BATMAN #1-85 (Tom King / collectif)

Que c’est beau ; mais que c’est décompressé.
Tom King montre l’histoire de Thomas Wayne/Batman de Flashpoint, à rebours. Donc depuis le début de la confrontation Bruce/Thomas, avec des flashbacks montrant comment Thomas a traîné dans les parages durant tout le run de Tom King, comment il est arrivé ici (Reverse-Flash l’a amené pour se venger après Flashpoint, pour que Thomas vive dans un monde où son fils « est » lui, vit son cauchemar) mais aussi l’avant. Comment sa Martha/Joker a réagi à l’annonce d’un monde où Bruce est vivant et Batman (elle se tue) mais aussi comment il a vécu avec Selina là-bas (qu’il n’a pas tuée en voyant en elle quelqu’un proche de ce que son fils aurait pu être, avec qui il a même eu une liaison avant qu’elle soit tuée par Martha). Et enfin comment tout a commencé.
Avant un retour au présent, où Thomas exige que Bruce fasse ce que lui n’a jamais pu faire : abandonner, en rester là.
Bon, c’est quand même bien, hein. Tom King retombe sur ses pattes pour caractériser « le » vilain de son run, qui n’est donc pas Bane (= double négatif de Batman) mais Thomas (= l’image du père oppressant). Ca a du sens, les présentations fonctionnent, et ça rend bien.
Surtout parce que Jorge Fornes livre des planches magnifiques, dans une approche évidemment inspirée par David Mazzucchelli mais… ouais, c’est quand même très fluide et super beau. Le run s’achève très bientôt, je suis curieux du final et surtout de la réaction de Bruce.

C’est quand même super faiblard, question dessin. Le coup de poing, sérieux, quoi… Sa force, c’est pas le dessin. Il s’en sort grâce à la composition.

Jim

Catwoman n’est pas tuée par Martha:elle devient handiccappée comme Barbara Gordon;c’est elle,Oracle,dans Flashpoint.

Ha, dans ce numéro, on peut le comprendre différemment.
Mais merci de l’info’, je n’ai pas lu Flashpoint depuis longtemps !

Tout à fait:ce n’est pas explicite dans ce numéro.

Je ne trouve pas. Le Batman Falshpoint, lors de sa dernière nuit et une bonne bière à la main, évoque Selina. Je ne pense pas qu’il contredit.

Bref, ce n’est pas important car l’important c’est que Tom King livre un de ses plus beaux épisodes avec ce « Memento » (oh quel film!) en retraçant le passé de Thomas. Tom King évoque un choc des vœux (l’épisode commence et se termine sur le vœu de Thomas auprès de son fils endormi). En rembobinant son run, comme il sait le faire, il donne une cohérence folle avant le grand final que j’espère grandiose.

Le parallèle entre les deux personnages (Thomas manquait cruellement de matos quand même) est très intéressant et Tom King ne se trahit pas.

Superbe!

Peut-être Jim, c’est faiblard. Mais encore, il dégage un peu d’Epting par moment.

Mais il raconte bien. Son duo avec King est aux antipodes de Finch par exemple alors que Finchy et King, ça marchait bien aussi, entre parenthèses.

T’es vraiment dur.

Le seul point commun que je vois avec l’Epting d’aujourd’hui, c’est que c’est figé.
Mais Epting, on voit qu’il sait dessiner. Fornes, je pense que si on lui confisque les Mazzucchelli qui doivent encombrer son bureau, il est fichu (je pense qu’il a aussi du Steve Rude à portée de main).
La case du coup de point, c’est mou. Les poings eux-mêmes sont très mal dessinés et sans relief.
Après, la narration à la Tom King, c’est quand même beaucoup de succession d’horizontales, alternées par des succession de verticales. C’est pas top, c’est pas enivrant, c’est pas inventif, mais ça sert les effets du scénariste, qui joue (à outrance à mon goût), sur les silences, les immobilités, ce genre de choses.
Mais sérieusement, Fornes, c’est un peu ce qu’il y a de plus faible graphiquement dans la prestation de King.

Jim

Plus un hommage à Miller sur une page.

Si tu mets un très bon Finch, le légendaire Weeks, Mikel Janin (qui aura fait un gros boulot mais que je n’aurais pas vu dessiner le numéro 84), Mitch Gerards pour ces quelques épisodes, etc… Tu peux dire que c’est le plus faible, oui.
Pourtant j’ai apprécié.

Il y a eu Tony Daniel, quand même. Je préfère un bon copieur (avec l’espoir qu’il s’en dégage sur l’avenir) qu’un dessineux qui n’a toujours pas compris l’anatomie humaine en 20 ans de métier.

Sachant ce que tu penses de Joëlle Jones, je m’étonne que tu places Fornés encore en-dessous. (Perfidie, perfidie.)

Ensuite, ça fait partie de ce que je n’ai pas encore lu, je ne peux donc pas juger « sur pièce », mais la série a aussi vu passer Romita Jr. — et vu à quoi ressemble son dessin à l’heure actuelle de façon générale, je doute qu’il ait livré une prestation mirifique.

