Si le bouquin a déjà trois ans, je ne l’ai trouvé que la semaine dernière, chez ma libraire préférée, qui l’avait acheté quasiment à l’ouverture de sa boutique. De Beardsley, je ne connaissais que le nom, souvent cité (peut-être dans des interviews de bédéastes américains) et sans doute une ou deux illustrations. Le feuilletage rapide de ce petit bouquin à la finition impeccable m’a fait prendre conscience de l’influence qu’il a pu avoir sur différentes formes de bande dessinée américaine. Ses personnages longilignes aux tenues brodées de motifs détaillés me semblent ressurgir au détour d’une page, d’une illustration ou d’une couverture de Sandman. Dans tel ou tel dessin, je crois discerner ce qu’un Charles Vess ou, bien entendu, un P. Craig Russell, a pu lui emprunter. La proximité temporelle, géographique, amicale ou mondaine avec les Pré-Raphaélites fait que Beardsley me semble aussi une influence chez un Barry Smith, bien sûr, et chez ses voisins du Studio (je pense à Jeff Jones).
Bref, fascinant.
Le bouquin s’ouvre sur une introduction d’une petite trentaine de pages, puis se consacre au commentaire de différentes illustrations. Ça me semble couvrir de manière synthétique et efficace les vingt-cinq ans de vie de l’illustrateur, et donc sa courte mais riche carrière.
Une belle découverte pour moi, et une occasion de me cultiver un peu.
Pendant mes études, j’ai abondamment puisé dans les productions des éditions Dover que je trouvais en librairie (et pour pas cher!).
J’ai découvert Aubrey Beardsley par ses illustrations pour la pièce Salomé d’Oscar Wilde. Du coup, j’ai la pièce en anglais alors qu’elle a été au départ écrite en français comme le prouve la dernière illustration de la pièce dans mon édition:
Spontanément, comme ça, je te dirais de regarder dans l’éphémère magazine Eclipse, chez Arédit. Mais ce n’est peut-être pas de l’opéra (peut-être une histoire courte de SF, voire rien du tout et je confonds…).
Je pense que Salomé a été traduit. Dans Ère comprimée ? Dans Fantastik ?
Parce qu’elle finit nue à la fin de sa danse? Parce qu’elle fait couper la tête de celui qui refuse son amour?
Si cela t’intéresse, tente le visionnage de la dernière version de l’opéra de Paris (ou du moins de quelques extraits) : Salomé de Richard Strauss
J’ai pu le voir sur medici.tv et j’avoue être restée très surprise par la vision de Lydia Steier déplaçant l’action dans un futur plutôt apocalyptique avec orgie derrière une fenêtre par Hérode et ses courtisans et viol collectif de Salomé sur la musique de la danse des sept voiles.
Il faut que tu descendes assez bas sur la page pour atteindre les photos et extraits musicaux.
Sinon, me concernant, c est une pure histoire de nom, je tiens mon prenom de Lou Andréas Salomé, alors fatalement la figure de Salomé m a parlé. Sa nudité et sa dangerosité aussi.
Si cela te tente, il y a des opéras donnés au cinéma :
en direct du MEtropolitan Opera de New York (MET) chez Pathé - très sympa parce que l’on est en direct, que c’est à un prix abordable (là où je vais c’est 23€ la séance, mais en région parisienne cela avoisine plutôt les 30€) et que l’on voit le travail des coulisses pendant les entractes avec des interviews d’artistes (non traduites, mais je crois que cela ne te gênera pas).
soit en direct de l’opéra de Paris, soit en différé, il y a les cycle Viva l’opéra chez UGC - je ne connais pas les prix car je n’ai pas d’UGC dans mon secteur.
mais j’ai aussi un cinéma dans mon secteur qui organise des soirées opéras / ballets sans être relié à une chaîne.
Donc si cela te tente d’essayer, regarde ce qui existe dans ton secteur… En plus les sièges de cinéma sont beaucoup plus confortables que ceux de Bastille ou de Garnier!
Il y aura bientôt « La flute enchantée » de Mozart à partir du MET. Cela peut être une bonne découverte.
Je reviens avec une autre bonne idée.
J’avais oublié la possibilité d’utiliser Arte Concert qui est une source inépuisable de musique de tous genres : jazz, métal, baroque, classique symphonique, chanteurs, opéras, ballets… Il y a une partie dédiée à des captations d’opéras à travers toute l’Europe.
Plus, de temps en temps et si tu as la télévision, la possibilité de voir des captations en différé comme sur France 5 vendredi 5 mai avec « Les Capulet et les Montaigu » de Vincenzo Bellini. Une mise en scène sobre, de beaux costumes, d’excellents chanteurs pour un opéra italien de la grande époque du bel canto… et visible gratuitement! Je le recommande car je l’ai vu à Bastille en septembre.
ginevra
PS : j’attends la réception des 2 livres de Craig Russell que j’ai pu obtenir chez des bouquinistes américains.