J’ai récemment trouvé le premier tome, que j’ai lu et bien apprécié. Ce n’est pas génial, j’ai la sensation que ça ne dépasse pas le stade d’hommage au genre, mais c’est plutôt bien rythmé et sympathique dans la progression.

Les origines du personnage et de ses pouvoirs sont assez originales. L’idée est marrante, et le fait de placer ces informations en début de récit permet de couper court à toute recherche énigmatique bâtie sur du rien. C’est plutôt honnête comme approche, et ça amène les auteurs à se concentrer sur le présent.
Le costume de l’héroïne lorgne du côté de Monica Rambeau / Captain Marvel, ou des enfants Power de Power Pack. Et l’écriture du personnage, qui dissimule son identité à ses proches tout en se prenant les quolibets de la foule, évoque bien entendu Spider-Man. Là encore, le récit n’arrive pas à s’émanciper du modèle auquel il rend hommage.

Après, le choix de placer le récit dans les années 1960 est un peu gratuit : certes, cela correspond à une période de mutation (à la fois culturelle et sociale) ainsi qu’à la décennie où Marvel a explosé, mais au-delà de cette justification, ça ne sert pas à grand-chose, se ce n’est le plaisir de la mode féminine, et encore, ça n’intervient que très peu.
L’héroïne est attachante et sympathique. Il manque un peu de conflit ou de tension dans sa famille, où tout le monde semble cohabiter pacifiquement sans se chicaner : il n’y a pas d’enjeu dans ce petit groupe, pas de crainte, et même la mise en danger semble anecdotique.

Graphiquement, c’est plutôt joli. Je n’ai jamais associé le nom de Brangier à quoi que ce soit. Je crois comprendre que derrière ce nom se cache également Siro, qui a travaillé sur Aquablue après Tota (mais je n’ai pas lu ses tomes) ainsi que sur la série Polka (pas lu non plus). Je découvre donc son style, marqué par celui de Vatine, en moins souple. C’est joli, dynamique, les scènes d’action sont vachement chouettes.
Reste un lettrage poussif, recourant à des bulles en forme de cigare du plus mauvais effet. Les queue de bulles sont également mal placées, et parfois se chevauchent. Cette partie de la production fait plutôt amateur, et c’est d’autant plus surprenant que le reste (scénario, dialogues, dessins, couleurs…) est plutôt bien fait.
Dans l’ensemble, un premier album sympathique, un peu anecdotique, mais avec un petit côté attachant.
Jim