BABY BLOOD (Alain Robak)

REALISATEUR

Alain Robak

SCENARISTES

Alain Robak et Serge Cukier

DISTRIBUTION

Emmanuelle Escourrou, Jean-François Galotte, Christian Sinniger, François Frapier, Alain Robak…

INFOS

Long métrage français
Genre : horrreur
Année de production : 1989

Dans la deuxième moitié des années 80, le cinéma français a connu un petit regain d’intérêt pour le cinéma fantastique avec des titres comme Adrenaline, 36 15 Code Père Noël ou encore Baxter. Grand amateur de séries B, le cinéaste Alain Robak (qui avait déjà participé au film à sketches Adrenaline) en a profité pour montrer un projet horrifique, ce qui n’a pas été si facile que cela malgré le fait qu’il ne demandait pas un budget élevé. Ce n’est que lorsque le producteur Ariel Zeitoun (Souvenirs, souvenirs, Saxo…) s’est montré intéressé que le financement pour le très gore Baby Blood a pu se faire…

La pulpeuse Emmanuelle Escourrou joue Yanka, la maîtresse du propriétaire violent d’un cirque itinérant peinant à remplir ses caisses. Un jour, la ménagerie s’agrandit avec un léopard venu d’Afrique. Mais quelque chose ne va pas avec cet animal, habité par une étrange forme de vie. Un parasite qui va sortir du léopard en ne laissant qu’un amas de chairs sanguinolentes pour s’introduire dans le corps de Yanka. La jeune femme se retrouve alors enceinte d’un « bébé » qui communique avec elle et qui a besoin de sang humain pour survivre…

Avec ses décors délabrés et déprimants à la photographie grise, Baby Blood installe dès le début une atmosphère aussi triste que malsaine. Il y a un aspect dramatique pesant dans le parcours de Yanka, ponctué de quelques touches d’humour très noir et d’une mécanique qui peut faire penser à un slasher très particulier puisque le tueur manipule les actions de son hôte. La relation entre Yanka et son bébé à naître est exprimée par leurs nombreuses conversations, Alain Robak prêtant lui même sa voix à la créature sous le pseudonyme amusant de « Roger Placenta » (pour la petite histoire, c’est Gary Oldman qui a doublé le bébé dans la version anglaise).

Après un début très prenant, le film connaît un léger creux dans son déroulement avant une dernière partie où les choses se précipitent. Pendant sa grossesse, l’héroïne ne devra compter que sur elle-même, les hommes qu’elle croise étant tous dépeint sous un jour négatif. L’interprétation n’est pas le point fort de Baby Blood (certains seconds rôles sont vraiment très mauvais) mais en tête d’affiche, Emmanuelle Escourrou se livre totalement, tour à tour sexy, mystérieuse, effrayante, désespérée, émouvante. Et dans le registre du gore qui tâche, les spécialistes Benoît Lestaing et Jean-Marc Toussaint ont accompli un travail qui n’a rien perdu de son efficacité…

Bon représentant de l’horreur à la française (et il n’y en a pas tant que ça), Baby Blood a pu compter sur des participations amicales pour étoffer la distribution : Jean-Yves Lafesse en camionneur queutard, Jacques Audiard en jogger qui finira décapité et Alain Chabat en victime égorgée (pour sa première apparition au cinéma, Chabat jouait sa scène de mort comme s’il était encore dans un sketch des Nuls). Et le chien Baxter fait même un caméo !

Presque 20 ans après (et malgré la scène finale de Baby Blood), Emmanuelle Escourrou a repris le rôle de Yanka dans Lady Blood, une suite passée inaperçue et à la réputation pas vraiment flatteuse.

1 « J'aime »

Jamais entendu parler.
Je vais essayer d’en savoir plus.

Jim