APRÈS LA NUIT (Richard Guérineau, Henri Meunier / Richard Guérineau)

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J’avais gardé un souvenir mitigé, voire négatif, de cet album, que j’ai lu peu de temps après sa sortie. Mais en y songeant à nouveau (parce que j’avais Chiens de prairie sous les yeux et que je cherchais le titre du récit complet de Guérineau), je me suis demandé si je l’avais encore dans mes rayons.

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À la relecture, j’y ai trouvé plus de qualités que dans mon souvenir. Déjà, la narration, faisant la part belle aux plans fixes et aux répétitions de cadrages, est assez formidable, surtout dans le paysage franco-belge, où il est de bon ton de détailler des plans de décors plus souvent qu’à son tour. De même, l’abondance des gros plans va à l’encontre des codes en vigueur (qui veulent parfois que l’on cadre la maison dans laquelle se déroule l’action sous prétexte de varier les plans), et ce n’est pas pour me déplaire.

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L’autre audace est dans les portraits. La putain défigurée, le shérif traînant ses hontes personnelles, et finalement le pistoléro qui n’est en réalité qu’un garçon sans nom cherchant un destin, et finissant par le trouver en empruntant celui d’un mort. Tout cela respire une mélancolie désabusée, soulignée par la dernière page.

Western atypique et existentiel, Après la nuit méritait bien, en tout cas de ma part, une relecture.

Jim