APPRENDRE À FRISSONNER (Mazan, d'après les Frères Grimm)

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Je ne suis pas super calé en matière de contes, et « Celui qui s’en alla pour connaître la peur », immortalisé par les Frères Grimm, je ne le connaissais pas. En fait, j’ai découvert son existence en entendant parler de l’album de Mazan, sorti en 1998 chez Delcourt.


Je n’ai toujours pas lu le conte d’origine (apparemment, il est en ligne, j’irai voir, et je chercherai dans mes recueils, aussi…), mais j’ai trouvé l’album il y a quelques jours. C’est très sympathique. On suit donc le parcours de ce frère cadet qui n’a peur de rien ce que tout le monde interprète comme une preuve d’inconscience et donc de bêtise. Mazan raconte comment il traite ceux qui tentent de lui faire peur, avant d’être chassé par son père embarrassé et de passer trois jours dans un château hanté à l’issue desquels ses « exploits » sont récompensés.


Je connais mal le travail de Mazan, que j’associe à des contes, celui-ci, ou encore Le Vaillant petit tailleur, qu’il a adapté dans la même collection. J’aime bien son trait, qui m’évoque un peu Andreas, un peu Tota, en tout cas plein de choses que j’aime bien. Ses compositions sont limpides et expressives, c’est très joli et très facile à suivre, et sous une stylisation épurée, ses personnages sont très expressifs.


Le récit dans son ensemble fonctionne sur le vieux principe du personnage dont personne n’attend rien et qui accomplit ce qui paraît être des exploits aux yeux des autres, qui n’osent pas. Le conte interroge en plus sur la définition de l’intelligence et de la naïveté. L’album est assez court, trente planches, qui parviennent à former une belle bande dessinée, là où souvent l’exercice se concentre sur l’adaptation au détriment du langage propre à ce mode d’expression.

Jim