AVENGERS : ULTRON FOREVER
Auteurs : Ewing, Davis
Marvel Deluxe, 152 pages, 17,50 €
En 2420, Ultron est devenu le monarque de la Terre. Afin de mettre fin à son règne, le Docteur Fatalis parcourt le flux temporel. Il espère former une équipe invincible d’Avengers. Deux récits complets illustrés par Alan Davis.
(Contient les épisodes US Avengers Ultron Forever, New Avengers Ultron Forever, Uncanny Avengers Ultron Forever et Captain Britain & the Mighty Avengers 1-2, publiés précédemment dans les revues MARVEL SAGA HS 6 et SECRET WARS : ULTIMATE END 5)
SORTIE LE 11 AVRIL
Vu ton avis sur Ultron Forever, ça ne m’étonne pas :
Lu hier et même si c’est très bien dessiné de la part de Davis, ça manque cruellement d’enjeux et de rythme. J’ai trouvé ça plutôt moyen surtout en comparaison avec la Avengers Forever de Busiek ou même le Avengers: The Terminatrix Objective de Greenwald. Une fois la situation posé les Vengeurs vont faire le sauvetage et c’est fini. J’ai trouvé ça très très creux.
En bonne grosse feignasse, j’en profite pour repomper ici mon avis de l’époque :
"Ce n’est pas vraiment une surprise, mais c’est un gigantesque plaisir de lecture, cette mini… De quoi attendre avec gourmandise la reformation du tandem ici à l’oeuvre pendant “Secret Wars” (avec Captain Britain).
Alan Davis ne fournit certes pas la prestation de sa carrière, mais je préfère finalement ce qu’il fait ici à sa prestation récente sur “Hulk” (avec les premiers X-Men) où sa narration finissait pas perdre de sa densité. Ici il est vraiment très généreux même si parfois un peu maladroit (certains cases sentent un peu l’urgence, non ?), avec des splash-pages et des doubles splash-pages farcies dans tous les coins de persos se foutant sur la gueule.
Ewing n’est pas moins généreux dans l’effort, et bardé de bonnes idées par-dessus le marché. C’est “old school”, vif, parfois poignant et très souvent impressionnant, comme ce combat Thors/God Ultron (qui comprend de superbes idées de découpage de la part de Davis, soit dit en passant ; comme quoi le mec est loin d’être rincé, hein…). L’histoire repose sur un twist très intéressant sur l’un des deux méchants du récit (décidément très en vue en ce moment, celui-là…), et la Vision, un magnifique perso bien malmené ces dernières années, est au centre des enjeux et remarquablement écrit, avec une ambiguïté permanente et cruelle sur sa fiabilité.
Même Ultron, perso annonciateur de grand spectacle mais un peu limité par essence, est super bien géré, avec un recentrement sur le côté zinzin du robot tueur, et deux trois détails bien vus en la matière (plus quelques idées bien cons mais funs, comme cette “odinisation”).
Du très bon travail qui fleure bon l’amour du genre dans sa forme la plus pure : Ewing confirme mois après mois la très bonne impression que son irruption sur la scène a pu susciter."
"Al Ewing aime bien les personnages, et il aime bien les manier, jouer avec eux et leurs caractéristiques ! Ils alimentent l’histoire, ils font l’histoire et ce ne sont pas eux qui sont au service de l’histoire. Ce récit est vraiment très agréable à lire et pourrait devenir un classique (pour moi, c’est déjà un bonbon). Elle me fait penser à la saga Objectif Temps, paru dans un RCM (même si ici, il n’y a pas “bataille” entre héros).
En plus, c’est joliment dessiné (pas cherché les défauts, moi)
En revanche, Panini qui nous vend Ewing comme l’auteur de Loki et qui ne continue pas de le publier (et qui ne dit même rien sur le sujet), c’est quand même très paradoxal !"
Voilà ce que je disais d’Ultron Forever il y a quelque temps.
Et je maintiens : c’est astucieux comme tout et on voit qu’il utilise la continuité avec une grande roublardise. Je crois que c’est l’un des premiers trucs qui a attiré mon attention sur le scénariste. Et je ne le regrette pas.
Bon, profitant de mes récentes vacances, j’ai fait un peu de relectures et je me suis replongé dans le Marvel Saga HS qui contenait les numéros d’Ultron Forever ici republiés. Et je suis assez en phase avec le « sympatoche… pas plus » émis par Blacky en début de topic, plutôt qu’avec les éloges du Doc ou de Jim sur ce coup-là, qui chantent des qualités que j’ai bien du mal à y trouver. C’est pas honteux du tout, mais c’est du Al Ewing en petite forme par rapport à ses plus éclatantes réussites (et malheureusement ça vaut aussi pour Alan Davis). Ça vaut bien le prix auquel c’était vendu en format kiosque, mais en Deluxe, je serais plus circonspect.
Heureusement, je suis nettement plus enthousiaste sur le Captain Britain & the Mighty Defenders, vraiment bourré de bonnes idées – et même Davis me semble plus en forme. Bon ça ne fait que deux numéros et c’est fortement lié à l’architecture de Secret Wars, mais c’est de la très bonne came.
Du coup, l’un dans l’autre, le volume peut se justifier.
Ah tiens, après avoir lu ces lignes, j’ai ressorti ma VF et j’ai relu l’ensemble. Je trouve ça pas très bien traduit, mais j’aime beaucoup l’histoire. Sur le principe assez basique de l’équipe composée de héros issus de différentes époques, le scénariste tire profit de leur particularité afin d’amener des rebondissements bien ficelés, d’autant que les cliffhangers de fin d’épisode sont bien placés.
Le défaut que je trouve à ce récit, c’est qu’il est un peu court, et donc que plein de choses sont menées au pas de course, ce qui nuit un peu à la tension. Mais autrement, je trouve la gestion de la continuité et de la caractérisation assez savoureuse.