BILLY BAT t.1-20 (Naoki Urasawa, avec Takashi Nagasaki)

Alors attention ça existe pas mal dans les mangas mais ils sont présentés autrement. Genre t’as pas mal de récitatif ou tu lis les pensées des persos quand ils réfléchissent sur ce qu’ils vont faire etc.

Des noms, des noms…

Jim

Bah je viens de lire Blue Lock et Hajime là, ça n’arrête pas.

C’est très présent dans les mangas de sport d’ailleurs

Mais mais mais…
Ça cause de foot, ça ?
Avec des personnages qui pensent ?

Un univers de concepts inédits s’ouvre à moi !

Jim

3 « J'aime »

Oui sachant qu’ils possèdent des dizaines de mots pou désigner les nuages.
J’avoue Elektra, exemple extrême, influences romans noir + Faulkner. Je sais que je vais faire hurler mais pour moi l’un des meilleurs si ce n’est le meilleur scénario de Miller.
@Tori Jojo, grosse lacune :pensive:
Je sais de quoi il retourne, j’ai pratiqué les jeux vidéos mais je n’ai jamais franchi le pas trop de volumes mais ça me démange …

Non, qui ont des bulles de pensée. Nuance.

Tu rates rien c’est nul XD

JoJo, on aime ou on n’aime pas, mais il n’y a pas d’entre deux…

Tori.

Sur ippo c’est comme ca

Ah tiens, du narrateur omniscient, tu en trouves plein dans Seton, la série de Jirô Taniguchi. Que je conseille vivement.

Jim

Effectivement, on trouve ce type d’écriture dans les shonen et particulièrement ceux sur le sport.
J’étais plus dans le type de voix off.
En réalité, ce qui m’a fait tiquer sur Billy Bat est le comic dessiné par le « héros », un pur récit noir avec récitatif à chaque case et la suite du volume est quasiment la même histoire. Un double niveau dans une double fiction, c’est parfaitement justifié.

Le dix-neuvième tome permet de suivre la jeune Maggie, qui se retrouve à la fois assistante d’un réalisateur excentrique et en contact avec la chauve-souris. La jeune femme, qui ne croyait guère aux élucubrations de sa mère, voit donc son scepticisme soumis à rude épreuve. Son parcours, qui l’emporte vers le Tibet puis d’autres destinations, est à la fois une grande aventure teintée de suspense et un bon prétexte à un flot de scènes amusantes.

J’aime bien ce cocktail, cet équilibre entre drame, angoisse et comédie. Urasawa et Nagasaki empilent avec malice des tas de thèmes chers aux conspirationnistes (le tome s’ouvre sur un clin d’œil au tournage d’un alunissage fictif et se referme sur les grands mythes des pétroglyphes), tout en évoquant des faits politiques plus sérieux, comme le terrorisme et son instrumentalisation par les gouvernements.

Et puis, bien entendu, il y a ce thème transversal de la création fictionnel qui dirige le monde, lui donnant sens et direction, et peut-être salut même. Il n’est pas innocent que le récit fasse passer les protagonistes (dont certains présents depuis le tout début de l’intrigue) par des grottes, où l’art pariétal reprend ici une place essentielle.
Vertigineux et sensible.

Jim

2 « J'aime »

Quelle fin. Avec son lot de non-dits, de choses irrésolues, d’ouvertures laissées à la sagacité du lecteur.

Le recueil se compose de deux périodes. La première marque la conclusion de l’action au « présent », avec la menace de plus en plus lourde sur les héros. Urasawa crée un nouveau personnage qui, pour le peu de temps qu’elle est là, n’en est pas moins bien construite avec finesse. Cette partie est également l’occasion de montrer en quoi Billy Bat (non plus le personnage ni les créateurs derrière, mais l’entreprise) est un véritable danger : ce consortium mêlant l’énergie au divertissement le tout nappé dans un discours humanitaire mensonger fait écho à des choses que l’on voit actuellement.

La seconde partie, située dans deux futurs différents, permet d’abord de voir que Kevin Goodman emporte la victoire morale (à défaut d’avoir réellement vaincu l’ennemi), puis, plus loin dans l’avenir, un conflit d’ampleur (sans doute mondial), dont la résolution, métonymique par le biais de deux soldats isolés dans un mexican stand-off insoluble, passe par le personnage Billy Bat, et l’espoir qu’il représente. Car la série parle de ça, finalement : l’espoir né de la création, de l’imagination.

Une très grande fin, assez typique des conclusions non résolutives d’Urasawa (on pense à la fin de Monster), mais à quoi se rajoute une poésie et un sens de la métaphore puissant.

Jim

2 « J'aime »

ActuaBD : Naoki Urasawa aux 29e Rendez-vous de la BD d’Amiens !