BATMAN #1-85 (Tom King / collectif)

Bon, c’est fini aussi.
Et ça finit bien.
Enfin, pour ceux qui aiment bien le run de Tom King. Les autres seront sûrement lassés par les tics de narration, le jeu entre flashbacks (sur le combat contre Thomas Wayne) et flashforwards (sur comment Tom King range ses jouets).
Ca m’a plu ; mais tout ne fonctionne pas.
Le combat contre Thomas est trop facile, presque gâché. L’implication de Catwoman est bonne, le twist est (Batman « savait » à l’avance car il avait la marionnette Scarface, pour contrôler à distance le Marionnettiste) et le discours de Bruce (qui assume vouloir le bonheur et être Batman) est bon. Mais le tout est trop facile, trop rapide. Après une telle montée en puissance, c’est du gâchis.
Le rangement de jouets est bon. Revoir Kite-Man est cool, le final en lien avec le quaterback Campbell est cool, et toutes les idées générales (Gotham Girl qui garde ses pouvoirs, Bruce et Selina qui n’ont pas « besoin » d’un mariage légale pour se considérer unis, Bruce qui rejette Thomas, Bane qui tue Thomas) sont plutôt bonnes.
L’atmosphère générale m’a plu. Ce final est bon et positif, dans une veine presque « joyeuse » qui correspond au plan général de Tom King. L’auteur a, à mon avis, vouloir « grandir » Batman, montrer que Bruce Wayne n’est plus un enfant en douleur qui jure de venger ses parents ; mais un adulte qui décide sciemment d’agir ainsi, sans oublier ses envies et besoins.

Ce run m’a plu ; ce final me plaît.
Mais ça reste très irrégulier.
Je vais y réfléchir, laisser tout reposer. Mikel Janin illustre ça fort joliment et efficacement, et demeure le meilleur acolyte du scénariste. Hugo Petrus l’aide un peu, mais c’est quasiment transparent.

Un épilogue dans la ligne des épisodes antérieurs.
Ca m’a plu.
Plus que les deux pages de « teaser » sur l’arrivée de James Tynion IV avec Guillerm March, et un truc assez naze et lourd sur le Joker. A voir la suite.
Je reste sur l’impression positive d’un final sans surprise, mais dont l’ambiance m’a encore happé.

C’est sort aujourd’hui?

Je vais le chercher de ce pas!

J’arrriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiive!

J’ai hâte !

Et moi j’ai rattrapé mon retard. Dix-huit numéros en une fin d’après-midi / début de soirée, repas compris au milieu. Ça se lit vite. Probablement trop pour que ça ait pu soutenir mon attention si j’avais lu au rythme de parution, même en mode bimestriel. Ceci dit, je préfère encore les numéros qui passent vite que certains numéros beaucoup trop verbeux où King semble remplir les pages avec des récitations de poèmes ou de comptines ou de livres pour enfants en nous laissant le soin de deviner quel est le rapport avec la choucroute.

Zut, je commence sur un ton plus dur que ce je prévoyais. Je n’ai pas détesté, pourtant. La preuve, j’ai fini l’histoire. Dix-huit numéros, j’aurais lâché sinon s’il n’y avait pas des choses qui m’intéressaient dedans.

D’une manière ou d’une autre.

Je n’ai pas détesté mais je ne prétendrais pas non plus que je trouve ça pleinement réussi, pour autant. Dix-huit épisodes pour tuer le père. Littéralement. Deux fois. Quatre-vingt-cinq épisodes, deux ans et demi pour capitaliser enfin sur la promesse de dépassement du traumatisme. Plutôt — comme je le disais déjà il y a un an, et je vois (hélas) que je ne me suis pas trompé — que d’assumer de « guérir » le perso et de traiter les conséquences, comme Waid l’a fait sur Daredevil. Deux ans et demi pour ne délivrer la lumière qu’au bout du tunnel, en conclusion de run, c’est-à-dire d’une façon que les prochains scénaristes, comme de coutume, auront tout le loisir de balayer (une note au passage, j’espérais beaucoup du run à venir de Tynion vu son superbe boulot sur Detective Comics, mais le teaser final me refroidit grandement).

Et quel tunnel. Non, je parle pas que de la longueur, même si on va y revenir, je parle de l’obscurité. Pour un titre qui se veut positif, on aura quand même bouffé du grim and gritty au tractopelle. Et que je te lobotomise Robin au 22 long rifle, et que je te brise la nuque d’Alfred devant les yeux de Damian. :face_with_thermometer:

Il y a eu de bons moments, pourtant, dans cette dernière ligne droite. Les deux épisodes sur la plage. J’aurais aimé voir plus de choses comme ça. Dommage qu’il ait fallu que ça arrive adossé à la fin de l’épisode 77. Le monologue enregistré d’Alfred (même si trop tiré en longueur, même si je n’aime pas la mort du perso). L’épisode final.