En ce qui me concerne, si je devais assigner un « point le plus bas » dans la partie graphique du run, je penserais plutôt à Riley Rossmo sur les épisodes du crossover « Night of the Monster Men », au début.

Mais globalement je suis d’accord avec Hush :

+1.

(Tu aurais pu mentionner Clay Mann, aussi.)

Fornés a commencé avec un style beaucoup plus mainstream. À ce titre on peut regarder ce qu’il a fait vers 2015 sur des titres X-Men (Amazing X-Men #15-19 et la fin de Wolverine & the X-Men de Latour). Pas de trace d’influence mazzucchellienne alors et… ok, c’est assez moche. Ceci dit je pense qu’on pourrait citer un certain nombre de « grands dessinateurs » qui n’auraient guère eu de chance de passer à la postérité si on ne les jugeait que sur leur tout débuts. Et justement, même sur les titres de cette période, c’est assez intéressant rétrospectivement de voir Fornés se chercher encore et évoluer quasiment d’un numéro à l’autre sur certains personnages. Sur le prélude du film Dr. Strange l’année suivante le style n’a déjà quasi plus rien à voir. Et à partir de son boulot sur Magnus de Higgins chez Dynamite en 2017 qu’il développe le style qu’on lui connaît maintenant. C’est une transformation à la fois très rapide et assez radicale, et je ne parierais pas qu’on en a déjà vu le terme.

J’imagine qu’on peut arguer que son style actuel « couvre » des faiblesses et des difficultés à maîtriser des choses qui seraient plus voyantes sans ça. Honnêtement je n’ai pas le niveau d’analyse graphique qu’il faut pour en juger. Mais même à supposer que ce soit le cas, il aurait très bien pu continuer dans son style initial et avec ses défauts initiaux — d’accord, c’était pas bien bon, mais pas non plus particulièrement plus mauvais que d’autres. Des dessinateurs médiocres qui ont aligné des années et des années de carrière sans progresser, voire en accentuant leurs faiblesses, il y en a…

Je vais me faire casser le dos pour une telle comparaison, mais moi, Fornés, il me fait penser à Alex Toth. Pas dans le trait lui-même, mais dans l’approche d’une stylisation « vintage » dans l’apparence générale tout en sachant rester moderne dans le détail.

(Je précise que je ne commente pas les tout derniers numéros : comme pour la mention de Romita Jr., je suis tributaire de mes quinze numéros de retard sur la série. Je pense tenter de me faire toute la dernière ligne droite d’un coup prochainement.)

Ah oui, je l’avais oubliée, elle.
Au moins, ses personnages sont beaux.
Mais ses escaliers sont foireux et ses décors absents.

Je regarde la planche de Fornes en hommage à Miller, et si je comprends bien l’intention (et encore : l’intérêt du gros plan sur Daredevil coupé en quatre, c’est justement que chaque case accueille un petit bloc de voix off : je réserve mon jugement en attendant de voir la planche de Batman définitivement lettrée, mais s’il n’y a pas de texte, ça perd de sa logique narrative) et trouve l’ensemble plutôt chouette, on voit bien quand même qu’il a du mal avec les expressions faciales, et qu’il n’a pas compris que si l’on voit le masque en contre-plongée, il faudrait que les fentes oculaires soient positionnées en fonction de cet angle.
Faible.
Masqué derrière la composition.

Et super moche, j’en avait parlé quand j’ai découvert ces prestations sur le tard.

Voilà.

Mais ça, y a plein de gens qui le font. David Aja ou Chris Samnee sont en plein dans ce délire-là, sauf qu’ils ont une base de dessin super solide. Michael Lark aussi, et d’autres auxquels je ne songe pas sur le moment. Fornes s’est inscrit dans un courant assez bien représenté, et s’il s’en sort, c’est justement parce qu’il a nappé le gâteau avec un glacis qui donne du goût. Mais le gâteau lui-même…

Jim

LA FIN DU RUN DE TOM KING !

(W) Tom King (A) Mikel Janin, Jordie Bellaire (CA) Tony S. Daniel
The stunning conclusion to « City of Bane » is here! How will Flashpoint Batman be vanquished from our dimension? What will become of Gotham Girl now that she’s betrayed all she knows? How will the Bat team cope without Alfred? Will Catwoman stick around? Who will rebuild Gotham City? Is Batman ever going to be Batman again? The event of the summer now closes out the year, setting the stage for a whole new path for the Dark Knight Detective. You don’t dare miss the extra-sized concluding chapter to Tom King’s epic run on Batman-and it all leads to the new Batman and Catwoman series!
In Shops: Dec 18, 2019
SRP: $4.99

Source : www.denofgeeks.com

En fait, les histoires de Tom King, c’est comme les sitcom de début de matinée : on peut rater un épisode, on n’a rien loupé.

Jim

…kiléméshan xD

Mais c’est pas faux…^^

:wink:

Jim

Y a un gros côté soap chez King, c’est vrai.

Mais quel run.

85 numéros de sommeil profond. Je le remercie, je me suis bien reposé.

Jim