La liste des comics dérivés du futur arc narratif Joker War (Batman#95-100) s’agrandit avec la publication du numéro spécial Batman : The Joker War Zone qui sera composé de plusieurs histoires courtes. James Tynion IV, John Ridley, Guillem March, James Stokoe, Joshua Williamson, David Lafuente sont les premiers noms annoncés pour ce one-shot qui sortira en septembre.
Description: Gotham City is a battleground as The Joker takes over the Wayne fortune and wages a street war against the Dark Knight and his allies! Enter the “war zone†with short stories featuring characters like Cassandra Cain, Stephanie Brown, and Luke Fox and see how they’re fighting back in a city under siege! Also, the brutal full debut of the mysterious new anti-hero known as Clownhunter!
Stories and creators include:
Joker story by James Tynion IV, Guillem March, Tomeu Morey, and Clayton Cowles
Fox family story by John Ridley, Olivier Coipel, Matt Hollingsworth, and Deron Bennett
Orphan and Spoiler story by Joshua Williamson, David Lafuente, Hi-Fi, and Gabriela Downie
Poison Ivy story by Sam Johns, Laura Braga, Antonio Fabela, and Tom Napolitano
Clownhunter story by James Tynion IV, James Stokoe, and Clayton Cowles
Un one-shot pour illustrer l’énième chaos de Gotham, contrôlée ici par le Joker. Mais les auteurs sont bons ici, c’est déjà ça.
James Tynion IV et Guillerm March livrent un bon dialogue entre le Joker et Bane, accusé d’avoir gâché la mort d’Alfred, car réalisée sans la présence de Bruce. On voit la folie du clown et son envie de châtier Bane, à l’avenir. Un moment intense bien réalisé, avec des dessins secs et rudes.
John Ridley et Olivier Coipel montrent les conséquences des tortures subies par Lucius Fox. Un passage un peu court mais intense, qui cependant ne raconte pas grand chose, ni sur Luke alias Batwing, ni sur Lucius, qui est fracassé mais dans une approche « facile ». Bon, ça se lit bien et c’est très joliment dessiné.
Joshua Williamson et David Lafuente proposent une parenthèse sympathique sur Spoiler et Orphan, qui retrouvent ici les Bat symboles qu’elles avaient perdu depuis le New 52. C’est cool, rythmé, et bien dessiné dans une approche souple et fluide. Agréable.
Sam Johns et Laura Braga montrent la fureur de Poison Ivy après la destruction de son paradis caché. Cela annonce son passage en Queen Ivy, et un retour en pure super vilaine. Rien d’original mais un segment efficace et bien exécuté, avec des dessins classiques et jolis.
Enfin, Tynion revient avec James Stokoe pour un focus sur Clownhunter. Un segment dur et brutal, qui lève un peu le voile sur ce personnage extrême. Il faut encore creuser, mais le passage est bon et surtout très bien dessiné, dans un style détaillé très agréable.
Un one-shot qui ne révolutionne rien mais se lit très bien.
Ouais, une sorte de prologue à la mini annoncé. Mais l’histoire n’a d’intérêt que pour les magnifiques dessins d’Olivier Coipel. Lui sur Bats, j’achète sans hésiter même si Dan DiDio scénarisait (je déconne).
Par contre, j’ai une question : qui est ce Tim (Fox)?
J’ai adoré et j’ai surtout imaginé une potentielle série. Je me remémore les « Batgirl » de Q Miller et la série Batgirl avec Cassandra, un peu de « Birds of Prey » également.
J’aurais vu cela scénarisé par Bendis dans l’approche mais Williamson, je ne dis pas non. Et le style graphique est frais. J’achèterai à coup sûr!
J’ai aimé dans le run de Tom King le sentimentalisme autour des personnages, Bats et Cats en tête où l’auteur essaie de livrer une vraie relation depuis « Hush » notamment.