Mais tout le run est trop long. Trop ambitieux (et pourtant, en même temps, pas assez). Trop délayé. Trop étiré. Pourtant j’aime, normalement, quand les choses sont construites au fur et à mesure sans forcément que ce soit tout de suite évident. J’aime, aussi, quand ça tourne au duel stratégique sur qui a le plus de coups d’avance sur l’autre entre le héros et son opposant (je relisais tout récemment « Vampire State », le très bon dernier arc de Captain Britain and MI:13 de Cornell, et cet aspect marche terriblement bien, entre autres qualités). Seulement, King, si génial peut-il être dans un cadre de mini-série, perd ici le sens des proportions. Ce sentiment persistant s’est installé pour moi en cours de route et n’a, hélas, pas été démenti. Les épisodes où Bane et Batman (et Thomas, dans une moindre mesure) jouent à ce jeu-là ne fonctionnent tout simplement pas, le côté « tout était lié depuis le début » ne prend pas, la laisse est trop longue et ne repose que sur trop peu de chose. (Le fait que les deux grands ennemis du run, Bane et Flashpoint!Thomas, se réduisent finalement à des psychopathes tournant en boucle autour d’une seule et unique idée fixe n’aide pas.) De même les effets de bouclage du dernier numéro sont amoindris par le fait que le lecteur a eu tout le temps d’oublier sur quoi ils reposaient en premier lieu (j’ai rouvert par hasard mon tome 3 pour vérifier un truc et je me suis rendu compte que la discussion avec Claire sur la tour reprenait le décor et l’esthétique d’un épisode de ce moment-là, mais qui s’en souvient s’il n’a pas tout relu récemment ?).

Trop inégal, aussi. Avec d’indubitables sommets hein (l’Annual #2 bien sûr, mais pas que). Mais parfois paumées au milieu de passages autrement moins inspirés. La fine et émouvante reprise de Kite Man au milieu du long marasme de la Guerre des Rires et des Énigmes : un « rapport de forces » qui finalement annonçait bien tout la suite du run.

J’irai lire la prochaine mini Batman/Catwoman, néanmoins. « C’est l’histoire que j’ai toujours voulu raconter », qu’il dit le monsieur. Cool. C’est l’histoire qu’il m’avait donné envie de lire. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps.

J en suis à la moitié de ma relecture/lecture.

Je peux faire court : je trouve ça aussi raté que réussi, aussi chiant qu intéressant. Mais leger avantage quand même au raté et au chiant.

Un ovni.

Je partage cet avis. À une différence près : je ne relirai jamais.

Jim

Sinon il n’y a qu’à admirer les planches de Weeks en faisant abstraction du contenu des bulles. :grin:

J ai suffisamment sauté d episode la première fois pour que ce ne soit pas trop douloureux.

J ai quand même sauter «je suis suicide» cette fois ci. Lui, je l avais lu et le relire aurait été un acte de bravoure bien au delà de mes capacités.

C’est en soi une très bonne synthèse.
C’est rempli de défauts, de maladresses, de copies, d’erreurs… mais c’est, de manière incompréhensible, attachant et prenant.

Oui, hein !

Je n arrive pas à mettre le doigt encore sur ce qui accroche.

Je ne suis pas allé jusqu’au bout et j’en ai déjà oublié une bonne partie, ne laissant qu’une vague sensation d’ennui. Bientôt, le temps fera son office et balayera le reste, comme la poussière dans le vent…

So poétique

Ses personnages. Si tu mets de côté ses dialogues « Bat? Cat? », je trouve qu’il arrive à monter une belle histoire entre ses deux personnages. Une de la trempe que j’attendais depuis très longtemps.

Sur tous ces books, Tom King arrive à développer une ambiance particulière, tous sans exception. C’est ce qui me plaît dans ses histoires.

Et puis, son Batman a la classe et se positionne comme celui qu’il doit être bien loin des « j’ai mes os qui craquent » ou « je sens ses côtes craquer sous mes coups ». A la fin du run, après les pépites de one-shots, le Héros est soulagé, normal et cesse d’être cet abruti qui n’esquisse jamais un sourire.

Une vraie bouffée d’air frais pour ce fabuleux personnage qui pèse 95% de la production DC selon beaucoup.

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Je l’ai lu trois-quatre fois son run et je le relirai une cinquième fois.

Je trouve son run a une allure de « classique » du personnage.

Peut-être pour le côté soap revu et corrigé par l atmosphère à la nolan.

Par contre,

Comme le disait hermes plus haut,« à la fin » ça ne compte pas. Si tu veux apporter le sourire à Batman tu le fais sourire durant ton run et non en le laissant à faire au scénariste suivant qui lui aussi fera un long run pour enfin soigner le trauma de batman afinqu il puisse enfin sourire pour le run suivant.

Moi je trouve quand même qu il y a deux temps dans le run

Le départ avec bane, gotham girl, joker/rigoler qui est chiant,mal foutu.
Je lisais dans scarce que déjà finch ne correspondait pas à ce que racontait king et c est à mon avis vrai aussi ce qui rend les arcs correspondants d autant plus raté

Après je trouve que c est beaucoup mieux avec le mariage, le plan de Thomas Wayne…
L arc du cauchemar est un peu long mais sinon cette partie me semble plutôt reussie

La guerre des blagues et des mystères, là, c’est super long, mais l’arrivée de Mikel Janin est en effet un moment qui « coupe » le run et l’amène vers des choses plus intéressantes.

Tom King lui fait vivre un sacré moment (une demande en mariage, c’est beau dans la vie d’un Homme) et des péripéties assez folle sans aller chercher dans le trauma justement (un comble pour TK d’ailleurs).

Ca serait bien aussi que le suivant prenne aussi de la hauteur par rapport à cela.

Très clairement, je trouve que Tynion s’assombrit pas le tableau. On est dans une sorte de continuité d’ailleurs.

Le trauma apparaît quand même mais n est pas de l ordre guerrier

C est pour ça qu il faut en faire plusieurs, d ailleurs.