ASGARD t.1-2 (Xavier Dorison / Ralph Meyer)

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J’ai lu le diptyque hier (je l’ai déniché chez mon libraire, un tome rangé à « M » et l’autre à « D », la meilleure manière de vendre, j’imagine…).

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C’est vraiment sympa : la structure des deux albums se répond (ouverture sur un flash-back du personnage, avec en milieu de tome l’évocation de la mythologie pour le premier et de l’histoire pour l’autre), la montée est bien troussée, et l’ambiance reprend les mécanismes classiques de ce genre de « récit de monstre » (on pourrait dire « entre Les Dents de la mer et le Treizième Guerrier », si on était chez Glénat). Les personnages sont plutôt crédibles et consistants, même si on aurait aimé plus d’interaction entre certains (le jeu de massacre commence assez tôt et emporte un protagoniste dont la présence aurait pu nourrir plus de trucs).

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Quant au dessin et à la narration de Meyer, il suffit de dire qu’on a ici affaire à l’un des meilleurs dessinateurs franco-belge de l’époque. Bref, je ne regrette pas mon achat tardif.

Jim

Ah, j’ai hésité avec cette série. En plus, si ce ne sont que deux albums et pas à rallonge …

J’ai hésité longtemps. Mes lectures en retard (beaucoup de Nury et Dorison, notamment) m’ont amené à rattraper ça. Et j’en suis ravi.

Jim

Ex-libris :

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Jim

Dédicace :

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Jim

Version couleur :

Jim

J’ai relu ce soir le diptyque Asgard, de Xavier Dorison et Ralph Meyer. C’est encore meilleur que dans mon souvenir.

Le premier tome, c’est « la mission » : un monstre marin attaque les bateaux de pêche et les draks de conquête. Le roi local offre mille talents afin d’enrôler Asgard, qui est un skraeling : il est né avec une jambe en moins, mais son père n’a pas écouté les dieux et ne l’a pas tué nourrisson. Au contraire, il lui a donné le nom du lieu que les dieux lui refusent, et l’enfant a grandi, rejoignant les guerriers sur sa jambe de fer et intégrant même la garde rapprochée du roi. Sauf que, bien sûr, il a vécu des moments difficiles et il est devenu un ermite renfrogné.

Un flash-back modeste, au début, pose les bases du personnages, avant de mettre en présence les différents personnages qui composeront l’équipage dont la missions consistera à débarrasser les côtes de ce monstre marin. Une femme, un chef, un scalde et une esclave vont accompagner Asgard dans sa mission, qui ressemble à celle de Quint dans Les Dents de la mer. Les références sont assez évidentes, mais bien sûr, le récit dépasse ses propres inspirations.

Les auteurs nous réservent des séquences vraiment spectaculaires, avec un monstre bien impressionnant (une explication possible est fournie dans l’album, qui s’ingénie à donner un contexte réaliste tout en jouant sur l’aspect horrifique du monstre), et bien entendu ce premier tome tourne mal et laisse nos héros dans la panade.

Comme je disais il y a six ans ou presque, ça déboise, mais peut-être que ça va un peu vite. On aurait aimé plus d’interaction avec certains personnages, et que ça dure plus longtemps, mais justement, le surgissement de l’adversité revêt un aspect soudain qui fonctionne à plein.

Jim

Après « la mission », le deuxième et dernier tome, c’est « la survie ». On assiste à une course poursuite où ceux qui ont survécu au naufrage tentent de durer un peu plus longtemps.

Là encore, ça fonctionne pas mal du tout, d’autant que le danger sert de révélateur aux personnalités, et aussi aux motivations. Tout tourne autour de la notion du destin, qui semble s’acharner sur Asgard depuis sa naissance, mais qui, en fait, met des obstacles sur son chemin dans le seul but de l’amener à les franchir. C’est pas mal, d’autant que les personnages n’hésitent pas à laisser exprimer leurs colères, ce qui est toujours un bon moyen de faire avancer un récit et un groupe de protagonistes. Les deux flash-backs qui se glissent dans le récit permettent d’éclairer certains points et de montrer le chemin parcouru.

L’album propose de superbe décors : de belles cases de montagne, une impressionnante séquence sous l’eau… Le dessin de Meyer, bien moins calé sur le style de Giraud que dans Undertaker, évoque pas mal les auteurs américains. J’y vois pour ma part la patte de Kubert, que ce soit le père ou les deux fils, avec quelques gros plans qui m’évoquent un peu le travail d’Andy. La fin est à la fois très intense, graphiquement impressionnant et riche en émotion et en humanité.

Vraiment, très chouette diptyque, qui se lit (et se relit) assez vite. Je viens de noter qu’il existe une intégrale, publiée il y a dix ans ou presque. La couverture, cela dit, très belle et assez mythologique, en dit peut-être un peu trop long.

Jim