Là, c’est bon, c’est carré mais ça manque d’âme. Je ne vais pas dire que c’est de l’anti-King mais c’est froid. Les personnages transpirent peu.
Par contre, c’est de la bonne came. Aucun doute.
C’est également ce qui m’avait plus dans le run de King, et j’espère qu’il pourra développer ça qualitativement dans la série batman catwoman, et c’est entre autres ce que je trouve manquant dans le peu que j’ai pu lire sur le run de Tynion…
Bon, j’ai lu ce one-shot, et j’ai pas trouvé ça jojo.
Tynion est celui qui s’en tire le mieux, les deux récits qu’il signe ont une ambiance, une atmosphère assez efficaces. Reste que si la forme est bien gérée, le fond est plus problématique. La première histoire se résume à une critique à peine déguisée du run précédent (et notamment de la décision de l’éditorial de tuer Alfred), où l’auteur semble utiliser le Joker comme masque pour dire ce que lui aurait fait à la place. Quant à la dernière histoire, c’est une fête du meurtre qui ajoute une demi-douzaine d’exécutions de « méchants » à la douzaine déjà présente dans le reste du numéro. On n’est plus chez Batman mais chez le Punisher. J’espère sincèrement que Tynion va mettre tout ça en perspective à terme, avec une approche un peu plus critique, mais dans le cas de cette War Zone en tout cas le seul à rappeler que les héros de Gotham ne sont pas censés tuer, est un « vilain » — quelques cases avant de se faire défoncer le crane sous les acclamations.
Les trois segments entre ces deux-là sont plutôt décevants, faute pour les auteurs concernés, à mon sens, de bien maîtriser le format court imposé par l’anthologie. Du coup, il y a un goût de trop peu, ou de trop vite, ou les deux. La récupération du bat-symbole par Spoiler et Orphan notamment arrive comme un cheveu sur la soupe et contraste désagréablement avec la façon autrement plus enthousiasmante avec laquelle Tynion avait réintroduit l’idée à la fin de son run sur Detective Comics.
Et moi je ne suis pas sûr de ne pas voir comme tu ne peux vraiment pas voir le problème.
Sans aller jusqu’à parler de « tabou », je n’ai tout de même pas à t’apprendre que l’idée que Batman ne tue pas est pour ainsi dire inscrite dans l’ADN du personnage depuis (au moins) 1940 et Batman#1. (Je dis au moins car c’était apparemment dans les idées de Bill Finger dès le début, tandis que Bob Kane le voyait plus comme une copie du Shadow. Et même ainsi, le bilan des morts durant les neuf premiers mois d’existence du personnage reste relativement mesuré.) C’est non seulement la norme pour Batman — même Frank Miller ne l’a pas transgressée —, mais une règle censée s’appliquer à tous ses alliés, ce qui a occasionné d’ailleurs des dynamiques particulières avec des personnages comme Cassandra, Jason ou Damian.
Là, en un numéro, on a quand même plus d’une quinzaine de « vilains » — c’est pas un petit nombre — qui se font massacrer par des personnages qu’on peut qualifier d’alliés objectifs ou déclarés de Batman. Le tout avec l’assentiment des policiers et sous les acclamations des riverains. Sachant que ça arrive après un numéro de Batman où celui-ci laisse en suspens la question dans sa discussion avec Harley Quinn. Et que, même si c’est un pure coïncidence, ça sort la même semaine que Three Jokers#2 de Johns où (d’après ce que je comprends des commentaires, parce que vu le #1 j’ai pas trop envie de me taper la suite) Batman passe l’éponge après que Jason a exécuté un Joker ligoté à une chaise. Disons que ça me met un peu mal à l’aise.
Legends of the Dark Knight Annual#1 (O’Neil / Aparo, 1991)
Ah? Zut, au temps pour moi — vérifier ça sera une bonne occasion de le relire. Reste que c’est l’exception (comme le Batman tueur de masse de Zack Snyder) plutôt que la règle.