-ce que ca suffira ?

Je pense que quand Marvel aura bien fait attendre tout le monde et qu ils travailleront le retour des FF, ce sera avec une équipe créative hot.
Pour l instant Ewing n’est pas un nom assez vendeur
(pour mémoire ls ventes de juillet de ses séries:
76 New Avengers 13 $3.99 Marvel 32,337
80 New Avengers 14 $3.99 Marvel 28,603
86 Ultimates 9 $3.99 Marvel 27,588
149 Contest of Champions 10 $4.99 Marvel 15,341)

Ou alors on lui mettra l artillerie lourde en dessin genre Immonen…
Apres la question se pose de savoir qui est un grand nom en scenariste aujourd hui…
Ou alors un truc bossé avec Warren Ellis…
Ellis lance la série sur un an et laisse ewing ensuite (même si j ai pas été convaincu par les Ultimate FF d ellis)

Je ne suis pas sûr que ça intéresserait Ellis ; il semble décidé à se cantonner à des runs (très courts d’ailleurs) sur des persos bien moins exposés, comme Karnak ou Moon Knight encore récemment.
Mais tu n’as pas tort sur l’idée de l’équipe créative « hot » pour une relance en grandes pompes des FF. J’ai juste un peu peur que ça se résume à Bendis qui reprend la franchise…
J’y verrais bien un Jason Aaron, ou un Dan Slott dans une veine différente. Et si on ne tient pas compte du côté « vendeur/star », je me dis qu’un Si Spurrier pourrait être un bon candidat.

Je ne crois pas. Dans l’immédiat, il est très occupé avec ses projets à compte d’auteur chez Image Comics et Boom Studios, sans compter les travaux qu’il développe pour Titan et Avatar en plus de ses premiers essais dans l’écriture télévisuelle.

Ah oui, il a peut-être autre chose à faire. J’exprimais mes petites préférences dans l’absolu, sans vraiment tenir compte des agendas des auteurs concernés. :wink: