Le Pitch :
Au XVIIIème siècle, l’armée birmane envahit la Thaïlande. Abandonné par la royauté, un grand nombre de gens trouve refuge à Bang Rajan, village réputé pour ses talents guerriers et sa farouche résistance au peuple birman.
Il devient alors clair pour les birmans que pour briser la résistance thaïlandaise, il faut détruire Bang Rajan.
Mon avis :
Inspiré d’une histoire vraie devenue légende au fil des temps en Thaïlande, Bang Rajan est un film d’action épique qui s’inspire des valeurs du Wu Xia (le film d’épée chevaleresque hong kongais).
On est sur les pas de films les 7 samouraïs, Il était une fois en Chine, la Rage du Tigre, Last Hurrah For Chevalery, The Blade… où des héros braves (mais non exempts de défauts tel l’alcoolisme, l’orgueil…) s’opposent à un oppresseur très supérieur en nombre, barbare, qui n’hésite pas à recourir aux méthodes les plus lâches pour arriver à ses fins (un plan évoque un film plus récent : une sorte d’arbre des morts comme dans 300).
Il n’y a donc pas ou peu de surprise dans ce film pour ceux qui raffolent des Wu Xia et de la grande époque de la Shaw Brothers tant ce film respectent les codes du genre.
Mais cela ne signifie pas pour autant que le film est ennuyeux ou prévisible, loin de là
Il transparaît à l’écran tout l’amour qu’éprouve le réalisateur pour les grandes figures héroïques.
La mise en scène sobre et efficace nous livre des batailles spectaculaires et violentes où il y a un véritable souffle épique, des héros aux caractères et motivations variées pour lesquels on ressent une véritable empathie car chacun à ses faiblesses et doutes, un véritable sens du rythme grâce à une alternance fort bien gérée en moment calme (où le réalisateur se concentre sur ses protagonistes et leur vie au village, on peut d’ailleurs dire que les acteurs sont excellents totalement dévoués aux rôles qu’ils incarnent) et batailles épiques.
Et surtout un final grandiose, tragique, magnifique.
Alors certes, on peut reprocher à Bang Rajan l’absence de message (mais est ce vraiment un mal car la plupart du temps quand il y en a un il est très mal intégré à l’histoire ou très naïf) ainsi que quelques légères baisses de rythme mais tout cela n’est rien à côté du sentiment d’assister à une véritable épopée comme l’on n’en voit que trop rarement de nos jours.
S’il n’atteint pas les maîtres du genre (The Blade, La Rage du Tigre, les 7 samouraïs….), il se hisse facilement au dessus des dernières productions du genre (7 swords, Hero…) grâce à sa simplicité et son souffle épique.
